Lutte de classe

 

Le vieux con carbonisé, les salopards et le nazi

 

Dans un livre intitulé La Tragédie du président, scènes de la vie politique  qui vient de paraître chez Flammarion, Franz-Olivier Giesbert,  directeur du Point, trace un portrait peu amène de Chirac et des principaux acteurs qui font partie de son entourage, à travers de nombreux entretiens recueillis au fil des années.

 

Ce livre que nous n'avons pas sous les yeux à fait l'objet dans Le Monde du 8 mars, d'un long article portant le titre C'est le 29 mai 2005 que Chirac est mort politiquement et pour de bon, cette fois.

 

Nous n'allons pas revenir sur la totalité des sujets abordés dans cet article, nous nous contenterons simplement d'en relever quelques passages truculents qui montrent à quel point les institutions de la Ve République sont décomposées.

 

A plusieurs reprises nous avons alerté les lecteurs et les militants sur les risques de fascisation du pouvoir actuel. Nous avons posé à plusieurs reprises la question : la France est-elle encore un État de droit ?

 

Les extraits d'entretiens entre Chirac, Juppé, Raffarin, de Villepin et Sarkozy ne devraient plus laisser place au moindre doute quant à la réponse à apporter à cette question,  si besoin était. Ils sont hallucinants.

 

Vous avez dit République bananière ? République des copains et des coquins ? Les deux à la fois !

Ce livre nous plonge dans les coulisses nauséabondes du pouvoir où tous les coups sont permis. La soif du pouvoir et l’opportunisme peut parfois conduire des individus particulièrement malsains au sommet de l’Etat bourgeois. N’y aurait-il pas là comme une odeur fétide de fin de règne ?

 

Comme le signale le journal Le Monde "Rarement on aura vu, dans la politique française, un tel flot, pardon, un tel déluge de haine et de violence.", et on ne peut pas soupçonner ce journal démocrate-chrétien d'être en règle générale hostile au pouvoir en place.

 

Affaire Clearstream.

 

Au printemps 2004 éclate l'affaire Clearstream qui concernait des fonds occultes et le blanchiment d'argent. Sarkozy qui y aurait été mêlée de près ou de loin en était la cible numéro 1.

 

Le Monde cite : « Villepin, pourtant, saute de joie. Bonne pioche. Il prévient tout de suite Jean-Pierre Raffarin : "Ça y est, on le tient !" Il alerte aussi la bonne presse : "Sarkozy, c'est fini. Si les journaux font leur travail, et s'ils ont des couilles, il ne survivra pas à cette affaire-là." », mais l'affaire sera finalement enterrée, sans que les couilles des journalistes ne soient mis à contribution !

 

Merci pour eux, il y a déjà suffisamment d'eunuques dans la plupart des rédactions aux ordres !

 

Le Monde poursuit : « Une fois, pendant l'été 2005, Jacques Chirac dira à Nicolas Sarkozy : "Allez, arrête de me parler de cette affaire Clearstream. Il faut penser à l'intérêt général.

- Quel intérêt général ?

- C'est une histoire sans importance. Tu perds ton temps."

Alors, Sarkozy : "Ne me parlez pas comme ça. Un jour, je finirai par retrouver le salopard qui a monté cette affaire et il finira sur un crochet de boucher." »

 

Le député de Neuilly-sur-Seine pourra toujours se recycler dans la boucherie lorsqu'on l'aura viré, lui et les "salopards" qui font partie de sa famille politique, s'il survit bien sûr !

 

 

 

 

Au lendemain du fiasco du référendum du 29 mai 2005.

 

"Au point où on en est, dit Juppé au président, je crois que vous devriez appeler Sarko à Matignon. Il a le parti et un soutien parlementaire fort. Est-ce qu'il ne faut pas tenter le coup en lui demandant de s'engager à ne pas vous humilier ?"

"Vous savez comment il est. Il ne tiendra cet engagement que dix jours, et encore."

 

On comprend mieux pourquoi Chirac a inauguré le 8 mars, la "Maison de la mixité", ouverte par l'association "Ni putes ni soumises" dans le XXe arrondissement de Paris !

 

Suit l'extrait d'un entretien entre Jérôme Monod et Chirac :

 

« Monod : "La meilleure solution, c'est Sarkozy. Il faut passer un pacte avec lui. Il doit mettre les formes avec toi et, en échange, tu lui promets de ne pas te représenter et de te prononcer pour lui, le moment venu."

Chirac : "Je n'ai pas confiance. Il est fou."

Monod : "Non, il n'est pas fou. Juste maniaco-dépressif." »

 

Retenez bien : d'après Chirac, Sarkozy est "fou", un "maniaco-dépressif " selon Monod.

S'ils le disent c'est que cela doit être vrai, après tout, ils le connaissent mieux que vous et moi. Bref, le ministre de l'Intérieur, le premier flic de France est un cinglé, un déséquilibré mental. Pas très rassurant, non ? Surtout s'il devenait Président en 2007, on aurait alors vraiment de quoi s'inquiéter, à moins qu'il ne fasse tellement de conneries, que cela précipitera le déclenchement de la révolution. Pourquoi pas ?

 

Un peu plus tard, c'est Juppé qui entre en scène.

