Parti des travailleurs, membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples

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ATTAC se choisit des alliés

ATTAC a tenu des assises nationales à la Rochelle, les 30 novembre et 1er décembre, d'où est issue une nouvelle direction. On y a entendu, chez ces dirigeants, aussi bien des dénonciations nettes des privatisations que l'annonce d'une alliance avec les partisans des "ouvertures au capital" des services publics.
Que croire ? Dire une chose, puis laisser entendre le contraire, n'est-ce pas le double langage qui mine la vie politique ?

"Jospin est le plus grand privatiseur de la Ve République", a déclaré Jacques Nikonoff, le nouveau président d'ATTAC, en conclusion de ces assises, invitant les partis politiques à "analyser leurs erreurs", "particulièrement depuis le tournant de la rigueur de 1982-1983". Il s'est insurgé de manière générale contre "la tentative de destruction du système de retraite et de soins, les privatisations, les organisations (!) du chômage".
Responsable du groupe international d'ATTAC, Christophe Aguitton (1), en dénonçant la "brutalité des politiques libérales qui sont de plus en plus violentes", a résumé ainsi la position de l'association : "Il faut construire des alternatives. Maintenant, nous ne sommes plus seuls : au Forum social européen de Florence, il y avait la Confédération européenne des syndicats (CES). Nous avons des alliés."
"L'Union européenne est un espace pertinent pour mettre en place nos principes"
De quel "allié" s'agit-il? La bien mal nommée "Confédération européenne des syndicats" est à l'origine d'un projet de directive européenne, en commun avec le patronat européen (CEEP), sur les "services d'intérêts généraux", qui dit notamment :
"L'ouverture des marchés à la concurrence peut être le moyen d'améliorer l'efficacité dans tous les domaines, les ports, les réseaux ferroviaires, les aéroports (...), mais aussi la santé, l'éducation (...), l'information, l'énergie, l'eau (...)."
Peut-on, d'un côté, dénoncer les privatisations et, de l'autre, s'allier à ceux qui, comme la CES, s'affirment ouvertement au service de l'Union européenne et de ses directives de privatisation ?
Insistons : la CES proclame également, dans la contribution qu'elle a remise à la "Convention européenne" présidée par Giscard, qu'il "y a un besoin manifeste d'intensifier le soutien de la population au projet d'intégration européenne", dont, selon elle, "le marché et la monnaie unique sont des éléments importants".
Les dirigeants d'ATTAC partagent-ils cette conception ? "L'Union européenne est un espace pertinent pour mettre en place nos principes. C'est une construction essentielle", ont-ils répété à La Rochelle.
GÉRARD MORIN     (semaine du 4 au 10 décembre 2002 - n°567)

(1) Christophe Aguitton, fondateur de SUD-PTT, est un dirigeant de la LCR d'Olivier Besancenot et d'Alain Krivine.

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Le président d'ATTAC, les licenciements et les retraites

DOCUMENT
Le nouveau président d'ATTAC, Jacques Nikonoff, a qualifié "le chômage, la précarité et la pauvreté" comme "une violation des droits humains", contre laquelle "Ia contrainte du droit doit s'exercer". Il a, par ailleurs, fustigé le plan du gouvernement sur les retraites. Mais quelles sont, sur ces points, les propositions de Jacques Nikonoff ? Toujours membre du bureau de la commission "statut de l'actif" du conseil national du PCF, il a participé à un séminaire organisé par cette commission au siège du PCF, le 24 novembre de l'an passé. Voici quelques morceaux choisis des "blocs de problèmes" retenus par ce séminaire dans ses conclusions.

« Comment un statut de l'actif peut-il renouveler totalement la question des licenciements ? Quel que soit le système économique, les lieux de production (publics ou privés) doivent ajuster leur main-d'œuvre à leurs besoins, qui dépendent eux-mêmes de la demande des citoyens. Des licenciements sont dus à des disparitions d'entreprises : certaines sont justifiées, la production évolue.
La proposition d'interdiction des licenciements a donc été rejetée. La question n'est pas d'interdire les licenciements, mais d'interdire leurs conséquences humaines et sociales, ainsi que celles, plus généralement, du chômage."
"La vie active s'étale sur 54 ans"
« Un statut de l'actif devrait permettre l'application du principe "pas de licenciements sans reclassement". Les modalités d'application concrètes de ce principe doivent être débattues entre nous (...).
13. Un statut de l'actif peut-il respecter la personne individuelle ? Le devoir de travailler est général, mais il n'est pas nécessairement permanent, d'autant plus si la vie active s'étale sur 54 ans (...).
16. Comment un statut de l'actif peut-il modifier les âges de l'activité?
Des propositions ont déjà été faites pour organiser le statut de l'actif de 16 ans (fin de la scolarité obligatoire) à 70 ans, ce qui implique une définition souple de l'activité et un droit à des retraits temporaires de l'activité. Les modalités concrètes doivent maintenant être envisagées (...). »

