La causerie de janvier 2025 |
Le 18 février 2025 Juste un mot. Lisez et téléchargez en pdf l'article du jour ci-dessus. Je dois récupérer Word demain, la prochaine causerie sera publiée dans deux jours si tout se passe normalement, en Inde on ne sait jamais ! Une excellente nouvelle personnelle pour les lecteurs qui m'apprécient. Vous savez que je souffre d'insuffisance respiratoire grave depuis de longs mois, un an peut-être, et que mon état était devenu alarmant ces derniers temps. J'ai cru claquer asphyxié à deux reprises en pleine nuit, mon état de faiblesse avait gagné toutes mes fonctions, y compris motrices, pour me nourrir, penser, parler, sourire cela nécessitait un effort qui m'épuisait au bout de quelques secondes. On me pressa de consulter, je refusai obstinément, pas de médecin, pas d'hôpital, pas de médicaments, je ne voulais rien entendre. Du coup, j'ai arrêté d'actualiser le blog le 31 décembre 2024. Si j'ai continué à m'informer sur le Net, je ne passais plus que 2 heures maximum devant l'écran de l'ordinateur, le reste du temps je me reposais, je me mis à faire des nuits de 10 heures. En réalité, je ne dormais que 3 heures maximum par nuit, car je me levais 4 à 5 fois pour aller uriner et cracher, il n'y avait que sur les coups de 9 heures que je me sentais un peu mieux, mais toujours très fatigué, je restais au lit jusqu'à 10 heures un jour sur deux , je déteste cela, mais bon, là j'y étais forcé. Je respirais des huiles essentielles toute les nuits (et le jour évidemment), des potions ayurvédiques qui me soulageaient, et je pulvérisais dans la gorge un truc destiné aux asthmatiques que j'avais trouvé sur le Net, alors que je n'ai pas d'asthme, le tout combiné à des exercices respiratoires ou de yoga que je connaissais depuis longtemps, c'est d'ailleurs ce qui m'avait sauvé la vie à deux reprises. Quand vous manquez totalement de souffle au bout de 2 ou 3 secondes ou que vous devez reprendre votre respiration au bout d'un lapse de temps aussi bref sans même bouger, vous êtes en droit de penser qu'il ne vous reste plus très longtemps à vivre ! Depuis près d'une semaine la température est remontée l'après-midi, aux alentours de 32°C, les nuits demeurent fraîches entre 20 et 22°C, avec une très grosse rosée le matin, les champs ou les arbres baignant dans un épais brouillard recélant plein de mystères d'où émergent les cris de paons et de plein d'oiseaux, bref, la combinaison de ces 3 facteurs, la déconnection de mon blog, le repos et la hausse de la température, toujours est-il que mon état s'est amélioré progressivement quasiment chaque jour depuis 4 jours, au point que je respire presque normalement et je m'adonne à nouveau à des tâches physiques 3 heures par jour, en plus d'aller faire les courses, cuisiner, c'est merveilleux, je peux à nouveau rigoler, chanter, hurler, jouer avec les chiens, c'est miraculeux ! J'avais déjà arrêté complètement l'alcool depuis des mois, et je ne fume plus que 3 à 4 clopes par jour, je mange peu, en fait de moins en moins, mais l'appétit est un peu revenu aussi, je me suis remis au vélo à petites doses. Je n'en suis pas certain, mais je crois que c'est ce foutu blog et l'évolution défavorable de la situation mondiale qui avaient eu raison de ma santé. J'intériorise beaucoup, trop, je suis très sensible, je pense trop aussi, c'est con à dire car cela ne compensera jamais tous ceux qui ne pensent pas. J'ai voulu trop en faire, ronger par mon isolement et mon impuissance, très préoccupé par la tournure des événements, cela a dû me monter à la tête au point de me rendre malade. On ne m'y reprendra plus, le blog ne sera jamais plus ce qu'il a été pendant 16 ans. Il est 15h50 j'arrête, je dois me déconnecter et passer à d'autres activités ! |
Le 15 février 2025 PS: J'ai ajouté quelques documents dans la page d'accueil. L'IA, I comme impasse ou impuissance à endiguer la faillite du capitalisme. Si vous trouvez des erreurs dans cette causerie, elles sont le produit de l'IA qui est au service de la dernière version du bloc-notes de Microsoft Window11. L'IA c'est le témoignage de la faillite de l'intelligence humaine dominée par le capitalisme. Si j'avais le temps de relire cette causerie attentivement, à la fin il n'y aurait plus une seule erreur. C'est là toute la différence avec l'IA, je suis encore vivant, tandis que le capitalisme est déjà mort ou il est maintenu artificiellement en vie. Courage, détermination, patience : Nous vaincrons, nous sommes invincibles ! Je n'ai pas encore pu récupérer Word pour formater les causeries, on se contentera donc du format bloc-notes/pdf. C'est misérable, je sais, je n'y peux rien, hélas ! C'est la qualité du contenu qui compte uniquement. Il y a encore 150 connexions par jour en moyenne. Avec la version Windows 11, on profite des nouvelles fonctions du bloc-notes, cependant elles présentent de nombreuses failles. Le correcteur orthographique ou l'IA sont pour le moins fantaisiste, j'ai également retiré la correction automatique par crainte qu'ils introduisent des erreurs et que je ne les repère pas. En fait, je vais reporter la causerie à plus tard, on se contentera de réfléxions politiques et de commentaires. Je n'ai plus de temps à consacrer à cette activité aujourd'hui, je dois penser à ma santé, merci. L'IA c'est la science sans conscience, donc si vous lui en prêter une, vous êtes très mal barré ! Si vous prêtez des bonnes intentions à ceux qui en font la promotion, c'est que vous êtes décidément très con ou vous n'avez jamais rien appris quel que soit votre âge ! Il faut être un abruti fini pour écouter ou croire un milliardaire, lui trouver des qualités ou des vertus, qui plus est, quand il assume un ou des génocides (Gaza, RDC), il est pire que les nazis en réalité, sans exagération aucune. Alors, la lutte de classe, c'est oui ou non une lutte à mort ? Celui qui refuse de l'admettre est un négationniste, un ignare. L'heure n'est plus à la tergiversation, pour peu qu'elle ait existé un jour, ce que je ne pense pas ou si peu, il faut trancher dans le vif, tailler dans la bête, amputer sans anesthsie comme à Gaza, découper la charogne au laser, la tronçonneuse, c'est rutique, c'est pour les rustres. Bref, ils ont déjà rendu malade une bonne partie de la population mondiale, la quasi totalité des occidentaux ; ils pourrissent la vie de l'immense majorité sur tous les continents ; ils détruisent, saccagent, massacrent tout ce qu'ils peuvent, il faut les arrêter, elle est là l'urgence et pas ailleurs ! Vous hésitez encore, mais vous êtes fait de quoi au juste ? Même la matière et son évolution à travers ses transmutations (physiques et chimiques) au fil du temps cosmique témoigne d'une forme d'intelligence, pourquoi pas vous ? Au XIXe siècle la plupart des philosophes croyaient que les animaux ne pensaient pas, à cette époque les sciences de la nature n'étaient pas encore développées. Jusqu'au premier quart du XXe siècle bien des hommes politiques et des savants en occident affirmèrent que les hommes et les femmes de couleur étaient également dépourvus de cette faculté réservée aux Blancs. De nos jours, d'une certaine manière il y en a qui le croient toujours, ils citent les musulmans, les Arabes, les Noirs, bref, l'ensemble des populations des pays sous-développés qui ne sont pas éduquées selon leurs critères, qui au passage servent à justifier l'esclavage, les guerres impérialistes coloniales et le lot de barbarie qui les a accompagnés pendant plus d'un siècle et demi, ces populations ne devraient pas être candidates au progrès social dont bénéficient les populations occidentales, ils peuvent bien se passer d'eau et d'électricité, continuer de crever de faim ou de malnutrition après tout, ce sont des sous-espèces de l'homo sapiens, mi-homme mi-animal, mais plutôt animal car très bête ! C'est ainsi aussi qu'ils jugent leur propre population ou le supplice qu'ils leur infligent, oui en France : des déchets par millions, privés de travail et d'habitation, parfois d'électricité, de gaz ou eau pour factures impayées, de chauffage en plein hiver, de climatiseur en pleine canicule, privés de soins, d'aliments pour se nourrir, à laquelle les pompes funèbres et autres vautours présenteront tout de même la note, Etat, organismes sociaux, etc. Quant à tous ceux qu'ils ont réduits en esclavage et qui s'y complaisent, ils complètent ce sordide tableau aux allures fantastiques teintées de surréalisme. Au-delà de l'aspect particulièrement morbide qui en ressort, qui nous inspire un profont dégoût, tant la cruauté est omniprésente d'un bout à l'autre, on en vient à se demander dans ce dédale d'inhumanités comment l'humanisme peut parvenir à se frayer une voie. On en vient parfois à douter de l'issue favorable du conflit qui se déroule entre l'homme et l'animal, d'autant plus qu'ils s'identifient à l'une ou l'autre classe ou idéologie en présence. Ce conflit étant marqué (et masqué) par des intérêts matériels, il s'avèrera difficile d'en prendre conscience et de l'assumer, on préfèrera l'ignorer hypocritement ou démagogiquement ou privilégier ouvertement ses intérêts individuels quelles qu'en soient les conséquences politiques ou sociales. Une autre réflexion Parfois on se réjouit de certaines infos ou des déconvenues de Trump, puis on se dit que la manière dont elles seront interprétées n'apporteront rien, je ne dirais pas que c'est désespérant, mais il m'arrive de le penser. J'ai téléchargé plein de conférences sur la paléontologie que je vais prendre le temps d'écouter tranquillement les mois qui viennent. Après m'être tapé plein de documentaires biographiques sur des acteurs et réalisateurs français, et de nombreux interviews, je suis passé aux musiciens et groupes de rock ou hard rock, de blues rock depuis les années 60 juste après Elvis Presley, Chuck Berry et les trois King, essentiellement britanniques ou américains, la crème de la société du spectacle qui laisse un goût amer il faut bien le dire. Contrairement au cinéma, dont je n'ai jamais été fan, j'ai aimé passionnément la musique pop rock anglo-saxonne des années 60-70 au point de m'identifier à certains de ses standards, à petite dose seulement. J'ignorais que ces musiciens s'étaient livrés à des orgies d'alcool, de drogue et de sexe, de violence aussi, hypnotisés par le succès ou leur renommée mondiale et l'argent. J'en avais entendu parler comme tout le monde sans y prêter attention. Je n'avais jamais pris trop au sérieux cette mode, seule la musique m'intéressait, même les paroles je n'y prêtais pas attention, les riffs de guitare et les balades suffisaient à mon bonheur, à vrai dire je n'étais pas très curieux ou exigeant, peut-être parce que j'étais totalement étranger au milieu musical ou artistique. Quelque part cette musique combla chez moi le manque d'affection dont je souffrais, elle fut une sorte de thérapie pour supporter la société et conjurer ou plutôt oublier, contrer le mauvais sort qu'elle m'avait réservé. Entré très tôt en rébellion contre la société, cette musique défiait les normes établies adoptées par mes parents avec lesquels j'étais entré aussi très tôt en conflit. Je ne sais pas pourquoi, j'allais avoir naturellement une aversion pour la variété, qui nous invitait à voir la vie en rose, quand on est très pauvre on a plutôt tendance à la voir en noir, tandis que le rock incarnait justement l'inverse ou la lutte contre cette société, tout du moins c'est ainsi que je la ressentis à 9 ou 10 ans. C'est aussi à cet âge-là, que je faillis devenir un chanteur d'opéra, mais malheureusement cette expérience avorta, je ne reviendrai pas sur cet épisode de ma vie, que j'ai déjà abordé dans d'autres causeries. Je n'étais pas du tout destiné à apprécier ce que les hommes avaient fait de mieux ou de plus beau, de plus raffiné ou achevé sur le plan artistique, j'étais pauvre, inculte et niais, et j'étais voué au départ à le rester toute ma vie, vous parlez d'un destin, triste, un cauchemar en vérité. La musique avait cela de particulier qu'elle se jouait de tous les obstacles pour parvenir à nos oreilles, sans demander l'autorisation à personne, elle transcendait tous les interdits, elle pouvait exprimer les émotions qu'on ressentaient mieux que l'écriture ou des images, elle frappait les esprits comme l'on dit, de sorte qu'une relation intime s'instaurait immédiatement avec elle qui était agréable et apaisante, si bien qu'on l'adoptait amicalement. Une bonne et fidèle compagne en somme, si bien qu'elle allait m'accompagner le restant de ma vie et me procurer toujours autant de plaisir. Vers 25 ans je m'ouvrirai à tous les autres genres musicaux privilégiant la musique classique, dès lors mon écoute couvrirait toutes les sensibilités possibles et nous allions devenir inséparables. J'ai téléchargé plus de 2500 morceaux de musique ou concerts par crainte que cela soit payant un jour. Comme pour la musique dites classique ou acoustique, j'ai un penchant pour les virtuoses à la guitare, les mélodies originales bien ficelées qui vous transportent, qui vous racontent une histoire, celle qui nous passe par la tête selon notre humeur du moment, donc pas forcément toujours la même, jamais du reste, sans les paroles on peut se le permettre facilement, sinon on en choppe quelques-unes au détour d'un refrain qui chantent comme un instrument ou un oiseau, du coup elles ne sont pas envahissantes comme un morphème, elles sonnent davantage comme les phonèmes sortis d'un piano, d'une trompette ou d'un saxophone. Et à vrai dire, la plupart du temps c'est préférable de ne pas comprendre les paroles ou de ne pas y prêter attention, parce que cela ne plane pas très haut pour ne pas dire bien pire ! La musique combine le plus souvent vécu ou expériences et imagination, elle comporte donc un message progressiste propre à chaque époque, d'autant plus qu'elle est influencée par les dernières avancées technologiques ou le progrès des sciences en général. Par exemple, on est passé du blues au blues électrifié, puis au blues psychédéliques, pour enfin revenir à la pureté du blues aux sonorités métalliques, parce qu'on ne peut par renier son époque, je pense à Bonamassa qui l'incarne à merveille. Je me suis demandé comment ces gars-là avaient fait pour sortir une telle musique, tenir aussi longtemps, pas tous, et ne pas crever lors de leurs débauches d'alcool et de drogues en tout genre, LSD, cocaïne ou héroïne de préférence, un truc de fous, certains le sont devenus ou y ont laissé leur peau très jeune hélas ! Sans le savoir, ils ont été les meilleurs ambassadeurs de l'idéologie libertaire dégénérée, certains diront satanique, que l'oligarchie voulait imposer à la jeunesse pour la tenir à l'écart de la lutte des classes et du socialisme, du mouvement ouvrier, à moins que ce soit pour mieux le pourrir de l'intérieur car un grand nombre de ces musiciens étaient issus de la classe ouvrière, au mieux de familles de musiciens amateurs. Le rock, et qui plus est ses versions hard, heavy, métal, c'est avant tout beaucoup de bruit et une explosion d'agressivité en tout genre, avec en prime une multitude de conséquences psychologiques ou sociales incontrôlées ou inconscientes, qui participent à la stratégie de conditionnement des masses et plus particulièrement de la jeunesse. La musique classique sous l'Ancien Régime avait pour fonction de flatter les vertus réels ou imaginaires des puissants aristocrates ou de la monarchie, qui étaient ses mécènes ou l'unique moyen d'existence des artistes à cette époque. Dorénavant c'est le peuple qui remplit cette fonction, tandis que les mécènes n'ont pas disparu, leur fonction s'est étoffée ou diversifiée sans vraiment changer au grès de l'évolution des moyens de communication et des régimes politiques qui allaient se succéder, si bien que lorsqu'on dit que c'est le public qui fait les stars, quelle vilaine expression, il ne faut pas oublier les banquiers qui ne sont pas devenus mélomanes ou philanthropes pour un rond, car ce sont eux qui contrôle l'industrie musicale qui brasse des centaines de milliards. A suivre. Une autre réflexion politique. - Les Américains ont pris en otage l'économie mondiale parce que leur économie est en ruine, ils ont menacé les chefs d'Etat de la planète : vous acceptez nos conditions, vous casquez ou sinon on va vous imposer des droits de douanes et des sanctions dont vous ne vous remettrez pas. En ont-ils vraiment les moyens ? Ce n'est pas la bonne question à se poser à mon avis, la bonne serait plutôt : Ces chefs d'Etat auront-ils les moyens de les imposer à leurs peuples ? Là, c'est une autre histoire lorsqu'on observe leurs réactions partout dans le monde, elles vont plutôt concourir à leur radicalisation et se traduire par une offensive généralisée du prolétariat mondiale, lorsqu'il va commencer à en subir les conséquences désastreuses. La guerre fratricide à laquelle se livrent les différents clans de l'oligarchie va profiter à la lutte de classe du prolétariat, car elle met en lumière la cruauté ou le cynisme (ajouter la corruption quasi généralisée) de la politique menée par les dirigeants de tous les Etats depuis des décennies sans que pour autant il perçoive à l'horizon une amélioration de sa condition sociale. Quant au plan politique, il va rapidement percevoir que se met en place un régime encore plus autoritaire que le précédent, ce qui me fait dire que les prochaines mobilisations devraient avoir un contenu ou un objectif beaucoup plus politique, ce qui devrait permettre, si tout se passe bien, de favoriser l'émergence d'un courant politique révolutionnaire, pas le mien évidemment, je plaisante, en rupture avec les institutions de la Ve République en France. L'élection ou le coup d'Etat de Macron en 2017, puis les élections européennes et législatives qui ont suivi la dissolution de l'Assemblée nationale, ont montré que la France était au bord d'une crise politique sans précédent depuis près d'un demi-siècle. Nous ne sommes qu'au début de ce processus qui se cherche une issue politique. Il s'est manifesté par l'émergence du mouvement appelé les Gilets Jaunes qui s'est mal terminé, puis par la déconvenue (pour Macron) des européennes et des législatives, suivies par la chute du gouvernement Barnier et la formation de l'improbable gouvernement Bayrou toujours lié à l'extrême droite qui devrait à termes se terminer de la même manière, conduisant à l'implosion du Nouveau Front Populaire, autant d'expériences qui n'ont pas permis d'enrayer la crise politique et des institutions, qui se sont toutes soldées par des échecs retentissants ou parfois dramatiques, je pense aux nombreuses victimes de la répression policière. Partant de là, que reste-t-il comme alternative politique sinon le renversement de ce régime et la rupture avec le capitalisme. Pour revenir à la question que nous nous étions posés au départ, il s'agirait plutôt de savoir combien de jeunes et de travailleurs vont parvenir à cette conclusion dans les mois à venir, et j'ajouterai que l'échec de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale intégrant RN et le NFP ou le PS témoigne que du point de vue des intérêts des travailleurs, c'est l'unique issue politique valable et cohérente, se mobiliser pour en finir une fois pour toute avec les institutions de la Ve République, le pouvoir de l'oligarchie, des banquiers, et passer au socialisme. - L'alliance Trump Musk-GAMMA : La version technocratique et tyrannique du régime oligarchique... - Qu'est-ce qu'un "gigantesque data center", sinon un monstrueux fichier de police ! Mais pas que. Il peut concentrer toutes les connaissances existantes ou répertoriées dans le monde, mais pour en faire quel emploi, quel récit au juste ? Pour répondre à cette question, il faut se demander qui le contrôle, c'est comme l'argent en circulation, sans surprise la réponse sera la même. L'origine ne varie pas non plus, la crise du capitalisme et la nécessité d'augmenter à tout prix la productivité, tout en exerçant un contrôle toujours plus grand de la population, histoire qu'elle ne vienne pas menacer leur système économique. L'IA peut permettre à la médecine de réaliser des progrès prodigieux, encore faut-il qu'ils ne viennent pas heurter les intérêts mafieux de Big Pharma. Il y a un métier qui dors et déjà est condamné à disparaître quasi immédiatement, c'est celui de documentaliste, puisque l'IA remplira les mêmes fonctions, ceux qui faisaient appel à eux, scientifiques, laboratoires de recherche, universitaires, écrivains, historiens, salles de rédaction, multinationales, etc. s'en passeront désormais ou ils n'y feront plus appel qu'exceptionnellement pour ceux qui en auront les moyens, par exemple pour les envoyer en mission dans la bibliothèque privée d'un pays pour tenter de récolter des données qui n'ont pas été répertoriées par l'IA, car elle n'est pas parfaite non plus. L'IA, comme l'a noté un internaute, c'est l'informatique ! C'est une base de données à laquelle on a fourni un certain nombre d'infos ou transmis un certain nombre de connaissances qui seront relayées en fonction des instructions transmises à un logiciel ou des ordres qu'il exécutera et rien de plus. Pour les uns, l'IA représente une grave menace extérieure contre laquelle il faudrait se protéger, pour d'autres au contraire ce serait une fabuleuse opportunité... Finalement, c'est comme pour la plupart des choses, elles ne sont ni bonnes ou mauvaises par principe, tout dépend ce qu'on en fait, de qui décide quoi, de qui détient le pouvoir, on en revient à la question du pouvoir que personne ne tient à aborder sérieusement, hélas ! Commentaires adressés à des blogs. Article : L’agence de propagande AFP recevait des sommes conséquentes de l’USAID/CIA ! - On se demande d’ailleurs pourquoi accepter cet argent qui ne représente pas grand-chose sur le budget global ! Pour vous et moi, cette somme paraîtra insignifiante, mais l'essentiel est ailleurs, pour les gens de leur milieu et la plupart des intellectuels, cela aura une signification politique particulière qui ne trompe pas. Pour répondre à cette question, parce que l'USAID/NED/CIA et l'AFP partagent la même idéologie... C'est en quelque sorte une façon d'en témoigner, car ils en sont fiers les bougres ! C'est une marque de fabrique, une sorte d'identité, de sceau officiel ou le symbole d'appartenir à la même famille que les initiés reconnaissent au premier coup d'oeil. Autrement dit ou en pratique. Quand tombe une info, si c'est l'AFP qui le dit, le directeur de l'information d'un média sera porté à estimer que cela mérite le respect ou d'être repris les yeux fermés sans crainte de froisser la maison mère ou sa hiérarchie, le ministère. Dans un article : La réflexion sur le 80e anniversaire de Yalta montre au monde ce qu’il est encore possible de faire pour le progrès et le développement pacifiques.!