 

« Après sa conversation avec le chef de l'État, Juppé appelle Sarkozy et lui dit : "Si tu veux jouer ta carte, c'est le moment. Mais il faut que tu rassures Chirac. Tu ne peux pas vouloir t'installer à Matignon et, en même temps, créer un climat de défiance en expliquant à la terre entière que le président est un vieux con carbonisé." »

 

Ils s'aimaient d'amour tendre... La rivalité pour le pouvoir déstabilise un peu plus chaque jour le fonctionnement de l'État. Et ce sont ces gens-là qui nous font la morale, qui parlent aux jeunes des banlieues de respect ?

 

 

La présidence de l'UMP.

 

« "Qu'est-ce qu'on fait ?, demande le président.

- Je garde la présidence, répond Sarkozy.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai pris la présidence de l'UMP contre vous. Si vous me l'aviez donnée, j'aurais accepté de vous la rendre. Mais là, après tout ce qui s'est passé, vous comprendrez que je ne puisse la mutualiser dans votre discussion.

- Tu vas m'humilier.

- On verra." »

 

Sarkozy menace Chirac de passer à l'acte. Pas difficile avec un "vieux con carbonisé", il n'aura plus qu'à souffler dessus et il s'écroulera de lui-même, et puis c'est moins dangereux que d'utiliser le crochet d'un boucher !

 

De Villepin décrit le portrait type du Premier ministre qui doit remplacer Raffarin après le 29 mai 2005.

 

 "La France a envie qu'on la prenne. Ça la démange dans le bassin. Celui qui l'emportera à la prochaine élection, ce ne sera pas un permanent de la politique, mais un saisonnier, un chenapan, un maraudeur."

 

Ce n'est pas tout à fait une "racaille" ou un "voyou", bien qu'on n'en soit pas très éloigné.

Le Larousse donne comme définition à chenapan : vaurien, garnement, et scélérat, voleur pour maraud.

 

De Villepin est un scélérat, un vaurien doublé d'un voleur, c'est lui-même qui le dit, donc on est bien obligé de le croire sur parole, sans prendre le risque d'un procès en diffamation. Cette définition que donne de lui-même le Premier ministre est conforme à toutes les contre-réformes qu'il a mises en oeuvre depuis son arrivée à Matignon : scélérates !

 

Les paris sont désormais ouverts : quel sera le candidat de l’UMP qui succédera à Chirac en 2007, le vaurien ou le fou, le scélérat ou le maniaco-dépressif ?

 

Le Monde : « Il (de Villepin) pronostique, depuis plusieurs mois, la chute incessamment sous peu de celui qu'il appelle, selon les jours, le " nain" ou le " nabot". Parfois, il propose aux démocrates de rallier son drapeau contre le danger que fait courir à la France le président de l'UMP : "C'est un fasciste, un fasciste à la française, prêt à tout pour arriver à ses fins." Parfois, mais seulement dans les bons jours, il compare Sarkozy au général Boulanger : "Un allumeur, un baratineur de soirée dansante, mais il serait bien incapable de faire un enfant à la France. Il n'a rien dans le pantalon." »

 

Sarkozy un fasciste, dixit de Villepin. Quand nous vous le disions, personne ou peu voulaient nous croire, nous passions encore pour des mégalomanes, des gauchistes ou des extrémistes. En fait, nous étions encore loin du compte.

 

Voilà pourquoi nous mettons régulièrement l'accent sur la tentation de la bourgeoisie d'instaurer un régime policier, une dictature en France. C'est aussi la raison pour laquelle nous pressons les militants de se réunir pour construire le parti révolutionnaire qui nous manque cruellement…

 

Les journées parlementaires de l'UMP à Evian

 

« Aux journées parlementaires de l'UMP à Evian, Sarkozy fait un tabac auprès des élus. Villepin, qui a été mollement applaudi, se sent humilié et le dit plus tard dans la soirée au ministre de l'intérieur : "Plus jamais ça." Alors, Sarkozy : "Ça fait trente ans que je me bats. Pour me déloger, il faudra y aller à l'arme blanche." »

 

Sarkozy légitime la violence comme ultime moyen pour arriver à ses fin.

Nous sommes d'accord avec lui, quand la bourgeoisie se rendra compte qu'elle est en train de tout perdre, sans hésiter, elle fera appel à l'appareil policier de l'État pour rétablir ses droits. A ce moment-là, de notre côté, nous n'auront pas d'autre solution que d'armer le peuple pour prendre et conserver le pouvoir, car"l'arme blanche" ne suffira pas.

 

Conclusion et enseignements.

 

Notre combat peut-il être autre chose qu'un combat classe contre classe, sans le moindre compromis, sans la moindre allégeance ?

 

La vermine qui ronge les sommets du pouvoir ne doit pas occulter le fait qu'il ne tombera pas en poussière de lui-même, mais qu'il faudra l'abattre les armes à la main pour instaurer la République socialiste des conseils des travailleurs des villes et des campagnes.

 

Les nazis qui sont postés en embuscade jusqu'au plus haut sommet de l'État, sont prêts à nous écraser à la première occasion. On peut se bercer d'illusions sur leur capacité de nuisance. Ce serait une grave erreur de penser qu'ils n'en viendront jamais aux solutions extrêmes pour liquider le mouvement ouvrier organisé.

 

Quant à savoir à qui profite ce livre, ni « aux vieux cons carbonisés », ni au « maraud » ni au « fou », au magazine Le Point et à son auteur sans doute, pour lesquels nous n’avons aucune sympathie particulière, évidemment.

Comme quoi la liberté de la presse a du bon et doit être défendue en toute circonstance contre la censure.