COMMENTAIRE
Marx voulait la disparition du salariat et du mode d'exploitation capitaliste, et donc de la propriété privée des moyens de production. Manifestement, ce n'est pas le point de vue de Nikonoff qui veut le remplacement du salaire, du contrat de travail et des garanties collectives arrachées par le mouvement ouvrier par un revenu universel d'existence tout au long de la vie active, qui irait de 16 à 70 ans.
Les salariés et les organisations syndicales revendiquent 37,5 années de cotisation pour tous public et privé, Nikonoff envisage de repousser l'âge de la retraite à 70 ans.
C'est son droit de penser tout cela et de le dire dans un séminaire du PCF. Mais pourquoi laisser entendre le contraire devant les médias ?
DAVID LANZAC      (semaine du 4 au 10 décembre 2002 - n°567)

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Le financement du prochain Forum social européen

Le "deuxième forum social européen se tiendra à Saint-Denis et Ivry, et peut-être Paris, en novembre", a annoncé Jacques Nikonoff. Ce sera la grande affaire d'ATTAC. La mairie de Paris (PS) a annonce son soutien financier et "se propose de fournir une aide totale de 1,25 million d'euros – un million d'euros de financement et 250 000 euros de logistique" (AFP, 6 novembre).
Aux assises d'ATTAC, il a été dit que le conseil général du Val-de-Marne (PCF) aurait promis 250 000 euros. La communauté d'agglomération de Saint-Denis (PCF) et l'ensemble des associations et collectivités locales auraient promis 1,5 million d'euros.
(semaine du 11 au 17 décembre 2002 - n°568)

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Est-ce donner "la primauté aux personnes" que d'augmenter
leur loyer de 80% ?

Le maire de Saint-Denis, ATTAC et le droit au logement

Le maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec (PCF), affiche volontiers son appartenance à ATTAC et son engagement pour la "démocratie participative" : il accueillera d'ailleurs, en novembre 2003, le "Forum social européen". Dans un récent supplément au Monde diplomatique, il applique sa conception à la question du "droit au logement" (1). Nous avons demandé à une lectrice, habitante de Saint-Denis, de confronter cet article à la réalité de la politique du maire sur cette question.

Monsieur Patrick Braouezec affirme vouloir "donner un contenu au droit au logement", "dans la rencontre entre le volontarisme des élus et la vivacité, l'imagination et le militantisme des habitants".
EST-CELA "L'UTOPIE PRATICABLE" DE PATRICK BRAOUEZEC ?
Dans notre cité Grimau, à Saint-Denis, avons-nous été "imaginatifs" en disant : "Nos loyers ont payé les travaux de rénovation. Non à toute hausse de loyer après rénovation" ?
"Militants", nous l'avons été assurément, combattant depuis deux ans. En juillet 2001, nous avons "avec vivacité" défendu cette exigence dans une délégation de seize locataires auprès de M. Braouezec, lequel a répondu : "Dans d'autres cités, même une réhabilitation n'est plus possible. On a alors une démolition-reconstruction et, de toute façon, le loyer passe du simple au double (...).
Notre loyer de base est entre 800 et 1 000 F. Aujourd'hui, en région parisienne, vous ne trouverez pas de logement social à ce prix-là."