- Il y en a qui osent tout... Pour rappel, Yalta sera suivi par plus de 250 guerres ou conflits armés de différentes intensités dans le monde, une centaine de guerres selon l'UNESCO. 2023 a enregistré le plus grand nombre de conflits armés depuis 1946, selon une étude de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo, publiée lundi 10 juin 2024, etc. Pour qui roule l'auteur de cet article, devinez ? Dans l'article : Norman Finkelstein sur le génocide à Gaza : le cessez-le-feu par Norman Finkelstein - Community Church of Boston 18 janvier 2025 - Mondialisation.ca, 08 février 2025 J'ai résumé pour faire bref. - Le 17 janvier 2009, fin de l’opération « Plomb durci », massacre et destruction qui avaient débuté le 26 décembre 2008. Obama était sur le point d’être investi président et comme il ne voulait pas que ce spectacle à Gaza détourne l’attention de son couronnement, Il a donc demandé à Israël de mettre fin à l’attaque, et Israël, obéissant au maître, l’a fait. - Le 16 janvier 2025 était annoncé un accord de cessez-le-feu à Gaza, 4 jours avant l'intronisation de Trump et après qu'il avait indiqué qu'il souhaitait que cette guerre prenne fin avant de prendre ses fonction. Norman Finkelstein - La leçon à retenir est que lorsqu’un président américain dit « Arrêtez ça », cela s’arrête. Tout ce discours selon lequel les Américains n’ont aucun pouvoir, que Netanyahou n’écoute pas, etc., n’a aucun sens. Mondialisation.ca, 08 février 2025 Article : Utiliser l’IA sans sacrifier nos libertés. - L’IA fournit une valeur souvent très utile, en nous allégeant de tâches répétitives et en stimulant notre créativité. Voilà qui est inacceptable, car même les tâches répétitives peuvent avoir un sens, c'est à moi seul d'en décider. Quant à stimuler l'imagination, si je ne fume pratiquement pas, idem pour le café, je ne me bourre pas la gueule et je ne me défonce pas (plus), ce n'est pas pour que quelque chose les remplace ! Mon imagination, son développement ou son orientation, ce que j'en fais, sont le produit des conditions sociales auxquelles je suis soumis, de la situation réelle, et je n'ai pas du tout envie qu'une personne extérieure m'influence à mes dépens. Mon imagination, c'est la respiration de mon cerveau, moi seul doit en avoir le contrôle. Qu’est-ce qu’un « gigantesque data center », sinon un monstrueux fichier de police ! Novlangue. IA, pourquoi utiliser ce gros-mot pour désigner une vulgaire base de données gérée par des algorithmes très sophistiqués ? C’est largement une supercherie, c’est l’époque qui veut cela. The show must go on ! Réponse à un lecteur - "Les smartphones jouent un rôle central dans cette collecte." Le mien (chinois sous Android - 80 euros) a déjà 8 ans, il n'est pas connecté à Internet, j'ai déconnecté toutes les applications inutiles, c'est juste un téléphone, un appareil photo. Je reçois pour ainsi dire aucun coup de téléphone ou message inapproprié, idem sur mon ordinateur, les spams se comptent sur les doigts d'une main par semaine, et jamais je n'ai des intrus qui ouvrent des fenêtres. En dehors d'applications scientifiques bien ciblées, cette technologie est une plaie pour l'humanité, un gigantesque fichier de police ! En réponse à un lecteur : - Moi aussi j’ai été prof de français (en Inde), pendant une très courte période. Ce serait aujourd’hui, je filerai un 0 à ceux qui utiliseraient ce procédé. Il paraît qu’en France une bonne partie des gosses au collège ne savent pas écrire correctement ou lire, effectivement, qu’est-ce que cela va devenir avec cette saloperie, c’est voulu. Je me suis demandé si une bonne partie des articles qu’on nous propose ici ou ailleurs ne sont pas déjà rédigés en recourant à cette technologie, qu’en pensez-vous ? Il y a entre eux un mimétisme presque parfait, trop, non ? Ils sont tous formatés à la même idéologie, bien sûr, mais à ce point, c’est troublant. Ils font d’une souris une montagne, comme avec un malheureux virus ou les caprices du soleil, une menace disent-ils, et que proposent-ils pour y faire face, des remèdes pires encore : injection expérimentale à ARNm, dictature énergétique, etc. On s’aperçoit que chaque fois cela correspond à des intentions néfastes ou nuisibles au bien-être de la population, qui par contre rapporteront un maximum de fric à leurs commanditaires, les trusts pharmaceutiques ayant engrangé plus de 1.000 milliards de dollars en un temps record, les super riches étant devenus hyper riches en à peine 3 ans, parfois moins, l’inflation ou la hausse du prix des énergies fossiles s’étant envolée, le coût inabordable d’une bagnole électrique, mais aussi de bien des produits alimentaires de base… Vous remplacez la libre pensée ou expression de 8 milliards d’hommes et de femmes par une machine programmée pour livrer une version ou une pensée unique, le processus permettant l’acquisition d’instruments logiques disparaît, tout esprit critique également, toute opposition idéologique aussi, à ceci près que ces 8 milliards d’hommes et de femmes demeurent des êtres sensibles, sensibles aux conditions sociales qu’on leur impose, dont à l’arrivée ce monde totalitaire dans lequel on voudrait nous enfermer est voué à l’échec, c’est logique, une certitude. Article : 2025 réaffirmons nos libertés et nos droits - Une bonne piquouse de rappel, à ceci près qu’à « l’inventivité sans borne des fonctionnaires et de leur mépris de la démocratie », serait préférable « l’inventivité sans borne de technocrates méprisant le progrès social et l’humanisme ». Article : Pourquoi le «DOGE» étripe USAID Musk "est déjà l’homme le plus riche du monde", faux, c'est l'homme ayant bénéficié de phénoménales subventions, et la valeur (spéculative) de ses entreprises ou de ses avoirs avoisinent zéro. Leurs capitalisations (Tesla et SpaceX) sont très surévaluées et peut s'effondrer à tout moment, il suffit que ses principaux actionnaires se retirent, Vanguard, BlackRock, State Street, ils sont majoritaires... Au choix, Trump et Musk assurent le spectacle de la société du divertissement, ce sont des acteurs de la stratégie du chaos, de vulgaires animateurs d'une misérable émission de téléréalité qui a pris en otage la population mondiale, l'essentiel est ailleurs, dans les mesures ou programmes antisociaux ou liberticides qu'appliquent les différents gouvernements pendant ce temps-là. Réponse à un lecteur : - Je pense qu'il y a plusieurs explications valables, parmi elles : - Le fait d'afficher sa toute-puissance, réelle ou surévaluée, cela en imposera à une population adepte du culte du pouvoir, il faut bien l'entretenir... ; - L'effet de surprise ou de sidération que peuvent produire des annonces de nature radicale ou volontairement provocatrices, histoire de remettre chacun à sa place ou d'alimenter le complexe d'infériorité qui mine le citoyen lambda isolé ou atomisé, qui n'a pas développé de conscience de classe, histoire de lui rappeler qu'il est voué à l'impuissance ou de convaincre ceux qui en douteraient encore... ; - La crise rampante du capitalisme a atteint un niveau où désormais ses institutions politiques un peu partout dans le monde se trouvent déstabilisées ou remises en cause, manifestement, ils ne parviennent plus à gouverner comme avant, le type de gouvernance instauré jusque-là teinté de républicanisme et saupoudré d'un vernis démocratique trompeur ne fonctionne plus ou s'enraye, il leur faut donc recourir à d'autres rapports (plus autoritaires encore) avec les différents acteurs sociaux et politiques sous peine de perdre le contrôle de la situation et de ne plus pouvoir imposer leur politique réactionnaire... - La stratégie politique mise en œuvre par le clan de l'oligarchie financière anglo-saxonne (essentiellement) qui dominait au Forum économique mondial, présentait déjà d'inquiétants signes de faiblesse, et surtout, elle n'a pas tenu ses promesses, puisque la crise du capitalisme n'a pas cessé de s'approfondir au cours des dernières années, elle était de plus en plus ouvertement contestée et les dernières digues qui la protégeaient risquaient de rompre à tout moment, il était donc urgent de la remplacer par une stratégie politique poursuivant les mêmes objectifs en recourant à d'autres moyens, disons plus radicaux, autoritaires ou expéditifs quitte à ce qu'elle soit violemment contestée par les tenants de la stratégie politique précédente, d'où l'annonce d'un certain nombre de concessions ou os à ronger destinés à la majorité, histoire de l'amadouer et obtenir son soutien sachant qu'elle était opposée à l'idéologie sociale libérale libertaire, en échange de quoi elle aura le droit à la version libertarienne tout autant autoritaire et plus dévastatrice encore... Article : La fin des nations unies et le retour de la force. - Ils veulent absolument faire passer l'ONU pour une institution du capital au service des peuples exploités et opprimés, leur tombeau en somme. Article : Scandale USAID : des fact-checkers à l’État profond : tout le monde est mouillé - Une façade pour les incultes, un os à ronger pour les refoulés profonds, les excités décérébrés qui supportent mal d'être réduits à l'impuissance après avoir refusé de se situer sur le terrain de la lutte des classes... Voyez les gigantesques richesses dont disposent les oligarques, ils ont largement de quoi financer tous les programmes de l'USAID et bien au-delà, ils existent déjà une multitude d'officines mafieuses privées (ONG, Fondation, Institut, think tank, etc.) qui remplissent les mêmes fonctions dans le monde, Open Society foundations (Soros), la Fondation Gates, Academi (ex-BlackWater) ou plutôt Constellis Holdings, Inc, par exemple. Réponse à un lecteur pas convaincu. - La division de la société entre exploités et exploiteurs, opprimés et oppresseurs, aux intérêts irrémédiablement incompatibles ou antagoniques, que vous le vouliez ou non ces rapports entre les classes existent, ils sont une réalité et non un concept... Ce sont les idéologues de la réaction qui le savent, mais le nient publiquement ou ne le mentionnent pas, qui en ont fait un concept, sur lequel ensuite les ignorants sont appelés à broder ou spéculer à l'infini, pendant que le règne de l'esclave se poursuit, en gros. C'est essentiellement la raison pour laquelle nous en sommes là aujourd'hui, cette forme de révisionnisme ou de négation de la réalité. Dès lors que vous n'êtes pas en mesure d'identifier l'origine d'un problème, vous ne pourrez jamais trouver les moyens de le résoudre, d'en extraire la racine, d'où ici l'intérêt (digne de l'obscurantisme) d'en tenir éloigné le plus grand nombre en recourant à des procédés démagogiques et malhonnêtes, en détournant l'attention sur des personnes, en faisant croire à des gens en proie à une grande confusion que le bonheur est en eux, que certaines sont meilleures que d'autres, qu'ils suffiraient d'en changer pour que demain la face du monde change, pur numéro d'illusionnistes ou de charlatans ! Article : L’audit DOGE d’Elon Musk explose l’État profond – avec Béatrice Rosen - Le détournement d’argent public mis à jour par l’audit d’Elon Musk est absolument inimaginable ! Il n'y a qu'un pauvre type pour sortir un truc pareil. Bravo, continuez à vous décrédibiliser vous-même. Au fait, ils servent à quoi tous ces mecs-là ? Devinez. Article : L’État toujours plus fort, plus loin, plus profond, jusque dans vos poubelles - La magie du socialisme s’accompagne très souvent d’une grande décontraction de la ponction. - Mais à chaque fois, retenez que l’État veut votre bien. Oui, tout votre bien, en passant sur votre corps froid s’il le faut. Dites, c'est Elon Musk qui a rédigé cet article ou une officine libertarienne ? Article : RDC, qui sont les vrais génocidaires dans le Kivu ? "Pourquoi ne réagissons pas aux génocides des autres populations que les nôtres", dites-vous. Pourquoi chaque fois qu'on pose la question, capitalisme stop ou encore, on ne nous répond pas, on nous répond que ce n'est pas le problème ou rien à foutre, on s'en accommode en fait. Autrement dit, on cautionne les conséquences qui en découlent, toutes, y compris les plus cruelles, dont les génocides, c'est aussi simple que cela, trop. Voilà ce qui arrive quand on n'a pas de conscience de classe, quand on ignore comment fonctionne la société et le monde, tout le reste est du baratin pour se donner bonne conscience… J-C- J'ajoute la vidéo. La chronique : #RDC, qui sont les vrais génocidaires dans le Kivu - 13 février 2025 https://www.youtube.com/watch?v=ifMZNtbo9Ig Réponse à un lecteur. - C’est révélateur de la corruption idéologique des occidentaux, et que la majorité s’accommode de sa condition privilégiée et des régimes en place. Vous remarquerez que le sujet ne fait pas recette, alors qu’en réalité c’est quasiment la totalité de l’Afrique et du Moyen-Orient qui continue de vivre à l’heure du colonialisme sous l’emprise de grandes puissances. Quand vous allez au fond des choses, plus personne ne suit, tout le monde se déconnecte, sauf du capitalisme. Dès lors, ne cherchez plus d’où vient l’arrogance outrancière ou provocatrice d’un Trump ou Musk, ils savent qu’ils ne craignent rien et qu’en flattant démagogiquement les aspirations des nantis dont le grand bourgeois ou le riche demeure leur modèle, ils les gagneront à leur cause, en vomissant par exemple sur les fonctionnaires, les immigrés, les services publics qui enlèvent le pain de la bouche de la majorité des classes moyennes ou des petits bourgeois, qui sont responsables des impôts ou taxes qu’ils paient et qu’ils considèrent injustes… Article : Sommet de l’UA : les Africains veulent des réparations pour l’esclavage et le colonialisme Ils feraient d'exiger l'annulation immédiate et sans condition de la dette de l'ensemble des acteurs ou Etats du continent africain envers les institutions financières internationales dominées par les (ex) puissances coloniales occidentales, des multinationales occidentales, et en cas de refus, décréter unanimement qu'ils cessent de l'honorer à partir du 1er mars 2025. Article : Quand le terme «Occident» devient finalement un stigmate, plus personne ne souhaite s’y identifier - Les États-Unis et l’Union européenne, jadis les bastions de cet idéal, sont aujourd’hui critiqués pour leur hypocrisie, que ce soit en prônant les droits de l’homme tout en soutenant des régimes autoritaires ou en prônant la liberté tout en pratiquant la surveillance de masse. N'en a-t-il pas toujours été ainsi tout au long du XXe siècle ou même avant ? Je pense plutôt que les facteurs déterminants sont à chercher ailleurs, à savoir que lorsque les vieilles recettes du capitalisme ne fonctionnent plus ou sont avariées, et quand ce sont 8 milliards d'hommes et de femmes qui les trouvent indigestes au lieu d'1 milliard et exigent un meilleur traitement ou que leurs besoins sociaux soient enfin pris en compte, cela ne servirait à rien de changer de cuisinier ou de recettes, l'heure a sonné de faire notre tambouille nous-mêmes pour que chacun puisse enfin manger à sa faim, de prendre notre destin en main, autrement dit de faire table rase du passé synonyme d'exploitation, d'oppression et de guerres sans fin. |
Le 9 février 2025 Vous trouverez le brouillon (format bloc-notes en pdf) d'une causerie. Je voulais faire l'effort de la formater avec Word, mais mon logiciel est bloqué, explication. J'ai récupéré hier soir mon ordinateur qui était tombé en panne en milieu de semaine, carte mère HS, elle n'avait que 5 ans, coût 7.000 roupies, 90 euros environ, une fortune pour moi, le militant le plus pauvre du mouvement ouvrier sur le Net ! C'est mon beau-fils et ses potes informaticiens qui s'en sont occupés très rapidement, ils ont installé Windows 11, mais ils ont oublié d'actualiser Office de Microsoft, version piratée évidemment, ce sera pour demain ou mardi. J'ai oublié plein d'articles que j'avais téléchargés dans un fichier du portable ! Tant pis, on verra s'il y a des trucs qui valent le coup à récupérer. Rien ne presse, quand je les entends dire cela à propos de Gaza, on a envie de prendre les armes pour leur montrer que cela urge ! La société du spectacle et nos dirigeants vous souhaitent une bonne continuation avec le duo de choc Trump et Musk en super stars, 5 ou 51 étoiles ! Quelle époque affligeante, on a là de quoi mettre tout à plat, façon Gaza si vous voulez, et on va encore passer à côté. A part construire un nouveau courant politique révolutionnaire, je ne vois pas quelle autre tâche vaudrait la peine. Le Hamas a déclaré qu'il faudrait 5 à 7 ans pour reconstruire Gaza, il ne nous faudrait pas plus de temps pour construire les bases solides de notre parti, mais cela n'intéresse personne, dommage. Vous me ferez signe quand quelqu'un posera la première pierre... |
Le 2 février 2025 Vous trouverez le brouillon (format bloc-notes en pdf) d'une causerie, je n'ai pas des heures à consacrer à peaufiner la présentation et le formatage, compte tenu de l'ambiance détestable qui règne en France et de mon état de santé, on s'en contentera. Je vous préviens, c'est bordélique, mais personne n'est obligé de lire ce truc ! Je mettrai des documents en ligne quand j'aurais le temps. Ce qui m'étonne, c'est qu'il y ait eu plus de 5.100 connexions en janvier (hors robots). Puisque je ne peux pas participer au développement d'un nouveau courant politique dans le cadre du mouvement ouvrier sur les bases du marxisme, je ne compte plus m'investir dans ce blog, j'ai déjà perdu trop de temps avec ça, comme quoi je ne suis pas un mégalo, je n'ai jamais eu d'ambition personnelle, et quelque part c'est bien dommage...
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Le 22 janvier 2025 Inutile de vous proposer une analyse politique. Un truc très vite histoire de me soulager un peu, il y a des ordures que je ne supporte pas, il faut exterminer cette pourriture ! A bas l'Inquisition et le maccarthysme ! Justice pour Bertrand Blier ! Si on les laissait faire, les féministes quasi-fascisées soutenues par la gauche et l'extrême gauche contre-révolutionnaires brûleraient et détruiraient tous les oeuvres artistiques qui ont été réalisés depuis l'Antiquité, ces fanatiques supprimeraient tous les vestiges ou repères de l'histoire passée des hommes, afin de faire disparaître les différentes étapes qui ont marqué le développement économique et social de l'humanité, de manière à effacer toute traces de l'évolution de la civilisation humaine ou rendre méconnaissable ou inaccessible, nier l'existence du processus historique dans lequel elles s'inscrit, parce qu'à lui tout seul il constitue la preuve matérielle, que l'émancipation de l'esclavage de la nature, puis de l'exploitation de l'homme par l'homme ou la réalisation de la liberté, incarnent les aspirations les plus profondes de tous les hommes depuis la nuit des temps jusqu'à nos jours, dès lors on comprend pourquoi il représente la plus grande menace ou le plus grand ennemi pour leur philosophie nihiliste, métaphysique, idéaliste, leur idéologie politique rétrograde, féodale, totalitaire. Quel que soit votre âge, imaginez un instant que vous deveniez soudainement amnésique, que vous ne vous souveniez plus des expériences que vous avez vécues, que tout ce que vous avez appris soit effacé de votre mémoire, comment feriez-vous pour vous orienter dans une société aussi évoluée et complexe ? Vous ne le pourriez pas, vous seriez obligé de vous fier au premier venu, puisque vous ne disposeriez plus d'aucun élément ou instrument pour comparer quoi que ce soit, pour démêler le vrai du faux, il pourrait vous manipuler à loisirs et vous imposer n'importe quoi sans que vous puissiez opposer la moindre résistance. Voilà leur réelle néfaste motivation. Que les arts aient toujours été au service de ceux qui détenaient le pouvoir, c'est ce que j'ai lu un jour quelque part, et cela me semble correspondre assez bien à la réalité. Les arts ont toujours été une histoire de mécènes. Pour autant, ils incarnent un certain stade de développement économique et social à un moment donné de ce processus historique. On y retrouve combinés les besoins matériels et les aspirations spirituelles des hommes de l'Age de Pierre à nos jours. Les vestiges artistiques du passé témoignent donc du processus de maturation à l'oeuvre des forces productives et de l'évolution des rapports entre les hommes à travers la peinture, la sculpture, la communication orale et picturale qui inclut l'écriture, ils seront transmis aux générations suivantes au titre de leur héritage cognitif, toutes ces représentations jouent donc un rôle social très important au sein de tous les peuples, pour leur histoire. Ce sont des témoignages exceptionnels que l'on doit préserver au lieu de chercher à les détruire. Ces enragés répondront que leur contenu serait obsolète, désuet, voire réactionnaire, si on les prenait au sérieux il faudrait raser le Louvre et tous les musées du monde, brûler toutes les bibliothèques, puisqu'à la vitesse où la société se transforme, c'est toute production de la veille qui mériterait d'être mise au pilori, tous les rapports qui existent dans la société, sauf ceux qui nous maintiennent en esclavage, dont le capitalisme, c'est là qu'on les attendait au tournant, où ils démasquent eux-mêmes leur véritables intentions.
Quand on a écouté attentivement cet entretien, on en conclut que Bertrand Blier est victime d'une nouvelle cabale ou campagne de calomnies, mues par le besoin quasi obsessionnel de maintenir à l'écart ou de protéger les véritables responsables de la violence qui domine dans tous les rapports sociaux de la société, auxquels n'échappent évidemment pas les rapports entre les hommes et les femmes. C'est l'inégalité entre les classes, des rapports de domination, d'exploitation et d'oppression, faut-il le rappeler, qui constitue les fondements de la société capitaliste, qui déterminent tous les rapports sociaux qui existent dans la société, personne ne peut y échapper quelle que soit les places et les rôles qu'on sera amené à jouer au cours de notre vie, qu'on soit faible ou puissant, pauvre ou riche. Dans certains rapports on occupera la place de l'opprimé, et dans d'autres ce sera l'inverse, selon le pouvoir que l'on détient des moeurs communément admises ou que le législateur nous aura accordé en fonction de notre statut social. Il existe donc un précédent social à l'origine de ces rapports. Le patron tout puissant dominera l'ensemble de son personnel, l'encadrement dominera ses subalternes, les ouvriers et les employés réduits en esclavages ; Les parents imposeront leur domination à leurs enfants, ils pourront les battre ; Selon le rapport de forces qui existera entre eux, les hommes exerceront leur domination sur les femmes ou l'inverse, pratiquant la torture psychologique ou physique. Ils manifesteront leur pouvoir, le puissant ou le plus fort sur le faible, le faible sur plus vulnérable que lui, jusqu'aux vieillards devenus inutiles et impotents, leurs animaux domestiques ou de compagnie qu'ils pourront idolâtrer ou martyriser. Ces rapports de domination sont guidés uniquement par des intérêts personnels ou égoïstes de natures différentes, dès lors qu'ils recourent à la violence pour s'imposer, pour les assouvir ou les préserver. Bertrand Blier a eu l'intelligence et le talent de mettre en scène les travers et violences insupportables qu'engendre une société basée sur les inégalités sociales, dès lors on comprend que les défenseurs de l'ordre établi s'en offusquent et lui fassent un procès d'intention dégueulasse. On devrait envoyer en Afghanistan toutes les salopes qui l'ont accusé d'avoir fait l'apologie du viol, histoire de leur apprendre le sens de la mesure. Il a fait dans la provocation sachant que cela plairaît au public populaire. Qu'il les ait flattées et qu'il en ait profité, si cela n'avait pas été lui, cela aurait été un autre, et il n'était pas le seul dans ce cas-là. A l'époque des Valseuses, en 74, j'avais 19 ans, je n'avais pas de petite copine, je me suis vraiment libéré à 23 ans ! J'étais hyper timide, mes potes engrangeaient les conquêtes et baisaient à tour de bras. J'étais très complexé, éducation rigide et très autoritaire, obscurantiste, pas question de toucher à une fille, j'étais trop craintif, je n'osais même pas leur parler, il faut dire qu'à l'époque j'étais très con et très pauvre, bref, je cumulais les handicaps ! Je n'ai jamais entendu parler de viol, en revanche les mains et les baffes volaient bas ! Cela faisait marrer tout le monde, on avait le sens de la dérision, on se marrait bien, pas comme ces gueules de détérées de féministes, qui aurait envie de les baiser, franchement ! Beaucoup plus tard, je refuserai de baiser avec une dizaine de femmes pour des raisons de principe, dont certaines étaient magnifiques, je vivais déjà avec une femme. Naïvement j'ai cru qu'elle me resterait fidèle et qu'on ferait la route ensemble, la connerie de ma vie ! Mais je n'ai pas de ressentiment. Mes potes profitèrent de tous les coups qui se présentaient à eux, moi je préférais m'abstenir, à l'arrivée le résultat fut le même, comme quoi ! Mais bon, plus tard je me suis dit que, si j'avais eu le même comportement qu'eux, mes rapports avec celle qui allait devenir ma première épouse pendant 10 ans auraient sans doute été différents. J'aurais peut-être été incité à la quitter en étant habitué à me taper d'autre nanas, qui sait, j'aurais sauté le pas dès que j'allais m'apercevoir qu'elle n'en avait rien à foutre de mois, soit à peine 3 semaines après qu'on soit sorti ensemble, or je n'ai pas réagi, j'ai eu cette faiblesse malheureusement. Imaginez, le cours de ma vie aurait été totalement différent, et je n'aurais jamais atterri en Inde. Mais c'est le genre de truc qu'on ne peut pas prévoir, je me suis accroché à des principes et elle m'a pourri la vie pendant 10 ans, on pourrait ajouter les 34 années suivantes, quand j'y repense, cela me met mal à l'aise et me rend malheureux, donc laissons cela de côté. Si je ne suis pas parvenu à développer ce courant politique, c'est parce que je me trimballe trop de faiblesses, cela ne pardonne pas. La contre-culture de la contre-révolution - L’AFP titre une de ses dépêches « Une page du cinéma d’avant MeToo se tourne », avant de se livrer à un numéro de prose équilibriste évoquant un cinéaste « anticonformiste et irrévérencieux » dont « l’œuvre essuie aujourd’hui des critiques pour sa misogynie ou la façon dont il met en scène la domination masculine ». Les acrobaties stylistiques se retrouvent aussi dans plusieurs hommages officiels. La ministre de la Culture Rachida Dati souligne ainsi que Bertrand Blier a « offert des rôles iconiques aux plus grands », tout en précisant « dans des films qui s’inscrivaient dans leur époque ». Sous entendu : autre temps, autres mœurs. Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, dans un message à l’AFP, parle d’un réalisateur « aussi bien […] cynique que provoquant », qui « aimait les femmes, mais les faisait maltraiter par ses mecs ». Il applaudit les « trouvailles sidérantes » en même temps que l' « exposition osée de certaines mœurs révoltantes ». 20minutes.fr 21 janvier 2025 J-C - L'inversion accusatoire. Il faut inverser toutes les affirmations de l'AFP pour rétablir la vérité, ce n'est pas " sidérant", c'est dans l'ordre des choses. La parole à l'accusé. - Les films de ce dialoguiste hors pair, adepte d'un humour noir et cru, ont marqué le cinéma des années 1970 et 1980. Dans les dizaines d'interviews qu'il a données durant sa carrière, Bertrand Blier a également, à de nombreuses reprises, su manier une gouaille unique, tranchante à souhait et souvent touchante de sincérité. Comme ici, sur France Inter, en 2014, lorsqu'il confiait, au micro d'Eva Bester, son rapport au cinéma nourri par une mélancolie assumée : " La mélancolie est une vieille amie. Je pense que je suis un pessimiste gai. C'est-à-dire que j'aime bien rire, mais, en général, sur des choses noires. Donc je vis là-dedans et c'est mon outil de travail. La mélancolie est mon outil de travail, c'est-à-dire que plus ça va mal, plus j'ai envie de rire ", confiait-il, un sourire dans la voix. Avant de glisser : " La vie est une belle chose, mais avec un très mauvais scénario quand même, dont on connaît la fin à l'avance ". Avant une note d'optimisme : " Je suis assez souvent de mauvaise humeur, je suis assez célèbre pour ça. Sauf quand je joue, quand je travaille. Quand, par exemple, réaliser des films, pour moi, c'est une période de vacances absolument extraordinaire, la plupart du temps. Alors qu'on a l'impression, comme ça, que c'est un gros boulot ! Mais non, c'est très agréable, très drôle. La fréquentation des acteurs au quotidien m'enchante. Vous me direz, il y a des raisons. Probablement parce que j'ai été le fils d'un acteur célèbre, très comique. Donc j'ai besoin de cette drogue-là. " " Aujourd'hui, on fait plutôt des films un peu plus chics ", décrivait-il à Christine Masson et Laurent Delmas, lors d'un entretien, en 2015 sur France Inter, en regrettant le "cinéma d'inspiration populaire". "Mais j'ai l'impression qu'il y a un petit secret sur le cinéma qui s'est perdu, qui est le secret de Michel Audiard aussi, de gens comme ça, et de ceux qui l'ont précédé, qui était de faire parler les Français moyens, de faire parler le peuple. On a ça chez Jean Renoir, par exemple, ou dans La Nouvelle Vague, chez Truffaut, on l'a encore un peu chez Godard. Et puis, après ça, s'est intellectualisé. Beaucoup, quand même, sont des films où on se pose des questions sur soi-même, sur son avenir, sur sa philosophie personnelle, sur les relations avec des femmes très délicates. Elles sont délicates, cela dit, de plus en plus, mais elles ne sont pas très marrantes...", tranchait-il alors, dans son style très personnel. francetvinfo.fr 21 janvier 2025 Elles haïssent le "cinéma d'inspiration populaire", elles haïssent la classe ouvrière qui s'en bat les couilles de leurs conneries, Blier aurait fait dans le genre Balzac en s'inspirant des classes dominantes, qu'il aurait reçu le même accueil. J'ai remarqué que plus elles étaient " intellectualisée" et plus elles étaient pourries, dans mon entourage en France, cela s'est soldé par un grand désert ces derniers temps, y compris dans ma famille. Bertrand Blier dénonçait « l’état d’abrutissement des hommes à travers les âges », y compris celui de ses détracteurs. - Interrogé par Konbini en 2022, Bertrand Blier ne reniait rien de la « violence unique » qui traversait son film, le comparant à l’essence perturbatrice d’Orange Mécanique de Kubrick. Il expliquait que son film était un portrait de « l’état d’abrutissement des hommes à travers les âges ». Il concluait sur une idée forte : « Les Valseuses est un film qui, en fonction des sensibilités, a été adoré ou détesté car il bousculait les normes avec une audace de voyou pendant plus de 90 minutes. » https://42mag.fr 21 janvier 2025 Un internaute. Il faisait des films qui étaient des critiques acerbes de la société - Vous n'avez rien compris à Blier. Il faisait des films qui étaient des critiques acerbes de la société. Quand il fait "Calmos" il se fout de la révolution sexuelle et de la libération des femmes. Il inverse donc la situation en mettant en scène deux types qui fuient les femmes par lesquelles ils sont harcelés. Et dresse un portrait des femmes obsédé par une seule chose : jouir. Pour "Les Valseuses", c'est idem. Il dresse le portrait de deux jeunes types qui se comportent comme des psychopathes notamment avec les femmes. Ils montrant la aussi l'après 68 et ce que va donner sur la société. Il a dit lui-même que ces deux personnages étaient de sinistres connards sans foi, ni loi, ni morale. Blier, c'était un Anar mais de droite. Rappel extrait de causeries antérieures. #MeToo, qu'est-ce que c'est ? La pire réaction... galonnée ! - #MeToo. Lancé aux Etats-Unis et arrivé en France à l’automne 2017. - Eurovision : Israël l'emporte en surfant la vague #MeToo - 13 mai 2018 - Quand on apprend que #MeToo s'est diffusé dans au moins 85 pays (Wikipédia), on comprend tout de suite qui possède exclusivement un tel pouvoir, la clique à Soros, Rockefeller et Cie ou Davos, d'ailleurs le Forum économique mondial relaie cette campagne mondiale. Qui est Murielle Reus, vice-présidente de MeToo Media ? Une soldate du nouvel ordre mondial totalitaire. - Univers de la communication, du marketing et des médias : CEO euro RSCG Hieaux Reus partner, conseil stratégique de la TNT, Directeur General Adjoint TPS (filiale TF1 et M6), CEO Publicis Events. Réserve Opérationnelle Spécialiste (RO1-S), Gendarmerie Nationale (depuis mars 2020) Membre titulaire de la Commission Réserve de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (novembre 2020) Membre, Association PFDM (Pour les Femmes dans les Médias), Responsable du Comité Influence (depuis 2019) Médaille de la Défense Nationale, remise par Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Florence Parly, dans le gouvernement Philippe (juin 2019) Lieutenante-colonelle, Réserve Citoyenne de la Gendarmerie Nationale (depuis janvier 2018) Fondatrice & Présidente, Association Femmes Avec… qui a pour ambition d’apporter sa contribution sur les enjeux de liberté et de droits fondamentaux des femmes (depuis septembre 2017) Présidente, Délégation du Grand Paris de la Renaissance Française et Vice-présidente, Délégation Belge, Association fondée par Raymond Poincaré, Simone Veil en a été la Présidente jusqu’à sa disparition, mission francophonie, culture (depuis juillet 2017) Lieutenante-colonelle réserve opérationnelle expert gendarmerie Nationale - Médaillée défense nationale- Membre de la commission réserve. Conseillère de la référente nationale gendarmerie sur les questions de violences intrafamiliales et violences sexuelles et sexistes. Mandats : CA d'Agipi et du fonds de dotation agipi - CA et membre fondateur du fonds de dotation de la Garde républicaine - CA et secrétaire générale du haut comité pour la résilience nationale. |
Le 18 janvier 2025 Je reproduis plus loin les commentaires que j'ai envoyés à un blog les derniers jours, et qui ont été publiés. Je n'interviendrai plus sur l'actualité quotidienne, c'est trop contraignant et on y passe trop de temps. Pour le reste je n'ai rien changé. Je regrette que nous demeurions les otages de partis ouvriers révisionnistes ou décomposés, que nous soyons réduits à l'impuissance. Dans la plupart des cas, le militant rejette le conformisme ambiant pour mieux adopter inconsciemment un comportement dogmatique, qui s'avèrera tout aussi tenace ou pire encore à la longue en matière de déni et d'autoritarisme, au lieu de réellement progresser en développant un esprit critique, logique, libre, indépendant. Qu'on ne puisse pas partager cette expérience et en tirer des conclusions pratiques est navrant. Visiblement, on s'adresse à des sourds ou aveugles qui ont l'esprit occupé ailleurs, ils sont beaucoup trop conditionné pour partager nos aspirations, notre cause ou notre idéal, leur engagement politique ne vaut pas mieux que des promesses électorales. Croient-ils encore en quelque chose ou quelqu'un ? Comment le pourraient-ils puisqu'ils n'ont même pas confiance en eux-mêmes ou ils n'ont rien à quoi se raccrocher, pas même le passé puisqu'ils ne tiennent pas à ce qu'on revienne dessus par crainte de ce qu'ils pourraient découvrir qui mettrait à mal leur bonne conscience. C'est particulièrement cruel comme épreuve, direz-vous peut-être. Je sais, je suis aussi passé par là. Il faut assumer, il suffit d'être sincère ou honnête pour s'en remettre et en tirer profit. C'est comme cela qu'on progresse et qu'on s'en sort. On doit avoir pour règle de toujours respecter les autres, car c'est témoigné qu'on a confiance en eux, qu'on croit en eux, sinon comment pourrions-nous nous en sortir collectivement, à quoi cela servirait-il d'adopter une issue politique pour en finir avec le capitalisme, si à un moment ou un autre ils ne devaient pas en être les acteurs politiques principaux, comme lors de chaque révolution. Je combats inlassablement pour la vérité, c'est ce qui motive mes interventions sur le Net. Je m'étonne que ne cela n'enthousiasme pas mes lecteurs. Personnellement cela me passionne, j'en tire une grande satisfaction, c'est ma raison de vivre, découvrir, partager la vérité contribue à faire progresser notre cause. Titre de l'article - Victimes des vaccins Covi-19 : ce que révèlent les chiffres officiels. Avec Pierre Chaillot. Mon commentaire - Ils sont très sympathiques, mais tout cela nous mène à quoi ? A rien ! Tout ce qu’ils racontent, on le sait déjà, ils prêchent à des convertis. On a lu des centaines d’articles sur cette mystification. Un de plus. Et après ? Toute personne normalement constituée ou disposant d’un cerveau peut très bien comprendre de quoi il retourne. J’en ai fait l’expérience une multitude de fois ici en Inde avec des personnes illettrées à côté desquelles les masses en France passeraient pour des puits de sciences, il suffit de poser les faits et de mettre l’accent sur les rapports de cause à effet qui existent entre eux, pour que les choses apparaissent clairement ou soient accessibles au tout venant. Qui y tient vraiment, et pourquoi faire ? On sait qui fait quoi et pourquoi dans un contexte précis, mais on ignore à quelles fins, fins qui sont toujours économiques en dernière analyse, donc, qui sont reliées à la nature du régime, à la préservation d’un système économique, si bien qu’on en oublie de se demander au détriment de quoi et de qui, si des fois on ne pourrait pas se passer de ce modèle économique, si on ne pourrait pas en concevoir un autre en rupture avec ce dernier, etc. de sorte qu’on se condamne à vivre sous ce régime injuste et tyrannique indéfiniment sans comprendre pourquoi, il est bien là le drame. Bien qu’on soit parvenu à identifier les différents acteurs sociaux, leur nature et antagonisme au sein de ces rapports, on ne parvient toujours pas à régler notre problème, on en est toujours au même point, pourquoi ? Il doit bien exister une réponse à cette question, non ? Pourquoi ne consacrons-nous pas toute notre énergie à la trouver ? Aller plus loin sans y répondre, c’est perdre son temps, c’est démoralisant et rend encore plus malheureux, c’est dommage ! Titre de l'article - Zuckerberg, patron de Facebook, annonce la fin de la censure Mon commentaire - Vive l’autocensure, le brouhaha, le chaos ! Titre de l'article - Place aux milliardaires Mon commentaire - Hormis Musk, à moins de 10 milliards de dollars, tous ces milliardaires sont des gagne-petit et seront des proxys, des larbins, des hommes de paille, des grouillots, des huissiers commis, de potentiels déchets, etc., mais l’essentiel semble être ailleurs. Ils n’ont pas été sélectionnés au hasard, ce sont tous des milliardaires. Ils ont été désignés pour servir les intérêts de milliardaires dans un gouvernement oligarchique, selon le principe qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Rien de tel pour faire le sale boulot sans état d’âme. Dès lors, pourquoi voudriez-vous qu’ils s’embarrassent de représentants du peuple quand ils peuvent très s’en passer ? Après tout, s’ils ont atteint un tel niveau de concentration de richesse et de pouvoir politique, il est légitime qu’ils en usent à lueur guise pour modeler la société et le monde, de manière à préserver leur système économique et accroître encore leur hégémonie. De longue date déjà, des oligarques anglo-saxons avaient formulé le vœu d’instaurer un gouvernement oligarchique qui se substituerait aux traditionnels gouvernements formés à l’issue d’élections au suffrage universel entre les différents partis politiques, nous y sommes. – La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés. David Rockefeller, Commission Trilatérale, 1991. Un article instructif (je parle des données seulement) : Le gouvernement des banques. https://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/HALIMI/19180 Titre de l'article - Les causes de la guerre du Vietnam Mon commentaire - J’ignore quelle est la version qui correspond vraiment aux faits, donc je ne me prononcerai pas. En revanche, je me demande quel est le but de cette attaque en règle contre l’Inde qui « outre la saleté, le chaos, les viols et les dysfonctionnements, elle n’est ni spirituelle ni pacifique », est « pauvre » et « sale », de la part d’un média « social » américain ? The Unz Review est encore un média dit alternatif encore bien pourri ou peu recommandable ! Titre de l'article - Royaume-Uni : Appels à la démission d’une ministre, nièce de l’ex-dirigeante du Bangladesh Nouvelle Aube agent de Washington… (Note: Nouvelle Aube, c'est l'auteur de l'article) Titre de l'article - Pierre Chasseray sur les ZFE : «3% de la population se prennent pour les sauveurs de la planète !» Mon commentaire - Le régime a basculé d’une dictature républicaine bourgeoise constitutionnelle à un régime bonapartiste de type oligarchique ouvertement tyrannique. Titre de l'article - Le ministère de la vérité. Mon commentaire - La question n’est pas la liberté d’expression. Elle a le pouvoir de ne rien résoudre du tout, contrairement à ce que certains imaginent, surtout lorsqu’elle est déconnectée du rapport de forces existant entre les classes, qui va finalement fournir le cadre à ses différentes manifestations au fil du temps… Peu importe que le champ de ses représentations soit étroit ou ample, tenu ou large, étriqué ou vaste, du moment que son expression ne remet pas en cause l’ordre existant. Elle sera tolérée ou la bienvenue, encouragée, lorsqu’elle donnera l’impression trompeuse de vivre en démocratie, dans le cas contraire elle sera réprimée en son nom ou pour la préserver de ses ennemis par ceux qui l’ont confisquée, les mêmes en somme qui vantaient hier ses mérites, à moins qu’ils se livrent à toute sorte de conversions de circonstance pour mieux camoufler leur complicité et leurs réelles intentions liberticides. Quand les tenants de la classe dominante se veulent les chantres de la liberté d’expression, il y a lieu de s’inquiéter pour elle ou des intentions malveillantes qui les animent, car il y a tout lieu de penser qu’ils comptent bien s’en servir pour parvenir à leurs fins dans un avenir proche. Comment ? En s’en servant comme un puissant instrument pédagogique au service de la pire démagogie, selon le principe que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, une fois tombé dans le piège et mis en confiance, instrumentaliser leurs victimes ignorantes ou inconscientes ne sera plus qu’un jeu d’enfant pour des professionnels de la manipulation psychologique de masses. C’est là qu’on s’aperçoit à quel point le rejet de la lutte des classes (et du socialisme) et l’absence de conscience de classe, va jouer un rôle déterminant dans la suite des évènements. Qui dictent le contenu de la liberté d’expression ou fixent ses limites ? Ceux qui détiennent le pouvoir, et eux seuls détiennent le pouvoir d’en user et abuser autant qu’ils le souhaitent, tel est leur message. Dès lors, la question est de savoir si on les combat pour leur retirer ce pouvoir ou si on y collabore. Titre de l'article - La nouvelle fureur impériale de Trump ou le nouveau Lebensraum américain ? Mon commentaire - Je dirais plutôt : L’histoire a montré que des aspirations impériales n’avaient d’incontrôlées que les apparences, car à un moment donné la déstabilisation de l’ordre mondial fait partie de leur stratégie, de même que la souveraineté des Etats, faire craquer leur vernis démocratique, ainsi que la coopération internationale et autres alliances de circonstance. Vous pouvez ajouter les traités et autres bonnes intentions… Pensez le contraire, c’est se faire de cruelles illusions. Titre de l'article - Venezuela : Nicolas Maduro investi président constitutionnel du Venezuela Mon commentaire - Vidéo. Nicolás Maduro. Entretien avec Ignacio Ramonet le 1 janvier 2025 https://www.youtube.com/watch?v=h31wT15O3W8 – Entretien du président du Venezuela Nicolas Maduro – Partie 1 – 3 janvier 2025 https://www.legrandsoir.info/le-venezuela-est-en-paix-tranquille-et-sur-de-son-destin-et-de-sa-route.html – Entretien du président du Venezuela Nicolas Maduro (suite) – Partie 2 – 3 janvier 2025 https://www.legrandsoir.info/interview-du-president-du-venezuela-suite.html – Communes et communards du Venezuela, par Maurice Lemoine – 6 janvier 2025 https://venezuelainfos.wordpress.com/2025/01/06/communes-et-communards-du-venezuela-par-maurice-lemoine Titre de l'article - Les banques américaines annulent les politiques green et woke imposées par Davos Mon commentaire - Totalement isolé, j’essaie de suivre l’actualité, j’estime ne pas avoir encore suffisamment compris ce qui est en train de se passer pour me prononcer, j’ai juste la vague idée que tout cela provient du fait que la stratégie qu’ils avaient adoptée précédemment avait donné tout ce qu’elle pouvait dans des conditions particulières et qu’il n’y avait plus lieu d’en attendre davantage, ajoutons, sans que cela se retourne contre elle éventuellement, à trop vouloir en faire ou s’acharner inutilement, on finit par se démasquer… Par exemple, il allait de soi que tout le monde n’allait pas bazarder sa bagnole à pétrole pour en acheter une électrique hors de prix, pareil pour les éoliennes et les panneaux solaires au rendement aléatoire entre autres, donc à un moment donné, il faut arrêter les conneries ou de prendre la population pour plus conne qu’elle ne l’est, cela pourrait mal tourner… Et puis, ils ne sont pas à une contradiction près, si nécessaire, ils y reviendront dans quelques années et ainsi de suite. L’essentiel, c’est de filer du carbure pour faire tourner la machine capitaliste, le reste est secondaire ou insignifiant. J'ajoute un mot le 18.1.2025 - Parmi ce que j'ai lu et qui confirme tout cela. Suivez la piste de l'argent. - Les principales banques américaines, dont JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Wells Fargo, Citibank et Bank of America, se sont toutes retirées au cours du mois dernier de l’alliance de banques, la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), soutenue par les Nations Unies et s’engageant à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Le départ de certains des plus grands prêteurs mondiaux signifie que la NZBA, dont les membres visent à aligner leurs financements sur la lutte mondiale contre le ‘changement climatique’, ne compte désormais plus aucune des six grandes banques américaines. Le Wall Street Journal confirme d’ailleurs que BlackRock se retire également de la Coalition Climat et fait marche arrière sur l’ESG (Les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde est la dernière entreprise de Wall Street à abandonner les groupes climatiques, un revirement remarquable pour une entreprise qui était autrefois l’enfant emblématique du mouvement d’investissement environnemental, social et de gouvernance. Ce revirement vis-à-vis des folles politiques du Green New Deal et woke théorisées par le Forum Économique Mondial de Davos est un autre effet Trump aux États-Unis, tandis que l’Union Européenne qui continue à imposer ses Zones à Faible Émissions et ses DPE aux nations européennes. (Source : https://www.reuters.com - 6 janvier 2025) Titre de l'article - Trump embrouille l’Occident. Mon commentaire - Dorénavant, ce sont des gangs d'oligarques financiers qui détiennent tous les pouvoirs, qui font la loi et gouvernent. Ils se prennent pour les maîtres du monde face à 99,99% de la population mondiale. Jusque-là, ils se contentaient d'influencer les législateurs, ensuite, ils leur dictèrent les lois qu'ils devaient adopter, et pour finir, ils sont passés au stade supérieur où ils gouvernent eux-mêmes. La différence qui existe dans la charge ou la mission à remplir entre un membre de l'élite qui les représente au gouvernement et un milliardaire, c'est que le membre de l'élite qui était sélectionné pour les représenter devait allégeance à un État ou aux institutions en place, alors que le milliardaire n'a de compte à rendre qu'à ses pairs, les ultra milliardaires, c'est donc un régime ploutocratique ou oligarchique qui se met en place. Mon commentaire - Quand vous proposez une interprétation qui repose sur les faits et ne relève pas de la propagande, il faut savoir que tout le monde va vous tomber dessus, c'est systématique et rare seront ceux qui vous soutiendront ou qui partageront vos analyses ou positions. C'est ainsi qu'au bout de 20 ans, je me suis retrouvé totalement isolé avec mon blog et mon courant politique, ce qui m'a conduit pour ainsi dire à cesser de l'actualiser, sans pour autant renier mes principes et changer d'orientation politique. Il arrive qu'on se retrouve à contrecourant de l'idéologie dominante adoptée par les masses (et le mouvement ouvrier). Les coups tombent de partout, tout le monde vous abandonne, y compris vos proches, votre famille... Ce n'est qu'un moment désagréable à passer, cela leur passera. En ce qui me concerne, j'ai pu observer que les faits m'avaient donné raison après coup dans 90% des cas ou davantage, alors pourquoi devrais-je changer quoi que ce soit à mes idées ou convictions ? Ce n'est pas être prétentieux, mais logique, ce qui semble faire le plus défaut à nos contemporains, entre autres. Titre de l'article - Chine, Inde, Russie, Brésil, etc. n’ont nul besoin de souffrir de cette maladie pour occuper, chacun légitimement, sa juste place en ce monde. Mon commentaire - Quelle "juste place", celle qui consiste à s'emparer des terres sous forme de location longue durée sur tous les continents au détriment de la population locale, du développement économique de ces pays dont ils pillent également les matières premières en échange de quelques miettes, d'infrastructures qui servent en réalité essentiellement leur business... Cela nous fait aussi penser aux "bons" capitalistes qui à la fin du XIXe siècle (donc au détour de l'impérialisme) en Grande-Bretagne et aux autres puissances sur le continent européen, qui entreprirent des réformes sociales ou améliorèrent la condition ouvrière uniquement pour que la classe ouvrière soit apte à faire tourner leurs usines, tandis qu'elle continuera de croupir dans la misère noire sur fond d'expéditions coloniales... En Afrique par exemple, il existe un tas de pays parfois assez grands en superficie, faiblement peuplés (Mauritanie, Mali, Niger...), très riches en matières premières exploitées par les multinationales de toutes les grandes puissances, par conséquent ces pays et ces peuples demeurent économiquement sous-développés et immensément pauvres. En fait, c'est le lot de l'immense majorité des peuples en Afrique et au Moyen-Orient, au Maghreb, en Amérique du Sud, dans toute l'Asie, en Europe centrale et orientale ou les conditions d'exploitation ou d'existence sont cauchemardesques. La précarité y est pour ainsi dire absolue. Ici en Inde, il ne se passe pas un jour sans que quelqu'un parmi nos proches ou nos voisins ne l'évoque. Les 200 milliardaires indiens en dollars ne passent pas mieux que les milliardaires occidentaux, chinois, russes ou d'ailleurs. Mon commentaire - Toutes les grandes puissances étaient amenées de surcroît à devenir impérialistes ou disparaître, celui qui ne l'a pas compris, n'a rien compris en effet, car c'est le stade de développement auquel est parvenu le capitalisme à l'échelle mondiale qui l'impose à tous les acteurs économiques. Par ailleurs, l'économie d'armement et de guerre, qui sert de préférence à faire la guerre, mais pas seulement. En cas de guerre, ce sera le secteur économique le plus rentable du capitalisme, aussi vite produit, aussi vite détruit, le profit empoché, et c'est reparti pour un tour, pourvu que cela dure le plus longtemps possible évidemment. Sinon, en temps de paix, ils peuvent vendre des armes à ceux qui se font la guerre à leur place ou pour leur compte, c'est pratique et tout aussi rentable tout en étant à l'abri de dégâts collatéraux ! Et en cas de pénurie de guerres, ce qui heureusement arrive rarement ou pratiquement jamais, ils peuvent toujours en produire (et les États en acheter) en inventant une menace quelconque pour le justifier. Ils peuvent aussi invoquer la nécessité de renouveler ou moderniser leurs stocks d'armes devenues obsolètes ou dépassées technologiquement. Ils ne sont jamais à court d'imagination dans ce domaine. Dans le même registre, il faut ajouter le secteur économique de la sécurité, de la protection des biens et des personnes, de la surveillance de la population, qui croit au même rythme que les psychoses collectives à répétition qu'ils fabriquent, une industrie (invasive sur le plan des libertés) très lucrative, nuisible, un autre énorme gâchis de forces productives et de matières premières, dans la mesure où elle coûte et ne sert à rien, sinon à rassurer ceux qui ont quelque chose à perdre, de quoi avoir mauvaise conscience. Titre de l'article - Trump, l’Iran et le plan stratégique d’Obama Mon commentaire - Trump patati patata, on n'a pas cessé d'entendre la même chose à propos de tous les chefs d'Etat occidentaux, à commencer par Macron, la marionnette des Rothschild, le type qui devait demander à sa grand-mère l'autorisation de manger des crottes au chocolat, histoire rapporté par des témoins en 2017, ce n'est pas sérieux. Trump n'a pas plus de pouvoir que Macron. Même Musk, ils peuvent le faire sauter demain s'ils le voulaient. Le plus compliqué, c'est de suivre la guerre que se livrent les différents clans de l'oligarchie anglo-saxonne, peu importe, puisque dans tous les cas de figure, on est toujours mis devant le fait accompli. Si vous voulez savoir ce qui se trame, consultez plutôt les blogs ou publications de l'oligarchie, par exemple le Projet 2025 de la Fondation Heritage, vous y trouverez le programme de Trump et Musk. Vous trouverez cela dans mon blog, certains documents figurent en français, traduction de Google puis formatage en pdf. luttedeclasse.org Dans la page d'accueil, à la rubrique Adresse utile, vous trouverez de quoi vous informer directement, en anglais, c'est traduisible directement en français avec Mozilla, puis téléchargeable. Titre de l'article - Les banques américaines annulent les politiques green et woke imposées par Davos Mon commentaire - Davos souhaite la bienvenue à Trump - Reuters 14 janvier 2025 Londres, 14 janvier (Reuters) - Donald Trump marquera son retour sur la scène mondiale avec une apparition virtuelle du Forum économique mondial à Davos la semaine prochaine, alors que les dirigeants mondiaux attendent les détails des nouveaux États-Unis. "Il y a beaucoup d'intérêt à déchiffrer et à comprendre les politiques de la nouvelle administration, donc ce sera une semaine intéressante", a déclaré le président et chef de la direction du WEF, Borge Brende, lors d'une conférence de presse. Les chefs d'entreprise sont devenus plus optimistes quant à l'économie compte tenu des promesses de Trump de réduire la réglementation, de réduire les taxes potentielles et d'assouplir les restrictions aux activités, y compris les fusions et acquisitions, a déclaré Rich Lesser, président mondial de Boston Consulting Group, à Reuters avant la réunion. Reuters 14 janvier 2025 Sinon, vous avez la prestation de Trump à Davos de 2018 et 2020. Il y en a qui ont oublié ou qui n'ont jamais compris que tous les clans de l'oligarchie faisaient partie du club ! |
Le 13 janvier 2025 Dans l'état actuel des choses, je ne vois pas l'intérêt de poursuivre cette rubrique, sauf à perdre mon temps. Je vous explique rapidement pourquoi. J'en suis arrivé à la conclusion que l'impérialisme ne dominait pas seulement le capitalisme mondial depuis plus d'un siècle, il était parvenu également à conquérir ou corrompre idéologiquement les masses occidentales, ainsi que l'ensemble des courants politiques du mouvement ouvrier gangrené ou pourri de l'intérieur par l'opportunisme. Pour eux, la lutte de classe n'a plus pour objectif l'émancipation du capital (ou le socialisme), mais comment s'y adapter moyennant des contreparties sonnantes et trébuchantes, c'est très primaire et vulgaire, mais c'est ainsi. Il en va tout autrement des milliards de travailleurs et leurs familles du reste du monde, de leur sort épouvantable, dont les Occidentaux n'ont finalement rien à foutre. L'opportunisme me fait penser à une bactérie qui aurait envahi le microbiote intestinal qui participe au fonctionnement du cerveau en y causant des ravages considérables, si bien qu'on serait tenté de penser qu'envisager le développement d'un nouveau courant politique sur des bases saines relèverait de la démence pure et simple, tant cette perspective se situe à contre-courant de l'état d'esprit actuel des masses et des militants. De toutes manières, même en ayant la meilleure volonté du monde, ce n'est pas de mon trou en Inde qu'il risquerait d'émerger, et comme mes lecteurs y sont hostiles, restons-en là en attendant des jours meilleurs. On se contentera de publier quelques trucs de temps en temps, histoire de montrer qu'on n'est pas encore mort ou qu'on n'a pas déserté ou capitulé, qu'on continue de travailler quotidiennement pour notre cause ou notre idéal. Histoire aussi de faire chier mes nombreux détracteurs qui se croient si intelligents, et qui en fait sont d'une bêtise, comment dire, incommensurable, si nuisible. Et puis, un tas de gens autour de moi profitent de mes réflexions. Certes, ils sont très pauvres et ultra arriérés, mais ils sont plus ouverts que les occidentaux instruits. Ils sont très motivés pour progresser, ils écoutent attentivement et posent un tas de questions. C'est une expérience passionnante et très enrichissante, parce qu'elle me force à me mettre à leur niveau et à corriger mes erreurs ou défauts, j'en ai, incroyable (!), du coup, ils parviennent à comprendre bien des choses qu'ils méconnaissaient totalement, qui en revanche sont désormais inaccessibles à la plupart des occidentaux en proie à des confusions inextricables, une hypocrisie ou une mauvaise foi sans fond. C'est leur problème, quand par la force des choses ils seront amenés à modifier leur comportement, on aura peut-être à nouveau quelque chose à se dire et à partager. En gros, en faisant dans le déni, ils se sont foutus dans une merde noire, et bien qu'ils se démerdent eux-mêmes pour en sortir, personne ne pourra le faire à leur place. C'est juste un constat, je n'accuse personne ou je ne juge personne, je fais juste un état des lieux en reliant cause et conséquence, ensuite chacun l'admet ou le rejette, sans demander à quiconque d'assumer quoi que ce soit, puisqu'on sait que la plupart n'en sont pas capables et n'y sont pour rien. Je crois que sur ce point il faut être davantage tolérant, car personne n'a intérêt à faire son propre malheur et celui des autres.