Nous avons déploré, ce jour-là, que le "volontarisme" de M. Braouezec n'aille pas dans le même sens que notre "militantisme".
Nous sommes réintervenus en mai 2002 auprès de M. Braouezec et de tous les élus municipaux :
"Notre immeuble n'avait pas été réhabilité depuis sa construction, il y a trente-huit ans, et une hausse de 80 %, étalée sur un maximum de trois ans, serait appliquée aux plus anciens."
Non seulement nous n'avons jamais eu de réponse, mais l'augmentation a été appliquée au 1er août 2002, alors que les travaux n'étaient pas terminés, conduisant les locataires à décider une grève des paiements de la hausse.
Notre expérience éclaire d'un jour particulier la "démocratie participative" appliquée par M. Braouezec dans notre ville.
Quand il préconise une "démarche coopérative" pour le logement, en affirmant qu'elle "donne la primauté aux personnes", que "c'est une piste de transformation sociale", on se pose la question : est-ce donner "la primauté aux personnes" que d'augmenter leur loyer de 80 % ?
Est-ce cela, "l'utopie praticable", dont il parle dans son article ?
On voit donc se dessiner les contours de "l'autre monde possible" préconisé par les "forums sociaux" de Porto Alegre, Florence hier, et Saint-Denis demain : c'est un monde où "le tout social et public est confronté à ses propres limites en termes de financement par l'État", comme l'écrit Patrick Braouezec lui-même.
C'est donc un monde où il y aurait moins de social, moins de service public. En quoi ce monde diffère-t-il de ce que dicte l'Europe de Maastricht ?
CLAUDINE CHEVREAU     (semaine du 11 au 17 décembre 2002 - n°568)

(1) "Une démarche coopérative pour le droit au logement", Le Monde diplomatique, supplément "Economie sociale", novembre 2002.

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Si c'est bon pour la multinationale, c'est bon pour ATTAC ?

Le président d'ATTAC, Jacques Nikonoff, s'est félicité, le 13 décembre, de la décision annoncée aux États-Unis par la multinationale Coca-Cola de ne publier désormais aucune prévision de bénéfice par action trimestriel ou annuel. "Tout ce qui permet de réduire le court-termisme, des investisseurs est, bon pour l'entreprise", a-t-il déclaré (AFP).
Si c'est "bon" pour la multinationale, c'est bon pour ATTAC ? Décidément, la lutte que cette association revendique contre "la mondialisation libérale" emprunte de drôles de chemins.
(semaine du 18 au 29 décembre 2002 - n°569)

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La guerre en Irak : « un choc nécessaire », selon ATTAC !

Non, vous ne rêvez pas... Les lignes suivantes ont bel et bien été écrites par un porte-parole d'ATTAC et peuvent être lues dans le bulletin de cette association, sur son site Internet.

« L'avenir semble bien sombre. Et pourtant, des crises majeures de l'humanité sont souvent ressorties des solutions ambitieuses (...). La guerre diplomatique mondiale et la guerre préventive unilatérale que nous avons sous les yeux peuvent provoquer le choc nécessaire aux futures grandes œuvres politiques internationales. »
Des milliers de morts en Irak, une nation disloquée, livrée au chaos... Mais pour Arnaud Zacharie, auteur de ces lignes (1), porte-parole d'ATTAC-Belgique, il faudrait s'en réjouir, car ce serait « un choc nécessaire ».
De quelles « grandes œuvres » nous parle-t-il ? Ce porte parole d'ATTAC avance des précédents historiques. « Sur les cendres du krach boursier de 1929, de la grande dépression des années trente et de la Seconde Guerre mondiale sont nés le système de coopération monétaire international de Bretton Woods, le système de sécurité collective de l'ONU et l'ébauche de l'actuelle Union européenne. » Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, qui étranglent les peuples ; l'ONU, qui, durant dix ans, a affamé le peuple irakien, avant de le désarmer pour mieux le faire écraser sous les bombes américaines ; l'Union européenne, bras armé du capital financier pour détruire toute législation sociale nationale en Europe : un immense progrès, qui valait bien les dizaines de millions de morts d'Auschwitz, de Stalingrad ou d'Hiroshima !
Selon notre distingué « altermondialiste », le sang des femmes et des enfants irakiens devrait aujourd'hui permettre « la constitution d'une Europe politique », la « démocratisation du système des Nations unies » ou encore « l'établissement de nouvelles régulations financières internationales ». Car pour ce monsieur, il est bien clair que les peuples peuvent crever, pourvu que s'adapte pour survivre le système capitaliste décomposé !
YAN LEGOFF     (semaine du 23 au 29 avril 2003 - n°586)

(1) Le Grain de sable, courrieI d'information d'ATTAC-France, n° 417,15 avril 2003, Consultable sur le site Internet : www.attac.org

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ATTAC, sollicite l'appui financier du gouvernement
et de la Commission européenne

Le 14 janvier dernier, l'ex-président d'ATTAC, Bernard Cassen, était reçu à Matignon pour demander des subventions pour le Forum social européen. Le Figaro en donne le compte rendu suivant.