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Qu'est-ce qui détermine la conscience des hommes? Préface à la Contribution à la critique de l’économie politique - Karl Marx - 1859 Extrait. Mes recherches aboutirent à ce résultat que les rapports juridiques - ainsi que les formes de l'État - ne peuvent être compris ni par eux-mêmes, ni par la prétendue évolution générale de l'esprit humain, mais qu'ils prennent au contraire leurs racines dans les conditions d'existence matérielles dont Hegel, à l'exemple des Anglais et des Français du XVIII° siècle, comprend l'ensemble sous le nom de « société civile », et que l'anatomie de la société civile doit être cherchée à son tour dans l'économie politique. J'avais commencé l'étude de celle-ci à Paris et je la continuai à Bruxelles où j'avais émigré à la suite d'un arrêté d'expulsion de M. Guizot. Le résultat général auquel j'arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se formuler ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la formation sociale économique. Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de production sociale, contradictoire non pas dans le sens d'une contradiction individuelle, mais d'une contradiction qui naît des conditions d'existence sociale des individus; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achève donc la préhistoire de la société humaine. |
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Contenu et forme des représentations idéologiques. (Lettre de Friedrich Engels à F. Mehring - 1893 - Œuvres choisies en deux volumes, Éditions du Progrès, 1955) Extrait. ...il manque seulement un point qui, à vrai dire, n'a pas été assez mis en relief dans les écrits de Marx et les miens, ce qui fait que nous en portons tous la même responsabilité. A savoir, nous nous sommes d'abord attachés à déduire les représentations idéologiques — politiques, juridiques et autres — ainsi que les actions conditionnées par elles, des faits économiques qui sont à leur base, et nous avons eu raison. Mais en considérant le contenu, nous avons négligé la forme : la manière dont se constituent ces représentations, etc. C'est ce qui a fourni à nos adversaires l'occasion rêvée de se permettre des interprétations fausses et des altérations, dont Paul Barth est un exemple frappant. L'idéologie est un processus que le soi-disant penseur accomplit sans doute avec conscience, mais avec une conscience fausse. Les forces motrices véritables qui le mettent en mouvement lui restent inconnues, sinon ce ne serait point un processus idéologique. Aussi s'imagine-t-il des forces motrices fausses ou apparentes. Du fait que c'est un processus intellectuel, il en déduit et le contenu et la forme de la pensée pure, que ce soit de sa propre pensée ou de celle de ses prédécesseurs. Il a exclusivement affaire aux matériaux intellectuels ; sans y regarder de plus près, il considère que ces matériaux proviennent de la pensée et ne s'occupe pas de rechercher s'ils ont quelque autre origine plus lointaine et indépendante de la pensée. Cette façon de procéder est pour lui l'évidence même, car tout acte humain se réalisant par l'intermédiaire de la pensée lui apparaît en dernière instance fondé également sur la pensée. L'idéologue historien (historien doit être ici un simple vocable collectif pour : politicien, juriste, philosophe, théologien, bref, pour tous les domaines appartenant à la société et non pas seulement à la nature), l'idéologue historien a donc dans chaque domaine scientifique une matière qui s'est formée de façon indépendante dans la pensée de générations antérieures et qui a évolué de façon indépendante dans le cerveau de ces générations successives. Des faits extérieurs, ils est vrai, appartenant à ce domaine ou à d'autres peuvent bien avoir contribué à déterminer ce développement, mais la présupossition tacite est que ces fait sont, à leur tour, de simples fruits d'un processus intellectuel, de sorte que nous continuons toujours à rester dans le royaume de la pensée pure qui a heureusement digéré même les faits les plus têtus. C'est cette apparence d'histoire indépendante des constitutions d'Etat, des systèmes juridiques, des conceptions idéologiques dans chaque domaine particulier qui aveugle, avant tout, la plupart des gens. Si Luther et Calvin « viennent à bout » de la religion catholique officielle, si Hegel « vient à bout » de Kant et de Fichte, si Rousseau « vient à bout» indirectement par son Contrat social républicain, de Montesquieu le constitutionnel, c'est un événement qui reste à l'intérieur de la théologie, de la philosophie, de la théorie de l'Etat, qui constitue une étape dans l'histoire de ces domaines de la pensée et qui ne sort pas du domaine de la pensée. Et, depuis que l'illusion bourgeoise de la perpétuité et de la perfection absolue de la production capitaliste s'est encore ajoutée à cela, la victoire des physiocrates et d'Adam Smith sur les mercantilistes passe elle-même, ma foi, pour une simple victoire de l'idée, non pas comme le reflet intellectuel de faits économiques modifiés, mais, au contraire, comme la compréhension exacte, enfin acquise, de conditions réelles ayant existé partout et de tout temps. Si Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste avaient instauré le libre-échange au lieu de s'engager dans les croisades, ils nous auraient épargné cinq cents années de misère et de sottises. Cet aspect de la chose que je ne puis ici qu'effleurer, tous nous l'avons négligé, je pense, plus qu'il le méritait. C'est une vieille histoire : au commencement, on néglige toujours la forme pour le fond. Comme je l'ai déjà dit, je l'ai fait également, et la faute ne m'est toujours apparue que post festum. C'est pourquoi non seulement je suis très loin de vous en faire un reproche quelconque, d'autant plus que j'ai commencé à commettre cette faute bien avant vous, au contraire, — mais du moins je voudrais vous rendre attentif à ce point à l'avenir. A cela se lie également cette idée stupide des idéologues : comme nous refusons aux diverses sphères idéologiques qui jouent un rôle dans l'histoire, un développement historique indépendant, nous leur refusons aussi toute efficacité historique. C'est partir d'une conception banale, non dialectique de la cause et de l'effet comme de pôles opposés l'un à l'autre de façon rigide, de l'ignorance absolue de l'action réciproque. Le fait qu'un facteur historique, dès qu'il est engendré finalement par d'autres faits économiques, réagit aussi à son tour et peut réagir sur son milieu et même sur ses propres causes, ces messieurs l'oublient souvent tout à fait à dessein. |
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Le socialisme. Les deux bases capitalistes sur lesquelles repose le socialisme scientifique. - ( F. Engels -1877) (Karl Marx par Friedrich Engels - Ecrit en juin 1877, paru dans le Volks-Kalender, Brunswick, 1878. Numérisé par l'encyclopédie de l'Agora.) Extrait. Marx a inscrit son nom dans l'histoire de la science par de nombreuses et importantes découvertes, dont nous ne citerons ici que les principales. La première est la révolution accomplie par lui dans la conception de l'histoire mondiale. On considérait auparavant que les raisons dernières de tous les changements historiques doivent être cherchées dans les idées changeantes des hommes et que, de tous les changements historiques, les plus importants, ceux qui dominent toute l'histoire, sont les changements politiques. Mais on ne se demandait pas d'où viennent les idées aux hommes et quelles sont les causes qui déterminent les changements politiques. Seule, la nouvelle école des historiens français et, en partie aussi des historiens anglais en était venue à la conviction que, depuis le Moyen âge au moins, la force motrice, dans l'histoire européenne, était la lutte qui se développait entre la bourgeoisie et la féodalité pour la domination sociale et politique. Mais c'est Marx qui démontra que, jusqu'à nos jours, toute l'histoire est une histoire de luttes de classe, qu'il ne s'agit dans toutes les luttes politiques, multiples et complexes, que de la domination sociale et politique de telle ou telle classe, que pour la classe ancienne il s'agit de maintenir cette domination et pour les classes qui s'élèvent de conquérir le pouvoir. Mais comment naissent et se maintiennent ces classes. Elles naissent et se maintiennent toujours en vertu des conditions matérielles, tangibles, dans lesquelles une société donnée produit et échange ce qui est nécessaire à la vie. La domination féodale du moyen âge reposait sur l'économie de petites communautés paysannes qui produisaient ellesmêmes presque tous les produits de leur consommation, ignoraient à peu près l'échange et étaient protégées contre l'étranger par la noblesse belliqueuse qui leur conférait une cohésion nationale, ou du moins politique. Lorsque les villes grandirent et qu'il se forma une industrie artisane distincte, qui donna lieu à un commerce d'abord purement national, puis international, la bourgeoisie urbaine se développa et, dans sa lutte contre la noblesse, conquit sa place dans le régime féodal en tant que classe sociale jouissant de droits spéciaux. Mais la découverte de nouveaux pays, à partir du milieu du XVe siècle, fournit à la bourgeoisie un champ d'affaires plus vaste et, par suite, un nouveau stimulant à son industrie. Le métier fut supplanté dans les branches les plus importantes par la manufacture qui, elle-même, après l'invention de la machine à vapeur, au siècle dernier, fut refoulée par la grande industrie. Cette dernière, à son tour, réagit sur le commerce en supplantant dans les pays arriérés l'ancien travail à la main, en créant dans les pays plus développés les moyens actuels de communication, les machines à vapeur, les chemins de fer et le télégraphe électrique. Ainsi la bourgeoisie concentrait de plus en plus entre ses mains les richesses et la puissance sociales, alors qu'elle resta longtemps encore écartée du pouvoir politique, qui se trouvait entre les mains de la noblesse et de la royauté appuyée sur la noblesse. Mais à un certain degré de développement — en France, par exemple, après la grande Révolution — la bourgeoisie conquit aussi le pouvoir et devint à son tour la classe gouvernante en face du prolétariat et des petits paysans. De ce point de vue s'expliquent tous les phénomènes historiques — si l'on a une connaissance suffisante de la situation économique de la société, situation que négligent nos spécialistes de l'histoire. Les idées et les croyances de chaque époque s'expliquent également de la façon la plus simple par les conditions de vie économique de cette époque et par les rapportss sociaux et politiques qui en découlent. Ce n'est que grâce à cette conception que l'histoire a été posée pour la première fois sur son véritable terrain. Le fait évident que les hommes, avant tout, mangent, boivent, s'abritent et s'habillent et qu'ils doivent travailler avant de pouvoir lutter pour le pouvoir, s'occuper de politique, de religion et de philosophie, ce fait manifeste, jusqu'à présent complètement négligé, a enfin obtenu droit de cité dans l'histoire. Pour l'idée socialiste, cette nouvelle conception de l'histoire était extrêmement importante. Il est maintenant démontré que toute l'histoire de l'humanité se meut dans les antagonismes et les luttes de classe, qu'il y a toujours eu des classes dominantes et dominées, exploiteuses et exploitées, et que la grande majorité des hommes a toujours été condamnée à un dur labeur et à une misérable existence. Pourquoi cela? Tout simplement parce qu'à toutes les étapes précédentes du développement de l'humanité la production était encore si faible que l'histoire ne pouvait avancer qu'avec l'existence de ces antagonismes; que seule une petite minorité privilégiée contribuait à la progression historique, tandis que la masse était condamnée à gagner par son travail ses maigres moyens de subsistance et à accroître sans cesse la richesse de la minorité privilégiée. Mais cette conception de l'histoire, conception qui explique si naturellement et si simplement la domination de classe, expliquée jusque-là par la méchanceté des hommes, conduit aussi à la conviction que, vu le développement formidable atteint actuellement par les forces de production, il ne reste plus aucune raison, tout au moins dans les pays avancés, de diviser les hommes en dominateurs et en dominés, en exploiteurs et en exploités. La grande bourgeoisie dominante a rempli sa mission historique; non seulement elle n'est plus capable de diriger la société, mais elle est devenue un obstacle au développement de la production, comme le démontrent les crises commerciales, principalement la dernière, et la dépression de l'industrie dans tous les pays. La direction historique est passée au prolétariat, classe qui peut s'affranchir uniquement parce que, en vertu de sa situation sociale, elle anéantit toute domination de classe, toute subordination et toute exploitation. Les forces productrices sociales, qui ont dépassé les capacités de la bourgeoisie, n'attendent que le moment de passer en la possession du prolétariat uni, qui établira un régime permettant à tous les membres de la société de participer non seulement à la production, mais aussi à la répartition et à la gestion des richesses sociales. Grâce à la régularisation rationnelle de toute la production, ce régime pourra élever les forces de production sociales et les produits créés par elles de façon à satisfaire de plus en plus les besoins raisonnables de chacun. La deuxième découverte importante de Karl Marx est l'explication des rapports du capital et du travail, autrement dit, la démonstration de la façon dont s'accomplit l'exploitation des ouvriers par les capitalistes dans la société actuelle, avec le mode de production capitaliste existant. Depuis que l'économie politique avait établi que seul le travail est la source de toute richesse et de toute valeur, on devait fatalement se demander comment il se fait que le salarié ne reçoive pas toute la valeur produite par son travail et doive en abandonner une partie au capitaliste. C'est en vain que les économistes bourgeois et socialistes s'efforcèrent de donner une réponse strictement scientifique à cette question jusqu'au moment où Marx en apporta la solution. Le mode de production capitaliste actuel implique l'existence de deux classes sociales: d'un côté, les capitalistes, qui possèdent les instruments nécessaires à la production et à l'existence; de l'autre, les prolétaires, qui ne possèdent rien et sont obligés, pour vivre, de vendre leur seule marchandise: leur force de travail. Mais la valeur d'une marchandise quelconque est déterminée par la quantité de travail socialement nécessaire pour la production et le renouvellement de cette marchandise; par suite, la valeur de la force de travail d'un homme moyen pendant un jour, un mois, une année, est déterminée par la quantité de produits nécessaires à l'entretien de l'ouvrier pendant un jour, un mois, une année. Admettons que les produits nécessaires à un ouvrier pour un jour exigent six heures de travail, ou, ce qui revient au même, que le travail qui y est incorporé représente une durée de six heures. Dans ce cas, la valeur de la force de travail pour un jour s'exprimera par la somme d'argent nécessitant également six heures pour être produite. Admettons maintenant que le capitaliste qui occupe notre ouvrier lui paie cette somme, c'està- dire la valeur totale de sa force de travail. Si l'ouvrier travaillait actuellement six heures par jour pour le capitaliste, il rembourserait complètement au capitaliste la dépense effectuée par ce dernier: six heures de travail pour une somme valant six heures de travail. Mais alors il ne resterait rien dans la poche du capitaliste. Celui-ci, évidemment, raisonne tout autrement: j'ai acheté, dit-il, la force de travail de cet ouvrier non pas pour six heures, mais pour toute une journée. Par suite, il oblige l'ouvrier à travailler, suivant les circonstances, 8, 10, 12, 14 heures, et même davantage, de sorte que le produit des heures qui suivent la sixième heure de travail est le produit d'un travail impayé et s'en va dans la poche du capitaliste. Ainsi l'ouvrier au service du capitaliste non seulement rend à ce dernier la valeur qu'il en a reçue pour sa force de travail, mais produit encore une plus-value que le capitaliste commence par s'approprier et qui ensuite, en vertu de lois économiques déterminées, se répartit dans toute la classe capitaliste et forme la principale source d'où découlera la rente foncière, l'intérêt, l'accumulation capitaliste, en un mot toutes les richesses consommées et accumulées par les classes parasites. Ainsi, il a été démontré que les richesses acquises par les capitalistes actuels proviennent de l'expropriation d'un travail d'autrui impayé, tout comme celles des propriétaires d'esclaves ou des seigneurs féodaux qui exploitaient le travail des serfs, et que toutes ces formes d'exploitation ne se distinguent que par la manière et les moyens employés pour s'approprier le travail d'autrui. Par suite, les classes possédantes ne peuvent plus arguer hypocritement que le Droit, la Justice, l'Egalité des droits et des devoirs, l'Harmonie générale des intérêts règnent dans l'ordre social actuel. La société bourgeoise d'aujourd'hui, comme les sociétés antérieures, est une forme gigantesque d'exploitation de l'immense majorité du peuple par une minorité infime, qui ne cesse en outre de diminuer. C'est sur ces deux bases capitalistes que repose le socialisme scientifique contemporain. |
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L’attitude de la bourgeoisie à l’égard du prolétariat. La situation de la classe ouvrière en Angleterre (F. Engels -1845) Je n'ai jamais vu une classe si profondément immorale, si incurablement pourrie et intérieurement rongée d'égoïsme, si incapable du moindre progrès que la bourgeoisie anglaise, et j'entends par là surtout la bourgeoisie proprement dite, singulièrement la bourgeoisie libérale, qui veut abroger les lois sur les grains. Pour elle il n'existe rien au monde qui ne soit là pour l'argent, sans l'excepter elle-même, car elle ne vit que pour gagner de l'argent et pour rien d'autre, elle ne connaît pas d'autre félicité que de faire une rapide fortune, pas d'autre souffrance que de perdre de l'argent 477. Avec une telle rapacité et une telle cupidité il est impossible qu'il existe un sentiment, une idée humaine qui ne soient souillés. Certes, ces bourgeois anglais sont de bons époux et de bons pères de famille, ils ont aussi toutes sortes de « vertus privées » comme on dit, et, dans les rapports de la vie courante, ils semblent tout aussi respectables et corrects que tous les autres bourgeois; même dans les affaires, on peut mieux traiter avec eux qu'avec les Allemands; ils ne marchandent et n'ergotent pas tant que nos épiciers, mais qu'importe tout cela ? En dernier ressort, le seul facteur décisif reste l'intérêt particulier et spécialement la volonté de gagner de l'argent. Un jour je pénétrai dans Manchester avec un de ces bourgeois et discutai avec lui de la construction déplorable, malsaine, de l'état épouvantable des quartiers ouvriers et déclarai n'avoir jamais vu une ville aussi mal bâtie. L'homme m'écouta calmement et au coin de la rue où il me quitta, il déclara : « And yet, there is a great deal of money made here. » (Et malgré tout, on gagne ici énormément d'argent.) « Au revoir, Monsieur! » Le bourgeois se moque éperdument de savoir si ses ouvriers meurent de faim ou pas, pourvu que lui gagne de l'argent. Toutes les conditions de vie sont évaluées au critère du bénéfice, et tout ce qui ne procure pas d'argent est idiot, irréalisable, utopique. C'est pourquoi l'économie politique, science qui étudie les moyens de gagner de l'argent, est la science préférée de ces juifs usuriers. Ils sont tous économistes. Le rapport de l'industriel à l'ouvrier n'est pas un rapport humain, mais une relation purement économique. L'industriel est le « capital », l'ouvrier est le « travail ». Si l'ouvrier ne veut pas se laisser enfermer dans cette abstraction, s'il affirme qu'il n'est pas le « travail » mais un homme qui, il est vrai, possède entre autres la faculté de travailler, s'il s'avise de croire qu'il ne devrait pas se laisser vendre et acheter en tant que « travail », en tant que marchandise, sur le marché, l'entendement du bourgeois est alors comme frappé de stupeur. Il ne peut comprendre qu'il puisse avoir avec les ouvriers d'autres rapports que ceux de l'achat et de la vente, et il ne voit pas en eux des hommes mais des « mains » (hands), puisque c'est ce nom qu'il leur jette constamment à la face; et, comme dit Carlyle, il ne reconnaît pas d'autre relation d'un homme à un autre homme, que celle du paiement comptant. Même les liens entre lui et sa femme ne sont - dans 99 % des cas - qu'un « paiement comptant ». L'esclavage misérable dans lequel l'argent tient le bourgeois marque même le langage, du fait de la domination de la bourgeoisie; l'argent fait la valeur de l'homme; cet homme vaut 10,000 livres (he is worth ten thousands pounds), c'est-à-dire il les a. Quiconque a de l'argent est « respectable », appartient à « la meilleure catégorie de gens » (the better sort of people), est « influent » (influential) et ce qu'il accomplit fait époque dans son milieu. Le sordide esprit mercantile imprègne la langue tout entière, tous les rapports humains sont traduits en formules commerciales expliquées sous forme de catégories économiques. Commande et fourniture, demande et offre, supply and demand, telles sont les formules à l'aide desquelles la logique de l'Anglais juge toute la vie humaine. Voilà qui explique la libre concurrence partout, voilà qui explique le régime du « laissezfaire » et du « laisser-aller » dans l'administration, dans la médecine, l'éducation et bientôt aussi dans la religion où la domination de l'Église d'État s'effondre de plus en plus. La libre concurrence ne veut pas de limites, pas de contrôle d'État; tout l'État lui pèse, son voeu le plus cher serait d'être dans un régime tout à fait dépourvu d'État, où chacun pourrait exploiter son prochain à coeur joie comme dans la « société » de notre ami Stirner, par exemple. Mais comme la bourgeoisie ne peut se passer de l'État, ne serait-ce que pour tenir en respect le prolétariat qui lui est tout aussi nécessaire, elle utilise le premier contre le second et cherche à tenir l'État le plus possible à distance en ce qui la concerne. Il ne faudrait cependant pas croire que l'Anglais « cultivé » fait si ouvertement étalage de cet égoïsme. Au contraire il le dissimule avec la plus vile hypocrisie. - Comment ? Vous dites que les riches Anglais ne pensent pas aux pauvres, eux qui ont bâti des établissements de bienfaisance comme on n'en voit dans aucun autre pays ? Oui-da, des établissements de bienfaisance ! Comme si c'était rendre service au prolétaire que de commencer par l'exploiter jusqu'au sang pour pouvoir ensuite apaiser sur lui avec complaisance et pharisaïsme votre prurit de charité et pour vous présenter à la face du monde en grands bienfaiteurs de l'humanité, alors que vous rendez à ce malheureux que vous avez sucé jusqu'à la moelle, la centième partie de ce qui lui revient ! Bienfaisance qui dégrade plus encore celui qui la pratique que celui qui la reçoit; bienfaisance qui enfonce encore davantage dans la poussière le malheureux qu'on a foulé aux pieds, qui implique que le paria déshumanisé, exclu de la société, renonce d'abord à la dernière chose qui lui reste, à son aspiration à la qualité d'homme, et mendie d'abord sa grâce auprès de la bourgeoisie, avant qu'elle lui fasse la grâce de lui imprimer sur le front, en lui faisant l'aumône, le sceau de la déshumanisation ! Mais à quoi bon ces réflexions. Écoutons la bourgeoisie anglaise elle-même. Il n'y a pas même un an, j'ai lu dans le Manchester Guardian la lettre suivante, adressée au Rédacteur en chef, qui la publia sans autre commentaire, comme une chose toute naturelle et raisonnable : Monsieur le Rédacteur en chef, Depuis quelque temps on rencontre dans les grandes rues de notre ville une foule de mendiants qui, tantôt par leurs vêtements en haillons et leur aspect maladif, tantôt par l'étalage de blessures béantes et d'infirmités repoussantes, cherchent à éveiller la pitié des passants de façon souvent fort impudente et fort offensante. J'incline à croire que lorsqu'on paye non seulement l'impôt pour les pauvres, mais qu'on apporte en outre une généreuse contribution à l'entretien d'établissements de bienfaisance, on en a fait assez pour avoir le droit d'être enfin à l'abri d'importunités aussi désagréables et cyniques; et à quoi donc sert l'impôt si lourd que nous payons pour l'entretien de la police municipale, si la protection qu'elle nous accorde ne nous permet même pas d'aller tranquillement en ville ou d'en revenir ? - J'espère que la publication de ces lignes dans votre journal qui jouit d'une grande diffusion, incitera les pouvoirs publics à faire disparaître cette calamité (nuisance) et je reste Votre très dévouée, Une Dame. Et voilà! La bourgeoisie anglaise pratique la charité par intérêt, elle ne fait jamais cadeau de rien, elle considère ses dons comme un marché, elle traite avec les pauvres une affaire et dit : « Si je consacre tant à des fins philanthropiques, j'achète ainsi le droit de ne pas être importuné davantage et vous vous engagez en échange à rester dans vos antres obscurs et à ne pas irriter mes nerfs sensibles par l'étalage public de votre misère ! Vous pouvez toujours désespérer, mais faites-le en silence, je le stipule dans le contrat, je m'achète ce droit en versant ma cotisation de 20 livres pour l'hôpital! » Oh! l'infâme philanthropie que voilà d'un bourgeois chrétien. Et c'est ce qu'écrit « une dame », oui, vous avez lu, une dame, elle fait bien de signer de ce nom, elle n'a heureusement plus le courage de prendre le nom de femme! Mais si les dames sont comme ça, que sera-ce des « Messieurs » ? On dira qu'il s'agit là d'un cas isolé. Mais pas du tout, la lettre ci-dessus exprime bien les sentiments de la grande majorité de la bourgeoisie anglaise, sinon le rédacteur ne l'aurait pas acceptée, sinon elle aurait été suivie d'une réponse quelconque que j'ai vainement cherchée dans les numéros suivants. Et quant à l'efficacité de cette bienfaisance, le chanoine Parkinson lui-même affirme que les pauvres sont aidés bien davantage par leurs semblables que par la bourgeoisie; et une aide de ce genre, émanant d'un brave prolétaire qui sait lui-même ce qu'est la faim, pour qui le partage de son maigre repas représente un sacrifice, mais qui le fait avec joie, une telle aide rend un tout autre son que l'aumône jetée au pauvre par le bourgeois gavé. Mais même dans les autres domaines, la bourgeoisie simule un humanitarisme sans bornes - mais seulement lorsque l'exige son propre intérêt. Ainsi en va-t-il dans sa politique et dans son économie politique.
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Droit de l'homme contre droit du citoyen. Extrait de « La Question juive » (K. Marx 1843) On fait une distinction entre les « droits de l’homme » et les « droits du citoyen ». Quel est cet « homme » distinct du citoyen ? Personne d’autre que le membre de la société bourgeoise. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé « homme », homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l’homme ? Qu’est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l’État politique à la société bourgeoise, par l’essence de l’émancipation politique. Constatons avant tout le fait que les « droits de l’homme », distincts des « droits du citoyen », ne sont rien d’autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté. La Constitution la plus radicale, celle de 1793, a beau dire : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. « Art. 2. Ces droits (les droits naturels et imprescriptibles) sont : l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. » En quoi consiste la « liberté » ? « Art. 6. La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui. » Ou encore, d’après la Déclaration des droits de l’homme de 1791 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s’agit de la liberté de l’homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. (…) Mais le droit de l’homme, la liberté, ne repose pas sur les relations de l’homme avec l’homme, mais plutôt sur la séparation de l’homme d’avec l’homme. C’est le droit de cette séparation, le droit de l’individu limité à lui-même. L’application pratique du droit de liberté, c’est le droit de propriété privée. Mais en quoi consiste ce dernier droit ? « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » (Constitution de 1793, art. 16.) Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d’en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société ; c’est le droit de l’égoïsme. C’est cette liberté individuelle, avec son application, qui forme la base de la société bourgeoise. Elle fait voir à chaque homme, dans un autre homme, non pas la réalisation, mais plutôt la limitation de sa liberté. Elle proclame avant tout le droit « de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie ». Restent les autres droits de l’homme, l’égalité et la sûreté. Le mot « égalité » n’a pas ici de signification politique ; ce n’est que l’égalité de la liberté définie ci-dessus : tout homme est également considéré comme une telle monade basée sur elle-même. La Constitution de 1795 détermine le sens de cette égalité : « Art. 5. L’égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. » Et la sûreté ? La Constitution de 1793 dit : « Art. 8. La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés. » La sûreté est la notion sociale la plus haute de la société bourgeoise, la notion de la police : toute la société n’existe que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés. C’est dans ce sens que Hegel appelle la société bourgeoise « l’État de la détresse et de l’entendement ». La notion de sûreté ne suffit pas encore pour que la société bourgeoise s’élève au-dessus de son égoïsme. La sûreté est plutôt l’assurance de l’égoïsme. Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c’est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste.