« Le gouvernement est "naturellement" prêt à soutenir" l'organisation du prochain rendez-vous européen des antimondialistes. C'est le message délivré, mardi par Matignon, à une délégation d'ATTAC venue réclamer une aide financière pour le Forum social européen (FSE), qui se tiendra en novembre prochain à Paris et à Saint-Denis.
A la tête de la délégation : le directeur général du Monde diplomatique, et ex-président d'ATTAC, Bernard Cassen. Sa mission : boucler le budget du FSE, estimé à 4,5 millions d'euros. Depuis des mois, Cassen frappe à la porte des collectivités territoriales. Il a obtenu 1,5 million d'euros de la ville de Saint-Denis et du département de Seine Saint-Denis ; la ville de Paris s'est engagée à hauteur de 1,25 million d'euros et le département du Val-de-Marne a promis 250 000 euros.
Manque encore un million. Pour le trouver, les organisateurs comptent sur la région Ile-de-France, l'Europe et... le gouvernement français.
Cassen attendait depuis plusieurs mois que Jean-Pierre Raffarin lui désigne un interlocuteur : Il est sorti tout sourire de son entrevue avec le conseiller diplomatique du Premier ministre, Serge Degallaix. "Nous avons reçu un très bon accueil", se réjouit-il (...). "J'ai demandé l'appui financier du gouvernement." Serge Degallaix "ne s'est engagé sur aucune somme"- il n'en a pas le pouvoir. Mais il a, selon Cassen, expliqué que l'État est disposé à "apporter un appui financier" pour l'organisation du Forum social européen. De surcroît, le gouvernement français "nous aidera dans nos démarches auprès de la Commission européenne et du Parlement de Strasbourg". »
(Le Figaro, 17 janvier 2003)
(semaine du 30 avril au 6 mai 2003 - n°587)

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ATTAC et Chirac forment un "groupe de travail"

Les chefs d'État des huit plus grandes puissances du monde, réunis dans le G 8, se rassembleront en France, à Évian, début juin. C'est devenu un rituel, il y aura un « contre–sommet », à l'initiative d'associations diverses, dont ATTAC. « Contre » –sommet ou appendice « social » du sommet officiel? On peut se poser la question, à la lecture du compte rendu de la réunion entre Jacques Chirac, hôte du sommet officiel, et ces associations, le 30 avril.

Le 30 avril, beaucoup de Français, sans doute, devaient penser à leur retraite et à la manière dont le gouvernement voudrait les détruire. Ce jour–là, le président d'ATTAC, Jacques Nikonoff, était, quant à lui, reçu à l'Élysée par le président en personne. « Au nom d'ATTAC, a déclaré Nikonoff, je voudrais vous faire part de notre soutien total pour votre action, ainsi que celle du ministre des Affaires étrangères, contre la guerre en Irak… Vous avez œuvré pour la paix, contre un monde unipolaire, pour le respect du droit international, et nous saluons votre courage politique. Vous avez grandement contribué au rayonnement de la France. » (1).
Il est certain que le gouvernement français s'est opposé pour ses raisons à la guerre américaine en Irak. Une position qui s'éclaire aujourd'hui par la participation, le 29 avril, de Jacques Chirac à un sommet sur l'Europe de la Défense. La déclaration adoptée a souligné « le caractère fondamental du partenariat stratégique entre l'Europe et les États–Unis dans le cadre de l'OTAN », Chirac précisant : « Nos pays conçoivent en effet leurs engagements dans l'Union européenne et dans l'OTAN comme des engagements complémentaires. En construisant une Europe plus forte, nous aurons une Alliance atlantique plus forte. » (AFP)
Ce serait donc cette politique qui aurait le « soutien total » d'ATTAC, qui prépare également un « Forum social européen raquo; en novembre prochain? La « complémentarité raquo; entre l'OTAN, dominée par l'armée américaine, et l'Union européenne!
Bien sûr, le dirigeant d'ATTAC a nuancé cet acte d'allégeance à Chirac en déclarant : « En revanche, nous contestons les politiques menées par les pays du G 8, notamment la France, dans le domaines des retraites, de l'emploi, de la santé et de l'éducation. » Mais, pour Nikonoff, tous les espoirs sont permis : « Nous vous invitons à poursuivre, sur le plan intérieur, l'action que vous avez menée sur le plan extérieur. Voilà quelques–unes des raisons qui nous amèneront à manifester, pacifiquement, lors de ce sommet du G 8. » Faudrait–il donc, comme le fait Chirac à propos de la guerre, se prévaloir de l'Europe sur la question des retraites? Mais que dit l'Union européenne sur le sujet? Qu'il faut « allonger de cinq ans » l'âge moyen de départ à la retraite…
Selon le compte rendu de cette réunion, « un échange s'en est suivi, lors duquel le président de la République, tout en contestant la taxe Tobin, a reconnu l'intérêt de taxes globales et accepté la création d'un groupe de travail sur ces questions ».
Nikonoff a répondu : « La taxe Tobin est une excellente idée. Elle doit se conjuguer à d'autres taxes globales. ATTAC est disponible pour participer au groupe de travail dont vous venez d'accepter le principe. »
Selon une dépêche de l'agence Reuters, Jacques Chirac, lors de cette rencontre, a souligné « l'esprit de responsabilité » des associations et des ONG. Il a salué avec insistance l'action des « altermondialistes », qui ont « une mission d'alerte, une mission d'expertise et de proposition, une mission d'humanité », et qui contribuent, a poursuivi Chirac, à « l'émergence d'une société civile internationale, d'un pôle social de la mondialisation », à laquelle il attache « un grand prix ».
Des « opposants » comme ceux–là, en effet, cela n'a pas de prix…
YAN LEGOFF    (semaine du 7 au 13 mai 2003 – n°588)