En complément. La proclamation universelle des droits de l'homme est tout juste bonne à justifier l'esclavagisme des temps modernes. - "On a démontré comment la reconnaissance des droits de l'homme par l'État moderne ne signifie pas autre chose que la reconnaissance de l'esclavage par l'État antique. La base naturelle de l'État antique, c'était l'esclavage; celle de l'État moderne, c'est la société bourgeoise, l'homme de la société bourgeoise, c'est-à-dire l'homme indépendant, qui n'est rattaché à autrui que par le lien de l'intérêt privé et de la nécessité naturelle, dont il n'a pas conscience, l'esclavage du travail intéressé, de son propre besoin égoïste et du besoin égoïste d'autrui. L'État moderne, dont c'est là la base naturelle, l'a reconnue comme telle dans la proclamation universelle des droits de l'homme". (K. Marx – F. Engels : La sainte famille ou Critique de la critique critique) |
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La dialectique ou la science des lois générales du mouvement et du développement de la nature, de la société humaine et de la pensée.. Chapitre XIII : Dialectique. Négation de la négation. Friedrich Engels : Anti-Duhring (1878). Extraits. C'est déjà un manque total d'intelligence de la nature de la dialectique, que de la tenir, comme fait M. Dühring, pour un instrument de pure démonstration, à la façon dont on peut se faire une idée bornée, disons de la logique formelle ou des mathématiques élémentaires. Même la logique formelle est avant tout une méthode pour trouver des résultats nouveaux, pour progresser du connu à l'inconnu, et cela est vrai, mais dans un sens bien plus élevé encore, de la dialectique qui, en outre, en brisant l'horizon étroit de la logique, contient le germe d'une vue plus vaste du monde. (La négation de la négation) Une procédure très simple, qui s'accomplit en tous lieux et tous les jours, que tout enfant peut comprendre, dès qu'on élimine le fatras mystérieux sous lequel la vieille philosophie idéaliste la dissimulait et sous lequel des métaphysiciens incurables de la trempe de M. Dühring continuent à avoir intérêt à la cacher. Prenons un grain d'orge. Des milliards de grains d'orge semblables sont moulus, cuits et brassés, puis consommés. Mais si un grain d'orge de ce genre trouve les conditions qui lui sont normales, s'il tombe sur un terrain favorable, une transformation spécifique s'opère en lui sous l'influence de la chaleur et de l'humidité, il germe : le grain disparaît en tant que tel, il est nié, remplacé par la plante née de lui, négation du grain. Mais quelle est la carrière normale de cette plante ? Elle croît, fleurit, se féconde et produit en fin de compte de nouveaux grains d'orge, et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tige dépérit, elle est niée pour sa part. Comme résultat de cette négation de la négation, nous avons derechef le grain d'orge du début, non pas simple, mais en nombre dix, vingt, trente fois plus grand. (...) Il n'en va pas autrement en histoire. Tous les peuples civilisés commencent par la propriété en commun du sol. Chez tous les peuples qui dépassent un certain stade primitif, cette propriété en commun devient, au cours de l'évolution de l'agriculture, une entrave pour la production. Elle est abolie, niée, transformée en propriété privée après des stades intermédiaires plus ou moins longs. Mais à un stade plus élevé du développement de l'agriculture atteint grâce à la propriété privée du sol elle-même, c'est inversement la propriété privée qui devient une entrave pour la production, - comme c'est aujourd'hui le cas aussi bien pour la petite que pour la grande propriété foncière. On voit surgir avec un caractère de nécessité la revendication qui tend à ce qu'elle soit niée également, à ce qu'elle soit retransformée en propriété commune. Mais cette revendication ne signifie pas la restauration de l'ancienne propriété en commun primitive, mais l'établissement d'une forme bien plus élevée et plus développée de propriété collective qui, bien loin de devenir une barrière pour la production sera, au contraire, la première à la libérer de ses entraves et à lui permettre la pleine utilisation des découvertes chimiques et des inventions mécaniques modernes. Autre exemple encore. La philosophie antique était un matérialisme primitif naturel. En tant que tel, elle était inc apable de tirer au net le rapport de la pensée et de la matière. Mais la nécessité d'y voir clair conduisit à la doctrine d'une âme séparable du corps, puis à l'affirmation de l'immortalité de cette âme, enfin au monothéisme. Le matérialisme antique fut donc nié par l'idéalisme. Mais dans le développement ultérieur de la philosophie, l'idéalisme à son tour devint insoutenable et fut nié par le matérialisme moderne. Celui-ci, négation de la négation, n'est pas la simple réinstallation de l'ancien matérialisme, mais ajoute aux fondements persistants de celui-ci tout le contenu de pensée d'une évolution deux fois millénaire de la philosophie et des sciences de la nature, ainsi que de ces deux millénaires d'histoire eux-mêmes. Après tout ce n'est plus une philosophie, mais une simple vue du monde qui n'a pas à faire ses preuves et à se mettre en oeuvre dans une science des sciences à part, mais dans les sciences réelles. La philosophie est donc ici “ levée ”, c'est-à-dire à la fois “ surmontée et conservée”, surmontée dans sa forme, conservée dans son contenu réel. Enfin, même la doctrine de l'égalité de Rousseau... A l'état de nature et de sauvagerie, les hommes étaient égaux; et comme Rousseau tient déjà le langage pour une altération de l'état de nature, il a parfaitement raison d'appliquer l'égalité entre animaux d'une même espèce dans toute l'étendue de cette espèce à ces hommes -animaux récemment classifiés par hypothèse par Haeckel comme alales, privés de langage. Mais ces hommes -animaux égaux avaient sur le reste des animaux l'avantage d'une propriété : la perfectibilité, la possibilité d'évoluer ultérieurement 2; et ce fut la cause de l'inégalité. Rousseau voit donc un progrès dans la naissance de l'inégalité. Mais ce progrès était antagoniste, c'était en même temps un recul. “ Tous les progrès ultérieurs [au delà de l'état de nature] ont été en apparence autant de pas vers la perfection de l'individu, et en effet, vers la décrépitude de l'espèce ... La métallurgie et l'agriculture furent les deux arts dont l'invention produisit cette grande révolution. ” (La transformation de la forêt vierge en terre cultivée, mais aussi l'introduction de la misère et de la servitude au moyen de la propriété.) “ Pour le poète, c'est l'or et l'argent, mais pour le philosophe ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain. ” Tout nouveau progrès de la civilisation est, en même temps, un nouveau progrès de l'inégalité. Toutes les institutions que se donne la société née avec la civilisation, tournent à l'encontre de leur but primitif. “ Il est incontestable, et c'est la maxime fondamentale de tout le droit politique, que les peuples se sont donné des chefs pour défendre leur liberté et non les asservir.” Et cependant, ces chefs deviennent nécessairement les oppresseurs des peuples et renforcent cette oppression Jusqu'au point où l'inégalité, poussée à son comble, se retransforme en son contraire, devient cause de l'égalité : devant le despote tous sont égaux, à savoir égaux à zéro. “ C'est ici le dernier terme de l'inégalité et le point extrême qui ferme le cercle et touche au point d'où nous sommes partis : c'est ici que tous les particuliers redeviennent égaux, parce qu'ils ne sont rien et que les sujets n'ont plus d'autre loi que la volonté du maître.” Mais le despote n'est maître que tant qu'il a la violence et c'est pourquoi “ sitôt qu'on peut l'expulser, il n'a point à réclamer contre la violence... La seule force le maintenait, la seule force le renverse. Toutes choses se passent ainsi selon l'ordre naturel. ” Et ainsi, l'inégalité se change derechef en égalité, non toutefois en cette vieille égal ité naturelle de l'homme primitif privé de la parole, mais dans l'égalité supérieure du contrat social. Les oppresseurs subissent l'oppression. C'est la négation de la négation. (...) Qu'est-ce donc que la négation de la négation ? Une loi de développement de la nature, de l'histoire et de la pensée extrêmement générale et, précisément pour cela, revêtue d'une portée et d'une signification extrêmes; loi qui, nous l'avons vu, est valable pour le règne animal et végétal, pour la géologie, les mathématiques, l'histoire, la philosophie, et à laquelle M. Dühring lui-même, bien qu'il se rebiffe et qu'il regimbe : est obligé à son insu d'obéir à sa manière. (...) Si je dis de tous ces processus qu'ils sont négation de la négation, je les comprends tous ensemble sous cette unique loi du mouvement et, de ce fait, je ne tiens précisément pas compte des particularités de chaque processus spécial pris à part. En fait la dialectique n'est pas autre chose que la science des lois générales du mouvement et du développement de la nature, de la société humaine et de la pensée. Eugen Dühring, un social-démocrate allemand tardif, universitaire vaniteux, ennemi de la dialectique et donc du socialisme scientifique développé par Marx et Engels, au profit de "vérités éternelles", un vulgaire fatras de "de stupidité(s) d'une part et de banalité(s) d'autre part, écrira le 28 mai 1876 Engels à Marx en lui communiquant son "plan" d'Anti-Dühring. J'ai reproduit ces passages parce qu'ils sont à la portée de tous. Ne pas populariser la dialectique au sein de la population est inexcusable. |
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Socialisme contre sentimentalisme. Socialisme de juristes. - (F. Engels et K. Kautsky -1886) Au moyen âge la conception du monde était essentiellement théologique. L’unité du monde européen qui n’existait pas en fait à l’intérieur, fut réalisée à l’extérieur, contre l’ennemi commun, les Sarrazins, par le christianisme. C’est le catholicisme qui fut le creuset de l’unité du monde européen, groupe de peuples en rapports mutuels constants au cours de leur évolution. Ce rassemblement théologique ne se limita pas au domaine des idées. Il avait une existence réelle, non seulement dans la personne du pape qui était son centre monarchique, mais avant tout dans l’Eglise organisée féodalement et hiérarchiquement, et qui, en sa qualité de propriétaire d’environ un tiers du sol, détenait dans chaque pays une puissance politique énorme dans l’organisation féodale. L’Eglise, avec sa propriété foncière de type féodal, était le lien réel entre les divers pays ; l’organisation féodale de l’Eglise donnait sa consécration religieuse au féodalisme temporel de l’organisation politique. Le clergé était en outre la seule classe cultivée. Il allait donc de soi que le dogme de l’Eglise devait être le point de départ et la base de toute pensée. Droit, science de la nature, philosophie, l’étalon appliqué à toute connaissance était le suivant : son contenu concorde-t-il avec les enseignements de l’Eglise ou non ? Mais au sein de la féodalité se développait la puissance de la bourgeoisie. Une classe nouvelle entrait en scène contre les grands propriétaire fonciers. Les bourgeois des villes étaient avant tout et exclusivement des producteurs de marchandises et vivaient du commerce des marchandises, alors que le mode de production féodal reposait essentiellement sur l’auto-consommation des produits fabriqués à l’intérieur d’un cercle restreint — ces consommateurs étant en partie les producteurs, en partie les féodaux qui levaient tribut. La conception catholique du monde, taillée à la mesure du féodalisme, ne pouvait plus suffire à cette classe nouvelle et à ses conditions de production et d’échange. Cependant elle resta prisonnière elle aussi un temps assez long de la toute-puissante théologie. Toutes les Réformes et les luttes qui s’y rattachent et furent menées du XIIIe au XVIIe siècle sous une raison sociale religieuse, ne sont, sous leur aspect théorique, que des tentatives répétées de la bourgeoisie des plébéiens des villes et de leurs alliés les paysans en rébellion, pour ajuster la vieille conception théologique du monde aux conditions économiques nouvelles et à la situation de la classe nouvelle. Mais cela n’allait pas. L’étendard religieux flotta pour la dernière fois en Angleterre au XVIIe siècle, et, cinquante ans plus tard à peine, la nouvelle conception classique de la bourgeoisie, la conception juridique entra en scène en France sans déguisement. C’était une sécularisation de la conception théologique. Au dogme, au droit divin se substituait le droit humain, à l’Eglise l’Etat. Les rapports économiques et sociaux, que l’on s’était autrefois représentés comme créés par l’Eglise et le dogme, parce que l’Eglise leur donnait sa sanction, on se les représentait maintenant comme fondés sur le droit et créés par l’Etat. Parce que l’échange des marchandises à l’échelle de la société et dans son plein épanouissement, favorisé notamment par l’octroi d’avances et de crédit, engendrait de complexes relations contractuelles réciproques et exigeait de ce fait des règles de portée générale qui ne pouvaient être édictées que par la collectivité — normes juridiques fixées par l’Etat —, on se figura que ces normes juridiques n’avaient pas pour origine les faits économiques, mais que c’était leur codification formelle par l’Etat qui leur donnait naissance. Et parce que la concurrence, qui est la forme fondamentale des relations entre libres producteurs de marchandises, est la plus grande niveleuse qui soit, l’égalité devant la loi devint le grand cri de guerre de la bourgeoisie. La lutte de cette classe ascendante contre les seigneurs féodaux et la monarchie absolue qui les protégeait alors, devait nécessairement, comme toute lutte de classes, être une lutte politique, une lutte pour la possession de l’Etat, et c’était nécessairement une lutte pour la satisfaction de revendications juridiques : ce fait contribua à consolider la conception juridique du monde. Mais la bourgeoisie engendra son double négatif, le prolétariat, et avec lui une nouvelle lutte de classes, qui éclaté avant même que la bourgeoisie eût entièrement conquis le pouvoir politique. De même que, naguère, la bourgeoisie dans as lutte contre la noblesse avait, par tradition, traîné la conception théologie du monde pendant un certain temps encore, de même au début le prolétariat a repris de son adversaire les conceptions juridiques et à cherché à y puiser des armes contre la bourgeoisie. Les premières formations politiques prolétariennes comme leurs théoriciens, demeurent absolument sur le « terrain juridique » à la seule différence que leur terrain juridique n’était pas le même que celui de la bourgeoisie. D’une part la revendication de l’égalité était étendue : l’égalité juridique devait être complétée par l’égalité sociale ; d’autre part, des propositions d’Adam Smith — selon qui, le travail est la source de toute richesse, mais le produit du travail est la source de toute richesse, mais le produit du travail doit être partagé par le travailleur avec le propriétaire foncier et le capitaliste —, on tirait la conclusion que ce partage était injuste et devait être soit aboli, soit au moins modifié au profit des travailleurs. Mais le sentiment qu’en laissant cette question sur le seul terrain « du droit » on ne pourrait nullement éliminer les méfaits engendrés par le mode de production du capitalisme bourgeois et surtout par la grande industrie moderne, conduisit déjà les plus importants esprits, chez les premiers socialistes — Saint-Simon, Fourier et Owen — à délaisser complètement le terrain juridico-politique et à déclarer que toute lutte politique était stérile. Ni l’une, ni l’autre de ces conceptions ne suffisait à exprimer de façon satisfaisante ni à résumer totalement les aspirations de la classe ouvrière à l’émancipation qu’avaient engendrées la situation économique. La revendication de l’égalité, tout comme la revendication du produit total du travail, se perdaient dans d’inextricables contradictions dès qu’on cherchait à les formuler en détail sur le terrain juridique et ne touchaient pas ou peu au nœud du problème, la transformation du mode de production. Refusant la lutte politique, les grands utopistes refusaient du même coup la lutte de classes et par là refusaient du même coup la lutte de classes et par là refusaient le seul mode d’action possible pour la classe dont ils défendaient les intérêts. Ces deux conceptions faisaient abstraction de l’arrière-plan historique à qui elles étaient redevables de leur existence ; elles faisaient appel toutes les deux au sentiment ; l’une faisait appel au sentiment du droit, l’autre au sentiment d’humanité. Elles donnaient toutes les deux à leurs exigences la forme de vœux pieux dont il était impossible de dire pourquoi ils se seraient réalisés juste à ce moment et non mille ans plus tôt ou plus tard. Pour la classe ouvrière dépouillée, par la transformation du mode de production féodal en mode de production capitaliste, de toute propriété sur les moyens de production, et constamment reproduite par le mécanisme du système de production capitaliste dans cet état héréditaire de prolétarisation, l’illusion juridique de la bourgeoisie ne peut suffire à exprimer totalement la situation où elle se trouve. Elle ne peut prendre elle-même une connaissance complète de cette situation que si elle regarde les choses dans leur réalité, sans lunettes teintées de couleurs juridiques. C’est à cela que l’aida Marx avec sa conception matérialiste de l’histoire, en démontrant que toutes les représentations juridiques, politiques, philosophiques, religieuses, etc. des hommes dérivent en dernière instance de leurs conditions de vie économiques, de leur manière de produire et d’échanger les produits. Il fournissait là au prolétariat la conception du monde correspondant à ses conditions de vie et de lutte ; à l’absence de propriété des travailleurs ne pouvait correspondre que l’absence d’illusions dans leur tête. Et cette conception prolétarienne du monde fait maintenant le tour du monde… |
Défense du marxisme |
Socialisme contre opportunisme liquidateur. L'impérialisme et la scission du socialisme. (2) (V. Lénine -1916) L'impérialisme et la scission du socialisme - V. Lénine - Rédigé en octobre 1916 et publié en décembre 1916 dans le n° 2 du « Recueil du Social-Démocrate ». Extraits. Le prolétariat est un produit du capitalisme, du capitalisme mondial et pas seulement européen, pas seulement impérialiste. A l'échelle mondiale, que ce soit cinquante ans plus tôt ou cinquante ans plus tard,- à cette échelle, c'est une question de détail,- il est bien évident que le « prolétariat » « sera » uni, et qu'en son sein la social-démocratie révolutionnaire vaincra « inéluctablement ». Il ne s'agit pas de cela, messieurs les kautskistes, il s'agit du fait que maintenant, dans les pays impérialistes d'Europe, vous rampez à plat ventre devant les opportunistes, qui sont étrangers au prolétariat en tant que classe, qui sont les serviteurs, les agents de la bourgeoisie, les véhicules de son influence; et s'il ne s'affranchit pas d'eux, le mouvement ouvrier restera un mouvement ouvrier bourgeois. (Et c'est ce qu'il est resté en renforçant cette tendance. - LVOG) Votre propagande en faveur de I' « unité » avec les opportunistes, avec les Legien et les David, les Plékhanov ou les Tchkhenkéli, les Potressov, etc., revient objectivement à favoriser l'asservissement des ouvriers par la bourgeoisie impérialiste, à l'aide de ses meilleurs agents au sein du mouvement ouvrier. (Quand on voit comment ils ont traité la question syrienne, on en arrive à cette conclusion là concernant nos dirigeants. - LVOG) (...) Dans sa lettre à Marx du 7 octobre 1858, Engels écrivait : « En réalité, le prolétariat anglais s'embourgeoise de plus en plus, et il semble bien que cette nation bourgeoise entre toutes veuille en arriver à avoir, à côté de sa bourgeoise, une aristocratie bourgeoise et un prolétariat bourgeois. Évidemment, de la part d'une nation qui exploite le monde entier, c'est jusqu'à un certain point logique. » Dans sa lettre à Sorge du 21 septembre 1872, Engels fait savoir que Hales a provoqué au Conseil fédéral de l'Internationale un grand esclandre et a fait voter un blâme à Marx pour avoir dit que « les chefs ouvriers anglais s'étaient vendus ». Marx écrit à Sorge le 4 août 1874 : « En ce qui concerne les ouvriers des villes (en Angleterre), il y a lieu de regretter que toute la bande des chefs ne soit pas entrée au Parlement. C'eût été le plus sûr moyen de se débarrasser de cette racaille. » Dans sa lettre à Marx du 11 août 1881, Engels parle des « pires trade-unions anglaises, qui se laissent diriger par des hommes que la bourgeoisie a achetés ou tout au moins payés ». Dans sa lettre à Kautsky du 12 septembre 1882, Engels écrivait : « Vous me demandez ce que les ouvriers anglais pensent de la politique coloniale. Exactement ce qu'ils pensent de la politique en général. Ici, point de parti ouvrier, il n'y a que des conservateurs et des radicaux libéraux; quant aux ouvriers, ils jouissent en toute tranquillité avec eux du monopole colonial de l'Angleterre et de son monopole sur le marché mondial. » Le 7 décembre 1889, Engels écrit à Sorge : « ... Ce qu'il y a de plus répugnant ici (en Angleterre), c'est la « respectabilité » (respectability) bourgeoise, qui pénètre jusque dans la chair des ouvriers ... même Tom Mann, que je considère comme le meilleur de tous, confie très volontiers qu'il déjeunera avec le lord-maire. Lorsqu'on fait la comparaison avec les Français, on voit ce que c'est que la révolution.» Dans une lettre du 19 avril 1890 : « le mouvement (de la classe ouvrière en Angleterre) progresse sous la surface, il gagne des couches de plus en plus larges, et surtout parmi la masse inférieure (souligné par Engels) jusque-là immobile. Le jour n'est pas loin où cette masse se retrouvera elle-même, où elle aura compris que c'est elle, précisément, qui est cette masse colossale en mouvement». Le 4 mars 1891 : « l'échec de l'union des dockers qui s'est désagrégée; les « vieilles » trade-unions conservatrices, riches et partant poltronnes, restent seules sur le champ de bataille »... Le 14 septembre 1891 : au congrès des trade-unions à Newcastle, ont été vaincus les vieux unionistes, adversaires de la journée de huit heures, « et les journaux bourgeois avouent la défaite du parti ouvrier bourgeois » (souligné partout par Engels)... Que ces pensées d'Engels, reprises pendant des dizaines d'années, aient aussi été formulées par lui publiquement, dans la presse, c'est ce que prouve sa préface à la deuxième édition (1892) de La situation des classes laborieuses en Angleterre. Il y traite de « l'aristocratie de la classe ouvrière », de la « minorité privilégiée des ouvriers », qu'il oppose à la « grande masse des ouvriers ». « La petite minorité privilégiée et protégée » de la classe ouvrière bénéficiait seule