(1) Ce compte rendu est disponible à l'adresse Internet suivante : www.bellaciao.org/g8evian/article.php3?id_ article=9

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Le calendrier d'ATTAC

De nombreux travailleurs s'interrogent sur la succession des « journées d'action » qui se sont avérées inefficaces, chacun peut le constater, pour contraindre le gouvernement à retirer son plan contre les retraites. Il est évident que le gouvernement joue la montre. Grève totale dans l'unité jusqu'au retrait ou éparpillement des mobilisations. ?
Le choix d'ATTAC, par exemple, est sans ambiguïté. Dans la manifestation du 13 mai, l'association a distribué un tract où on lit : « Après le 1er et le 6 mai, tous dans la rue le 13, le 19 et le 25 » Et si cela ne suffisait pas, ATTAC ajoute à cette liste : « Et aussi le 1er juin, contre le G 8 », mais cette fois... « à Annemasse et à Genève » !
Au passage, ce tract, qui dénonce « la démolition sociale sans précédent », ne comprend aucune revendication, les mots 37,5 annuités n'y figurent pas. Un oubli ?
(semaine du 14 au 20 mai 2003 - n°589)

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ATTAC et la "laïcité ouverte"

Il me semble important de rajouter à la brochure Forum social ou lutte des classes une information, qui devrait en intéresser plus d'un, quant à la création de la fameuse ATTAC.
En juin 2001, j'ai été invitée, en tant que salariée d'une association de lutte contre l'illettrisme, à l'assemblée générale de la Fédération nationale des associations de lutte contre l'illettrisme (FENALI), où le président en personne a présenté ATTAC, dans le but d'y faire adhérer cette fédération, dont les statuts relèvent de la loi de 1901. Il a bien précisé qu'ATTAC avait été créé par Le Monde diplomatique et Témoignage chrétien.
L'adhésion a été ipso facto votée à l'unanimité, moins une voix. On ne peut donc pas soupçonner la FENALI de dire des mensonges.
Lorsque, au moment du déjeuner, je me suis retrouvée en face du président, je lui ai demandé ce qu'il advenait de la laïcité garantie par la loi 1901 ; il m'a répondu qu'ATTAC pratiquait la « laïcité ouverte »...
C'est exactement ce que préconise l'Église. A méditer.
M. H. - POITIERS (VIENNE) (Courrier d'un lecteur) (semaine du 21 au 27 mai 2003 - n°590)

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G 8 : "COMMENT CHIRAC A AUSSI PRÉPARÉ LE CONTRE–SOMMET"

Le Forum social européen et l'argent des contribuables

C'est Le Journal du dimanche lui–même qui relate le 25 mai « comment Chirac a aussi préparé le contre–sommet ».
« Depuis la fin 2002, les responsables d'ATTAC et des autres organisations présentes au contre–sommet sont en effet reçus par Jacques Chirac lui–même, avec ses collaborateurs. Tout semble avoir été négocié dans une excellente ambiance.
Ainsi, au cours de leur dernière entrevue, le nouveau président d'ATTAC, l'économiste Jacques Nikonoff, a–t–il lancé au chef de l'État :
" Nous savons tous à quel point vous vous intéressez à la culture et à la vie japonaise. Aussi, nous avons pensé vous faire plaisir en vous apportant une pétition signée par 3 000 Japonais vous demandant la grâce de José Bové. " Éclat de rire général, y compris de Jacques Chirac, qui a pris la pétition. "
Bien que ne partageant pas les positions de José Bové, on ne peut qu'être stupéfait par un tel « éclat de rire général ».
Le Journal du Dimanche ajoute : « Le gouvernement participe pour plus d'un million d'euros au contre–sommet. »
Comme quoi, entre le sommet et le contre–sommet, il n'y a pas de mur infranchissable. Il n'y a pas que la musique qui adoucit les mœurs, l'argent également.
(semaine du 28 mai au 3 juin 2003 – n°591)

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Les explications de Cassen et Nikonoff

L'ex-président d'ATTAC, Cassen, a fait, il y a quelques temps, une mise au point concernant le versement de subventions. « Ce n'est pas l'argent du gouvernement ; c'est celui des contribuables. » C'est bien pourquoi je n'ai pas de scrupules à en demander, pas plus à Matignon qu'aux mairies de Saint-Denis et Paris. (Lu sur le site ATTAC 83.)
Les contribuables en question apprécieront à n'en pas douter l'absence de scrupules de M. Cassen. D'ailleurs, ont-ils été consultés? Évidemment non, mais d'accord ou pas avec le « forum social », ils paient.
Poursuivons. Le successeur à la présidence d'ATTAC, Nikonoff, économiste de profession, a précisé sur le même sujet : « Si le gouvernement subventionne le FSE de Paris-Saint-Denis, c'est parce que la force du mouvement altermondialiste lui impose. C'est comme les salariés d'une entreprise qui demandent une augmentation de salaire. Si le patron l'accorde, c'est parce que le rapport de force a été favorable aux salariés. Il n'a jamais été vu, pour l'instant, des cas où les salariés refusent ces augmentations au motif qu'elles risqueraient de donner l'impression qu'il s'agit "de collaboration de classe". »
Décidément, ces messieurs ne manquent pas d'air, ni d'une certaine dose de cynisme et d'un mépris non moins certain. Se comparer et comparer les organisateurs de ces « forums sociaux » (parmi lesquels les responsables du Monde diplomatique, etc.), auxquels les différents gouvernements quelle que soit leur couleur politique, d'ailleurs - versent subventions sur subventions, envoient des représentants officiels dans lesdits forums, quand ce ne sont pas les ministres eux-mêmes, à des salariés combattant pour des augmentations de salaire, il fallait oser l'écrire. C'est chose faite. Toute honte bue.
GÉRARD BAUVERT     (semaine du 28 mai au 3 juin 2003 - n°591)

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Après "l'altermondialisation", "l'alterlaïcité"?

Les candidats au BEP industriel, session de juin 2003, ont trouvé parmi les documents historiques sur lesquels ils devaient plancher un texte sorti du site Internet... d'ATTAC (Alain Touraine, 19 octobre 2002)
Et voici une des questions à laquelle il leur était demandé de répondre : "Après le vote des lois historiques, par quel moyen l'association ATTAC pense-t-elle faire avancer l'égalité entre hommes et femmes ?"
Les enseignants de lycée professionnels ont reçu comme spécimen de manuel d'histoire-géographie à usage des classes de bac professionnel un livre. En couverture : la photo du premier rang de la manifestation du sommet social de Porto Alegre...
Après le financement de cette organisation par l'État, voilà qu'elle bénéficie maintenant de la propagande publique via les sujets d'examens et les manuels scolaires, au mépris du respect de la liberté de conscience des enseignants et des élèves.
Après "l"altermondialisation", "l'alterlaïcité" ?
(semaine du 28 mai au 3 juin 2003 – n°591)

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