des « avantages durables » de la situation privilégiée de l'Angleterre en 1848-1868; « la grande masse, en mettant les choses au mieux, ne bénéficiait que d'améliorations de courte durée »... « Avec l'effondrement du monopole industriel de l'Angleterre, la classe ouvrière anglaise perdra sa situation privilégiée ... » Les membres des « nouvelles » unions, des syndicats d'ouvriers non spécialisés, « ont un avantage inappréciable : leur mentalité est un terrain encore vierge, parfaitement libre du legs des « respectables » préjugés bourgeois, qui désorientent les esprits des « vieux unionistes » mieux placés » ... Les « prétendus représentants ouvriers », en Angleterre, sont des gens « à qui on pardonne leur appartenance à la classe ouvrière, parce qu'ils sont eux-mêmes prêts à noyer cette qualité dans l'océan de leur libéralisme »... C'est à dessein que nous avons reproduit des extraits assez abondants des déclarations on ne peut plus explicites de Marx et d’Engels, afin que les lecteurs puissent les étudier dans leur ensemble. Et il est indispensable de les étudier, il vaut la peine d'y réfléchir attentivement. Car là est le noeud de la tactique imposée au mouvement ouvrier par les conditions objectives de l'époque impérialiste. (...) La. bourgeoisie d'une « grande » puissance impérialiste peut, économiquement, soudoyer les couches supérieures de « ses » ouvriers en sacrifiant à cette fin quelque cent ou deux cent millions de francs par an, car son surprofit s'élève probablement à près d'un milliard. Et la question de savoir comment cette petite aumône est partagée entre ouvriers-ministres, « ouvriers-députés » (rappelez-vous l'excellente analyse donnée de cette notion par Engels), ouvriers-membres des comités des industries de guerre, ouvriers-fonctionnaires, ouvriers organisés en associations étroitement corporatives, employés, etc., etc., c'est là une question secondaire. (Nos détracteurs n'ont plus qu'à en conclure que Marx, Engels et Lénine étaient de farouches ennemis de la classe ouvrière, des employés et particulièrement des fonctionnaires. - LVOG) (...) Le monopole du capital financier actuel est furieusement disputé; l'époque des guerres impérialistes a commencé. Autrefois l'on pouvait soudoyer, corrompre pour des dizaines d'années la classe ouvrière de tout un pays. Aujourd'hui, ce serait invraisemblable, voire impossible ; par contre, chaque « grande » puissance impérialiste peut soudoyer et soudoie des couches moins nombreuses (que dans l'Angleterre des années 1848 à 1868) de l'« aristocratie ouvrière ». Autrefois, un « parti ouvrier bourgeois », selon l'expression remarquablement profonde d'Engels, ne pouvait se constituer que dans un seul pays, attendu qu'il était seul à détenir le monopole, mais en revanche pour longtemps. Aujourd'hui, « le parti ouvrier bourgeois» est inévitable et typique pour tous les pays impérialistes; mais, étant donné leur lutte acharnée pour le partage du butin, il est improbable qu'un tel parti puisse triompher pour longtemps dans plusieurs pays. (Et pourtant ! - LVOG) Car les trusts, l'oligarchie financière, la vie chère, etc., en permettant de corrompre de petits groupes de l'aristocratie ouvrière, écrasent, oppriment, étouffent et martyrisent de plus en plus la masse du prolétariat et du semi-prolétariat. D'une part, la tendance de la bourgeoisie et des opportunistes à transformer une poignée de très riches nations privilégiées en parasites « à perpétuité » vivant sur le corps du reste de l'humanité, à « s'endormir sur les lauriers » de l'exploitation des Noirs, des Indiens, etc., en les maintenant dans la soumission à l'aide du militarisme moderne pourvu d'un excellent matériel d'extermination. (Il s'est perfectionné depuis et les dirigeants syndicaux en sont fiers, Mélenchon et Laurent aussi ! - LVOG) D'autre part, la tendance des masses, opprimées plus que par le passé et subissant toutes les affres des guerres impérialistes, à secouer ce joug, à jeter bas la bourgeoisie. C'est dans la lutte entre ces deux tendances que se déroulera désormais inéluctablement l'histoire du mouvement ouvrier. Car la première tendance n'est pas fortuite : elle est économiquement « fondée ». La bourgeoisie a déjà engendré et formé à son service des « partis ouvriers bourgeois » de social-chauvins dans tous les pays. (A ceci près de nos jours qu'aucune tendance du mouvement ouvrier n'organise les éléments les plus déterminés des masses dans la perspective de "jeter bas la bourgeoisie", ils ont tous capitulé ou sont tous idéologiquement corrompus. - LVOG) (...) Sur la base économique indiquée, les institutions politiques du capitalisme moderne - la presse, le Parlement, les syndicats, les congrès, etc. - ont créé à l'intention des ouvriers et des employés réformistes et patriotes, respectueux et bien sages, des privilèges et des aumônes politiques correspondant aux privilèges et aux aumônes économiques. Les sinécures lucratives et de tout repos dans un ministère ou au comité des industries de guerre, au Parlement et dans diverses commissions, dans les rédactions de « solides » journaux légaux ou dans les directions de syndicats ouvriers non moins solides et « d'obédience bourgeoise »,- voilà ce dont use la bourgeoisie impérialiste pour attirer et récompenser les représentants et les partisans des « partis ouvriers bourgeois ». (Notez bien les "représentants" et les "partisans des « partis ouvriers bourgeois »" ou ceux qui ne peuvent pas s'en passer ce qui revient au même. - LVOG) Le mécanisme de la démocratie politique joue dans le même sens. Il n'est pas question, au siècle où nous sommes, de se passer d'élections; on ne saurait se passer des masses; or, à l'époque de l'imprimerie et du parlementarisme, on ne peut entraîner les masses derrière soi sans un système largement ramifié, méthodiquement organisé et solidement outillé de flatteries, de mensonges, d'escroqueries, de jongleries avec des mots populaires à la mode, sans promettre à droite et à gauche toutes sortes de réformes et de bienfaits aux ouvriers, pourvu qu'ils renoncent à la lutte révolutionnaire pour la subversion de la bourgeoisie. (Ici le "or" avait valeur d'objection, il signifiait que la participation aux élections ou au parlementarisme n'était pas une obligation, et que soutenir la gauche c'était plutôt se compromettre qu'autre chose. Lénine rejetait l'argument falacieux selon lequel il fallait absolument participer aux élections pour ne pas "se passer des masses" ou les appeler à voter pour tel ou tel parti ou candidat... A partir du moment où les trotskystes considéraient que l'avènement de la Ve République correspondait à un "coup d'Etat permanent", pour être cohérent avec ce constat à aucun moment ils n'auraient dû participer à une élection ou soutenir un parti ou un candidat y participant. - LVOG) (...) Et y a-t-il une grande différence entre Lloyd George et les Scheidemann, les Legien, les Henderson et les Hyndman, les Plékhanov, les Renaudel et consorts ? Parmi ces derniers, nous objectera-t-on, il en est qui reviendront au socialisme révolutionnaire de Marx. C'est possible, mais c'est là une différence de degré insignifiante si l'on considère la question sur le plan politique, c'est-à-dire à une échelle de masse. (Eh oui, c'est à l'échelle des masses que l'on évalue les rapports que l'on doit avoir avec les partis et les institutions ! Et c'est vers les masses qu'il faut se tourner résolument et non vers les élus du PS ou du PCF, les républicains, les démocrates, les intellectuels, les cadres syndicaux, l'aristocratie ouvrière, ne parlons des francs-maçons !. - LVOG) Certains personnages parmi les chefs social-chauvins actuels peuvent revenir au prolétariat. Mais le courant social-chauvin ou (ce qui est la même chose) opportuniste ne peut ni disparaître, ni « revenir » au prolétariat révolutionnaire. Là où le marxisme est populaire parmi les ouvriers, ce courant politique, ce « parti ouvrier bourgeois », invoquera avec véhémence le nom de Marx. On ne peut le leur interdire, comme on ne peut interdire à une firme commerciale de faire usage de n'importe quelle étiquette, de n'importe quelle enseigne ou publicité. On a toujours vu, au cours de l'histoire, qu'après la mort de chefs révolutionnaires populaires parmi les classes opprimées, les ennemis de ces chefs tentaient d'exploiter leur nom pour duper ces classes. (Ajoutons et leurs militants. - LVOG) C'est un fait que les « partis ouvriers bourgeois », en tant que phénomène politique, se sont déjà constitués dans tous les pays capitalistes avancés, et que sans une lutte décisive et implacable, sur toute la ligne, contre ces partis ou, ce qui revient au même, contre ces groupes, ces tendances, etc., il ne saurait être question ni de lutte contre l'impérialisme, ni de marxisme, ni de mouvement ouvrier socialiste. (Avez-vous régulièrement un tel discours dans les journaux du POI, du NPA ou de LO ? Vous connaissez tous la réponse. - LVOG) (...) Nous n'avons pas la moindreissent disparaître avant la révolution sociale. Au contraire, plus cette révolution se rapprochera, plus puissamment elle s'embrasera, plus brusques et plus vigoureux seront les tournants et les bonds de son développement, et plus grand sera, dans le mouvement ouvrier, le rôle joué par la poussée du flot révolutionnaire de masse contre le flot opportuniste petit bourgeois. Le kautskisme ne représente aucun courant indépendant; il n'a de racines ni dans les masses, ni dans la couche privilégiée passée à la bourgeoisie. (On pourrait en dire de même du POI, du NPA et de LO, alors que leurs courants politiques existent depuis plus d'un demi-siècle. - LVOG) Mais le kautskisme est dangereux en ce sens qu'utilisànt l'idéologie du passé, il s'efforce de concilier le prolétariat avec le « parti ouvrier bourgeois », de sauvegarder l'unité du prolétariat avec ce parti et d'accroître ainsi le prestige de ce dernier. (C'est exactement ce à quoi se sont efforcés avec acharnement les trotskystes depuis 1940. - LVOG) Les masses ne suivent plus les social-chauvins déclarés; Lloyd George a été sifflé en Angleterre dans des réunions ouvrières; Hyndman a quitté le parti; les Renaudel et les Scheidemann, les Potressov et les Gvozdev sont protégés par la police. Rien n'est plus dangereux que la défense déguisée des social-chauvins par les kautskistes. (Sous le masque du trotskysme par exemple. - LVOG) L'un des sophismes kautskistes les plus répandus consiste à se référer aux « masses ». Nous ne voulons pas, prétendent-ils, nous détacher des masses et des organisations de masse ! (Décidément, encore une troublante similitude avec les trotskystes. - LVOG) Mais réfléchissez à la façon dont Engels pose la question. Les « organisations de masse » des trade-unions anglaises étaient au XIX° siècle du côté du parti ouvrier bourgeois. Marx et Engels ne recherchaient pas pour autant une conciliation avec ce dernier, mais le dénonçaient. Ils n'oubliaient pas, premièrement, que les organisations des trade-unions englobent directement une minorité du prolétariat. Dans l'Angleterre d'alors comme dans l'Allemagne d'aujourd'hui, les organisations ne rassemblent pas plus de 1/5 du prolétariat. On ne saurait penser sérieusement qu'il soit possible, en régime capitaliste, de faire entrer dans les organisations la majorité des prolétaires. Deuxièmement, et c'est là l'essentiel, il ne s'agit pas tellement du nombre des adhérents à l'organisation (Les trotskystes justifieront justement leurs rapports avec le PS et le PCF et le front unique en avançant cet argument rejeté par Marx, Engels et Lénine. - LVOG) que de la signification réelle, objective, de sa politique : cette politique représente-t-elle les masses, sert-elle les masses, c'est-à-dire vise-t-elle à les affranchir du capitalisme, ou bien représente-t-elle les intérêts de la minorité, sa conciliation avec le capitalisme ? C'est précisément cette dernière conclusion qui était vraie pour l'Angleterre du XIX° siècle, et qui est vraie maintenant pour l'Allemagne, etc. Engels distingue entre le « parti ouvrier bourgeois » des vieilles trade-unions, la minorité privilégiée, et la « masse inférieure », la majorité véritable; il en appelle à cette majorité qui n'est pas contaminée par la « respectabilité bourgeoise ». Là est le fond de la tactique marxiste ! (Tactique à laquelle la totalité des trotskystes tourneront résolument le dos. - LVOG) (...) En montrant que les opportunistes et les social-chauvins trahissent en fait lés intérêts de la masse, défendant les privilèges momentanés d'une minorité d'ouvriers (Nos détracteurs en font partie, ceci explique sans doute cela. - LVOG), propagent les idées et l'influence bourgeoises et sont en fait les alliés et les agents de la bourgeoisie, nous apprenons aux masses à discerner leurs véritables intérêts politiques et à lutter pour le socialisme et la révolution à travers les longues et douloureuses péripéties des guerres impérialistes et des armistices impérialistes. (En tous temps on peut lutter pour le socialisme et la révolution, allez dire cela aux opportunistes qui parlent en notre nom. Non, tout compte fait c'est inutile et ce serait une perte de temps, ils sont incurables. - LVOG) Expliquer aux masses que la scission avec l'opportunisme est inévitable et nécessaire, les éduquer pour la révolution par une lutte implacable contre ce dernier, mettre à profit l'expérience de la guerre pour dévoiler toutes les ignominies de la politique ouvrière nationale libérale au lieu de les camoufler : telle est la seule ligne marxiste dans le mouvement ouvrier mondial. (Un siècle nous séparant de cet article, depuis l'opportunisme a emprunté une multitude de masques, aux partis politiques issus des IIe, IIIe et IVe Internationale, il faut ajouter les ONG et les associations en tous genres à but dit humanitaire ou social qui sont censées soulager la misère des masses et qui en réalité ne font qu'en prolonger les souffrances ou perpétuer l'agonie. Terminons sur une note optimiste, en espérant que la crise qui traverse tous les partis ouvriers et les scissions auxquelles elle donnera lieu, permettront de refonder l'avant-garde révolutionnaire sur la base du marxisme et du socialisme, espérons que de nouvelles générations de militants sauront se délivrer du poison mortel de l'opportunisme et renoueront avec la tradition révolutionnaire du prolétariat du début du XXe siècle. - LVOG) |
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Socialisme contre opportunisme liquidateur. L'impérialisme et la scission du socialisme. (1) (V. Lénine -1916) L'impérialisme et la scission du socialisme - V. Lénine - Rédigé en octobre 1916 et publié en décembre 1916 dans le n° 2 du « Recueil du Social-Démocrate ». Existe-t-il un lien entre l'impérialisme et la victoire ignoble, monstrueuse, que l'opportunisme (sous les espèces du social-chauvinisme) a remportée sur le mouvement ouvrier européen ? Telle est la question fondamentale du socialisme contemporain. Et maintenant que nous avons parfaitement établi dans notre littérature du parti : 1. le caractère impérialiste de notre époque et de la guerre actuelle ; 2. l'indissoluble liaison historique entre le social-chauvinisme et l'opportunisme, ainsi que l'identité de leur contenu politique et idéologique, nous pouvons et nous devons passer à l'examen de cette question fondamentale. Il nous faut commencer par donner la définition la plus précise et la plus complète possible de l'impérialisme. L'impérialisme est un stade historique particulier du capitalisme. Cette particularité est de trois ordres : l’impérialisme est (1) le capitalisme monopoliste ; (2) le capitalisme parasitaire ou pourrissant ; (3) le capitalisme agonisant. La substitution du monopole à la libre concurrence est le trait économique capital, l'essence de l'impérialisme. Le monopolisme se manifeste sous cinq formes principales : 1. les cartels, les syndicats patronaux, et les trusts ; la concentration de la production a atteint un degré tel qu'elle a engendré ces groupements monopolistes de capitalistes ; 2. la situation de monopole des grosses banques : trois a cinq banques gigantesques régentent toute la vie économique de l'Amérique, de la France, de l'Allemagne ; 3. l'accaparement des sources de matières premières par les trusts et l'oligarchie financière (le capital financier est le capital industriel monopolisé, fusionné avec le capital bancaire) ; 4. le partage (économique) du monde par les cartels internationaux a commencé. Ces cartels internationaux, détenteurs du marché mondial tout entier qu'ils se partagent « à l'amiable » — tant que la guerre ne l'a pas repartagé — on en compte déjà plus de cent ! L'exportation des capitaux, phénomène particulièrement caractéristique, à la différence de l'exportation des marchandises à l'époque du capitalisme non monopoliste, est en relation étroite avec le partage économique et politico-territorial du monde ; 5. le partage territorial du monde (colonies) est terminé. L'impérialisme, stade suprême du capitalisme d'Amérique et d'Europe, et ensuite d'Asie, a fini de se constituer vers 1898-1914. Les guerres hispano-américaine (1898), anglo-boer (1899-1902), russo-japonaise (1904-1905) et la crise économique de 1900 en Europe, tels sont les principaux jalons historiques de la nouvelle époque de l'histoire mondiale. Que l'impérialisme soit un capitalisme parasitaire ou pourrissant, c'est ce qui apparaît avant tout dans la tendance à la putréfaction qui distingue tout monopole sous le régime de la propriété privée des moyens de production. La différence entre la bourgeoisie impérialiste démocratique républicaine, d'une part, et réactionnaire monarchiste, d'autre part, s'efface précisément du fait que l'une et l'autre pourrissent sur pied (ce qui n'exclut pas du tout le développement étonnamment rapide du capitalisme dans différentes branches d'industrie, dans différents pays, en différentes périodes). En second lieu, la putréfaction du capitalisme se manifeste par la formation d'une vaste couche de rentiers, de capitalistes vivant de la « tonte des coupons ». Dans quatre pays impérialistes avancés : l'Angleterre, l'Amérique du Nord, la France et l'Allemagne, le capital en titres est de 100 à 150 milliards de francs, ce qui représente un revenu annuel d'au moins 5 à 8 milliards par pays. En troisième lieu, l'exportation des capitaux est du parasitisme au carré. En quatrième lieu, « le capital financier vise à l'hégémonie, et non à la liberté ». La réaction politique sur toute la ligne est le propre de l'impérialisme. Vénalité, corruption dans des proportions gigantesques, panamas de tous genres. En cinquième lieu, l'exploitation des nations opprimées, indissolublement liée aux annexions, et surtout l'exploitation des colonies par une poignée de « grandes » puissances, transforme de plus en plus le monde « civilisé » en un parasite sur le corps des peuples non civilisés, qui comptent des centaines de millions d'hommes. Le prolétaire de Rome vivait aux dépens de la société. La société actuelle vit aux dépens du prolétaire contemporain. Marx a particulièrement souligné cette profonde remarque de Sismondi. L'impérialisme change un peu les choses. Une couche privilégiée du prolétariat des puissances impérialistes vit en partie aux dépens des centaines de millions d'hommes des peuples non civilisés. (...) Notons que dans sa « conception » de l'impérialisme, qui revient à farder ce dernier, Kautsky marque un recul non seulement par rapport au Capital financier de Hilferding (quel que soit le zèle que mette aujourd'hui Hilferding lui-même à défendre Kautsky et l' « unité » avec les social-chauvins !), mais aussi par rapport au social-libéral J. A. Hobson. Cet économiste anglais, qui n'a pas la moindre prétention au titre de marxiste, définit avec beaucoup plus de profondeur l'impérialisme et en dévoile les contradictions dans son ouvrage de 19023. Voici ce que disait cet auteur (chez qui l'on retrouve presque toutes les platitudes pacifistes et « conciliatrices » de Kautsky) sur la question particulièrement importante du caractère parasitaire de l'impérialisme : Des circonstances de deux ordres affaiblissaient, selon Hobson, la puissance des anciens Empires : 1. le « parasitisme économique » et 2. le recrutement d'une armée parmi les peuples dépendants. « La première circonstance est la coutume du parasitisme économique, en vertu de laquelle l'Etat dominant utilise ses provinces, ses colonies et les pays dépendants pour enrichir sa classe gouvernante et corrompre ses classes inférieures, afin qu'elles se tiennent tranquilles. » En ce qui concerne la seconde circonstance, Hobson écrit : « L'un des symptômes les plus singuliers de la cécité de l'impérialisme » (dans la bouche du social-libéral Hobson, ce refrain sur la « cécité » des impérialistes est moins déplacé que chez le « marxiste » Kautsky), « c'est l'insouciance avec laquelle la Grande-Bretagne, la France et les autres nations impérialistes s'engagent dans cette voie. La Grande-Bretagne est allée plus loin que toutes les autres. La plupart des batailles par lesquelles nous avons conquis notre Empire des Indes ont été livrées par nos troupes indigènes : dans l'Inde, comme plus récemment aussi en Egypte, de grandes armées permanentes sont placées sous le commandement des Britanniques ; presque toutes nos guerres de conquête en Afrique, sa partie Sud exceptée, ont été faites pour notre compte par les indigènes.» La perspective du partage de la Chine provoque chez Hobson l'appréciation économique que voici : « Une grande partie de l'Europe occidentale pourrait alors prendre l'apparence et le caractère qu'ont maintenant certaines parties des pays qui la composent — le Sud de l'Angleterre, la Riviera, les régions d'Italie et de Suisse les plus fréquentées des touristes et peuplées de gens riches — à savoir : de petits groupes de riches aristocrates recevant des dividendes et des pensions du lointain Orient, avec un groupe un peu plus nombreux d'employés professionnels et de commerçants et un nombre plus important de domestiques et d'ouvriers occupés dans les transports et dans l'industrie travaillant à la finition des produits manufacturés. Quant aux principales branches d'industrie, elles disparaîtraient, et la grande masse des produits alimentaires et semi-ouvrés affluerait d'Asie et d'Afrique comme un tribut.» « Telles sont les possibilités que nous offre une plus large alliance des Etats d'Occident, une fédération européenne des grandes puissances : loin de faire avancer la civilisation universelle, elle pourrait signifier un immense danger de parasitisme occidental aboutissant à constituer un groupe à part de nations industrielles avancées, dont les classes supérieures recevraient un énorme tribut de l'Asie et de l'Afrique et entretiendraient, à l'aide de ce tribut, de grandes masses domestiquées d'employés et de serviteurs, non plus occupés à produire en grandes quantités des produits agricoles et industriels, mais rendant des services privés ou accomplissant, sous le contrôle de la nouvelle aristocratie financière, des travaux industriels de second ordre. Que ceux qui sont prêts à tourner le dos à cette théorie » (il aurait fallu dire : à cette perspective) « comme ne méritant pas d'être examinée, méditent sur les conditions économiques et sociales des régions de l'Angleterre méridionale actuelle, qui en sont déjà arrivées à cette situation. Qu'ils réfléchissent à l'extension considérable que pourrait prendre ce système si la Chine était soumise au contrôle économique de semblables groupes de financiers, de « placeurs de capitaux » (les rentiers), de leurs fonctionnaires politiques et de leurs employés de commerce et d'industrie, qui drainent les profits du plus grand réservoir potentiel que le monde ait jamais connu afin de les consommer en Europe. Certes, la situation est trop complexe et le jeu des forces mondiales trop difficile à escompter pour qu'une prévision — celle-ci ou toute autre — de l'avenir dans une seule direction puisse être considérée comme la plus probable. Mais les influences qui régissent à l'heure actuelle l'impérialisme de l'Europe occidentale s'orientent dans cette direction, et si elles ne rencontrent pas de résistance, si elles ne sont pas détournées d'un autre côté, c'est dans ce sens qu'elles orienteront l'achèvement de ce processus. » Le social-libéral Hobson ne voit pas que cette « résistance » ne peut être opposée que par le prolétariat révolutionnaire, et seulement sous la forme d'une révolution sociale. Il n'est pas social-libéral pour rien ! Mais il a fort bien abordé, dès 1902, la question du rôle et de la portée des « Etats-Unis d'Europe » (avis au kautskiste Trotski !), comme aussi de tout ce que cherchent à voiler les kautskistes hypocrites des différents pays, à savoir le fait que les opportunistes (les social-chauvins) font cause commune avec la bourgeoisie impérialiste justement dans le sens de la création d'une Europe impérialiste sur le dos de l'Asie et de l'Afrique ; le fait que les opportunistes apparaissent objectivement comme une partie de la petite bourgeoisie et de certaines couches de la classe ouvrière, soudoyée avec les fonds du surprofit des impérialistes et convertie en chiens de garde du capitalisme, en corrupteurs du mouvement ouvrier. Nous avons maintes fois signalé, non seulement dans des articles, mais aussi dans des résolutions de notre Parti, cette liaison économique extrêmement profonde de la bourgeoisie impérialiste, très précisément, avec l'opportunisme qui a triomphé aujourd'hui (est-ce pour longtemps ?) du mouvement ouvrier. |
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Les guerres nationales bourgeoises renferme des leçons extraordinairement instructives. Extraits de Défense du marxisme. (Léon Trotsky - Coyoacan - Le 24 janvier 1940) - Rappelons une fois de plus l'alphabet. Dans la sociologie marxiste le point de départ initial de l'analyse est la définition de classe d'un phénomène donné: Etat, parti, tendance philosophique, école littéraire... etc. Dans la plupart des cas cependant la pure et simple définition de classes est insuffisante car une classe est composée de différentes couches, elle passe par différents stades de développement, elle est soumise à l'influence d'autres classes. Il est nécessaire pour une analyse complète de tenir compte de ces facteurs de deuxième ou de troisième ordre soit en partie soit en totalité, en fonction du but recherché. Mais pour un marxiste l'analyse est impossible sans une caractérisation de classe du phénomène considéré. - Le petit-bourgeois tend inévitablement à détacher les événements politiques de leur fondement social car toute approche de classe à l'égard des faits est organiquement étrangère à la position et à l'éducation du petit-bourgeois. - L'exemple des guerres nationales bourgeoises renferme, effectivement, des leçons extraordinairement instructives, mais Shachtman est passé à côté sans y réfléchir. Marx et Engels aspiraient à une Allemagne républicaine unifiée. Pendant la guerre de 1870-71 ils se rangèrent du côté des Allemands, bien que les parasites dynastiques exploitassent et déformassent ce combat. Shachtman insiste sur le fait que Marx et Engels se tournèrent sans délai contre la Prusse dès qu'elle annexa l'Alsace et la Lorraine. Mais ce changement d'attitude ne fait qu'illustrer notre pensée avec encore plus de clarté. Il est impossible d'oublier une seule minute qu'il s'agissait d'une guerre entre deux Etats bourgeois. Ainsi le dénominateur de classe était commun aux deux camps. On ne pouvait donc décider de quel côté se trouvait le "moindre mal" -dans la mesure où l'histoire laissait le choix- qu'en fonction de facteurs complémentaires. Du côté des Allemands il s'agissait de créer un Etat bourgeois national, comme arène de l'économie et de la culture. L'Etat national constituait alors un facteur historique progressiste. Dans cette mesure Marx et Engels se tenaient du côté des Allemands, malgré le Hohenzollern et ses junkers. L'annexion de l'Alsace et de la Lorraine brisait le principe de l'Etat national, tant vis-à-vis de la France que vis-à-vis de l'Allemagne et préparait la guerre de revanche. Il est naturel que Marx et Engels se soient alors brutalement retournés contre la Prusse. Ils ne risquaient pas en cela de rendre service à un système économique inférieur face à un système supérieur, les rapports bourgeois, je le rappelle, dominant dans les deux camps. Si la France, en 1870, avait été un Etat ouvrier, Marx et Engels se seraient trouvés de son côté dès le début du conflit puisque -on éprouve quelque malaise à le rappeler- le critère de classe dirigeait toute leur activité. (...) Il est superflu d'ajouter que le rôle du Hohenzollern dans la guerre de 1870-71 ne justifiait nullement le rôle historique général de la dynastie, ni son existence même. Fin de l'extrait. En 2011, 140 ans plus tard il ne restera plus rien de ces "leçons extraordinairement instructives" au sein du mouvement ouvrier français (notamment). Que Kadhafi ait incarné l'unité et la souveraineté de la Lybie, le pays le plus développé du continent africain, qu'Assad ait incarné une république laïque et un des pays les plus développés du Proche-Orient, face à des régimes monarchiques, féodaux, archaïques, de terribles dictatures pratiquant la charia, alors que ces deux Etats indépendants et souverains résisteront à l'impérialisme américain prêt à les détruire, à les disloquer si nécessaire en recourant à une horde de barbares sanguinaires pour parvenir à ses fins, les dirigeants du mouvement ouvrier de tous les partis sans exception reproduiront le discours des représentants de la réaction en présentant leurs chefs d'Etat comme de terribles dictateurs à la tête de régimes tyranniques. Les dirigeants de tous les partis sans exception du mouvement ouvrier ne tiendront pas compte non plus que Kadhafi et Assad bénéficiaient du soutien de l'immense majorité de leurs peuples. A aucun moment ils ne produiront une analyse sur la situation en Libye et en Syrie sur la base des rapports existant entre les classes dans ces pays en les reliant au développement du capitalisme mondial. Pire, à l'instar des représentants des puissances occidentales et des médias ils pratiqueront l'autocensure en refusant d'utiliser les arguments ou les faits en leur possession qui leur auraient permis de démonter la propagande de guerre de Washington, Bruxelles et de l'OTAN. Un grand nombre de commentateurs bourgeois se sont demandés pourquoi contrairement à autrefois quand des pays dominés étaient agressés par des pays dominants le mouvement ouvrier international se mobilisait au côté des pays dominés agressés par des impérialistes, ou lorsque que des pays luttaient pour conquérir leur indépendance ou leur souveraineté, de nos jours il les abandonnait à leur triste sort, sans pouvoir répondre à cette question, puisqu'il leur aurait fallu mettre en lumière que le mouvement ouvrier international était totalement corrompu à quelques exceptions près marginales, et qu'il était complice des impérialistes intervenant militairement en Libye et en Syrie. En résumé, les dirigeants de tous les tous les partis sans exception du mouvement ouvrier se livreront au double langage habituel, consistant à dénoncer une agression impérialiste tout en reprenant à leur compte les arguments des représentants de l'impérialisme qui la justifiaient ainsi, de sorte que l'ensemble de ces arguments se neutralisaient réciproquement et laissait le champs libre au camp du plus puissant, au camp de la guerre, ce qui explique pourquoi ils se mirent dans une situation qui ne leur permettait pas de mobiliser les masses au côté des peuples libyen et syriens contre ces guerres néocolonialistes, pour peu qu'ils en aient eu l'intention un jour, ce dont on est en droit de douter fortement au regard de cette expérience. Cette méthode du double langage et jeu était fort pratique ou présentait l'avantage de laisser à chaque militant ou travailleur l'opportunité d'interpréter la situation en fonction de ses intérêts individuels et non en se situant sur le terrain de la lutte des classes, ce qu'ils ignoreront évidemment. Comment, en s'appuyant sur l'un de ces arguments contradictoires de manière à diviser le mouvement ouvrier, à le paralyser, mieux, de sorte qu'aucune tendance ne s'en dégage, ce qui offrirait pas la suite l'opportunité à ses dirigeants de manoeuvrer ou d'instrumentaliser les conclusions de ces guerres à leur profit sans scrupule et pratiquement sans risque, puisque militants et travailleurs n'y ayant rien compris continueront de se faire manipuler. Il suffira d'invoquer la situation en France ou de reporter sur les travailleurs leur propre impuissance ou trahison et le tour sera joué. Les dirigeants de tous les partis sans exception du mouvement ouvrier ont ainsi trahi le principe de l'internationalisme prolétarien, du droit des peuples à l'autodétermination, et démontré si nécessaire qu'ils avaient bien rompu avec le marxisme et le socialisme dont ils continuent de se réclamer. |
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Tendance historique de l’accumulation capitaliste. Extrait du Capital. (K. Marx - F. Engels 1867) Chapitre XXXII : Tendance historique de l’accumulation capitaliste Ainsi donc ce qui gît au fond de l'accumulation primitive du capital, au fond de sa genèse historique, c'est l'expropriation du producteur immédiat, c'est la dissolution de la propriété fondée sur le travail personnel de son possesseur. La propriété privée, comme antithèse de la propriété collective, n’existe que là où les instruments et les autres conditions extérieures du travail appartiennent à des particuliers. Mais selon que ceux-ci sont les travailleurs ou les non-travailleurs, la propriété privée change de face. Les formes infiniment nuancées qu'elle affecte à première vue ne font que réfléchir les états intermédiaires entre ces deux extrêmes. La propriété privée du travailleur sur les moyens de son activité productive est le corollaire de la petite industrie, agricole ou manufacturière, et celle-ci constitue la pépinière de la production sociale, l'école où s'élaborent l'habileté manuelle, l'adresse ingénieuse et la libre individualité du travailleur. Certes, ce mode de production se rencontre au milieu de l'esclavage, du servage et d'autres états de dépendance. Mais il ne prospère, il ne déploie toute son énergie, il ne revêt sa forme intégrale et classique que là où le travailleur est le propriétaire libre des conditions de travail qu'il met lui-même en oeuvre, le paysan, du sol qu'il cultive, l'artisan, de l'outillage qu'il manie, comme le virtuose, de son instrument. Ce régime industriel de petits producteurs indépendants, travaillant à leur compte, présuppose le morcellement du sol et l'éparpillement des autres moyens de production. Comme il en exclut la concentration, il exclut aussi la coopération sur une grande échelle, la subdivision de la besogne dans l'atelier et aux champs, le machinisme, la domination savante de l'homme sur la nature, le libre développement des puissances sociales du travail, le concert et l'unité dans les fins, les moyens et les efforts de l'activité collective. Il n'est compatible qu'avec un état de la production et de la société étroitement borné. L'éterniser, ce serait, comme le dit pertinemment Pecqueur, « décréter la médiocrité en tout ». Mais, arrivé à un certain degré, il engendre de lui-même les agents matériels de sa dissolution. A partir de ce moment, des forces et des passions qu'il comprime, commencent à s'agiter au sein de la société. Il doit être, il est anéanti. Son mouvement d'élimination transformant les moyens de production individuels et épars en moyens de production socialement concentrés, faisant de la propriété naine du grand nombre la propriété colossale de quelquesuns, cette douloureuse, cette épouvantable expropriation du peuple travailleur, voilà les origines, voilà la genèse du capital. Elle embrasse toute une série de procédés violents, dont nous n'avons passé en revue que les plus marquants sous le titre de méthodes d'accumulation primitive. L'expropriation des producteurs immédiats s'exécute avec un vandalisme impitoyable qu'aiguillonnent les mobiles les plus infâmes, les passions les plus sordides et les plus haïssables dans leur petitesse. La propriété privée, fondée sur le travail personnel, cette propriété qui soude pour ainsi dire le travailleur isolé et autonome aux conditions extérieures du travail, va être supplantée par la propriété privée capitaliste, fondée sur l'exploitation du travail d'autrui, sur le salariat (81). Dès que ce procès de transformation a décomposé suffisamment et de fond en comble la vieille société, que les producteurs sont changés en prolétaires, et leurs conditions de travail, en capital, qu'enfin le régime capitaliste se soutient par la seule force économique des choses, alors la socialisation ultérieure du travail, ainsi que la métamorphose progressive du sol et des autres moyens de production en instruments socialement exploités, communs, en un mot, l'élimination ultérieure des propriétés privées, va revêtir une nouvelle forme. Ce qui est maintenant à exproprier, ce n'est plus le travailleur indépendant, mais le capitaliste, le chef d'une armée ou d'une escouade de salariés. Cette expropriation s'accomplit par le jeu des lois immanentes de la production capitaliste, lesquelles aboutissent à la concentration des capitaux. Corrélativement à cette centralisation, à l'expropriation du grand nombre des capitalistes par le petit, se développent sur une échelle toujours croissante l'application de la science à la technique, l'exploitation de la terre avec méthode et ensemble, la transformation de l'outil en instruments puissants seulement par l'usage commun, partant l'économie des moyens de production, l'entrelacement de tous les peuples dans le réseau du marché universel, d'où le caractère international imprimé au régime capitaliste. A mesure que diminue le nombre des potentats du capital qui usurpent et monopolisent tous les avantages de cette période d'évolution sociale, s'accroissent la misère, l'oppression, l'esclavage, la dégradation, l'exploitation, mais aussi la résistance de la classe ouvrière sans cesse grossissante et de plus en plus disciplinée, unie et organisée par le mécanisme même de la production capitaliste. Le monopole du capital devient une entrave pour le mode de production qui a grandi et prospéré avec lui et sous ses auspices. La socialisation du travail et la centralisation de ses ressorts matériels arrivent à un point où elles ne peuvent plus tenir dans leur enveloppe capitaliste. Cette enveloppe se brise en éclats. L'heure de la propriété capitaliste a sonné. Les expropriateurs sont à leur tour expropriés (82). L'appropriation capitaliste, conforme au mode de production capitaliste, constitue la première négation de cette propriété privée qui n'est que le corollaire du travail indépendant et individuel. Mais la production capitaliste engendre elle-même sa propre négation avec la fatalité qui préside aux métamorphoses de la nature. C'est la négation de la négation. Elle rétablit non la propriété privée du travailleur, mais sa propriété individuelle, fondée sur les acquêts de, l'ère capitaliste, sur la coopération et la possession commune de tous les moyens de production, y compris le sol. Pour transformer la propriété privée et morcelée, objet du travail individuel, en propriété capitaliste, il a naturellement fallu plus de temps, d'efforts et de peines que n'en exigera la métamorphose en propriété sociale de la propriété capitaliste, qui de fait repose déjà sur un mode de production collectif. Là, il s'agissait de l'expropriation de la masse par quelques usurpateurs; ici, il s'agit de l'expropriation de quelques, usurpateurs par la masse. (K . Marx : Le Capital - Livre I – Section VIII) (81) « Nous sommes... dans une condition tout à fait nouvelle de la société... nous tendons à séparer complètement toute espèce de propriété d'avec toute espèce de travail. » (Sismondi : Nouveaux principes de l’Econ. polit., t. Il, p. 434.) (82) « Le progrès de l'industrie, dont la bourgeoisie est l'agent sans volonté propre et sans résistance, substitue à l'isolement des ouvriers, résultant de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l'association. Ainsi, le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de production et d'appropriation. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus elles sont réactionnaires. elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. » (Karl Marx et Friedrich Engels : Manifeste du Parti communiste, Lond., 1847 p. 9, 11.) |
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Leur morale de classe et la nôtre. Friedrich Engels (1878) : Anti-Duhring Chapitre IX :: La morale et le droit.. Vérités éternelles. Extrait. ... le bien et le mal. Cette opposition se meut exclusivement sur le terrain moral, donc dans un domaine qui appartient à l'histoire des hommes, et c'est ici que les vérités définitives en dernière analyse sont le plus clairsemées. De peuple à peuple, de période à période, les idées de bien et de mal ont tant changé que souvent elles se sont carrément contredites. - Mais, objectera-t-on, le bien n'est pourtant pas le mal, le mal pas le bien; si le bien et le mal sont mis dans le même sac, c'est la fin de toute moralité et chacun peut agir à sa guise. - Telle est aussi, dépouillée de toute solennité sibylline, l'opinion de M. Dühring. Mais la chose ne se règle tout de même pas si simplement. Si c'était aussi simple, on ne disputerait pas du bien et du mal, chacun saurait ce qui est bien et ce qui est mal. Mais qu'en est-il à présent ? Quelle morale nous prêche-t-on aujourd'hui ? C'est d'abord la morale féodale chrétienne, héritage de la foi des siècles passés, qui se divise essentiellement à son tour en une morale catholique et une morale protestante, ce qui n'empêche pas derechef des subdivisions allant de la morale catholico-jésuite et de la morale protestante orthodoxe jusqu'à la morale latitudinaire. A côté de cela figure la morale bourgeoise moderne, puis derechef à côté de celle-ci la morale de l'avenir, celle du prolétariat, de sorte que rien que dans les pays les plus avancés d'Europe, le passé, le présent et l'avenir fournissent trois grands groupes de théories morales qui sont valables simultanément et à côté l'une de l'autre. Quelle est donc la vraie ? Aucune, au sens d'un absolu définitif; mais la morale qui possède le plus d'éléments prometteurs de durée est sûrement celle qui, dans le présent, représente le bouleversement du présent, l'avenir, c'est donc la morale prolétarienne. Dès lors que nous voyons les trois classes de la société moderne, l'aristocratie féodale, la bourgeoisie et le prolétariat, avoir chacune sa morale particulière, nous ne pouvons qu'en tirer la conclusion que, consciemment ou inconsciemment, les hommes puisent en dernière analyse leurs conceptions morales dans les rapports pratiques sur lesquels se fonde leur situation de classe, - dans les rapports économiques dans lesquels ils produisent et échangent. Cependant, dans les trois théories morales citées ci-dessus, il y a maintes choses communes à toutes les trois : ne serait-ce pas là un fragment de la morale fixée une fois pour toutes ? Ces théories morales représentent trois stades différents de la même évolution historique, elles ont donc un arrière-plan historique commun et par suite, nécessairement, beaucoup d'éléments communs . Plus encore. A des stades de développement économique semblables, ou à peu près semblables, les théories morales doivent nécessairement concorder plus ou moins. Dès l'instant où la propriété privée des objets mobiliers s'était développée, il fallait bien que toutes les sociétés où cette propriété privée prévalait eussent en commun le commandement moral : tu ne voleras point. Est-ce que par là ce commandement devient un commandement moral éternel ? Nullement. Dans une société où les motifs de vol sont éliminés, où par conséquent, à la longue, les vols ne peuvent être commis que par des aliénés, comme on rirait du prédicateur de morale qui voudrait proclamer solennellement la vérité éternelle : Tu ne voleras point ! C'est pourquoi nous repoussons toute prétention de nous imposer quelque dogmatisme moral que ce soit comme loi éthique éternelle, définitive, désormais immuable, sous le prétexte que le monde moral a lui aussi ses principes permanents qui sont au-dessus de l'histoire et des différences nationales. Nous affirmons, au contraire, que toute théorie morale du passé est, en dernière analyse, le produit de la situation économique de la société de son temps. Et de même que la société a évolué jusqu'ici dans des oppositions de classes, la morale a été constamment une morale de classe; ou bien elle justifiait la domination et les intérêts de la classe dominante, ou bien elle représentait, dès que la classe opprimée devenait assez puissante, la révolte contre cette domination et les intérêts d'avenir des opprimés. Qu'avec cela, il se soit en gros effectué un progrès, pour la morale comme pour toutes les autres branches de la connaissance humaine, on n'en doute pas. Mais nous n'avons pas encore dépassé la morale de classe. Une morale réellement humaine, placée au-dessus des oppositions de classe et de leur souvenir, ne devient possible qu'à un niveau de la société où on a non seulement vaincu, mais oublié pour la pratique de la vie, l'opposition des classes. Que l'on mesure maintenant la présomption de M. Dühring qui, du sein de la vieille société de classes, prétend, à la veille d'une révolution sociale, imposer à la société sans classes de l'avenir une morale éternelle, indépendante du temps et des transformations du réel ! A supposer même, - ce que nous ignorons jusqu'à présent, - qu'il comprenne tout au moins dans ses lignes fondamentales la structure de cette société future. |
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Syndicalisme et communisme. (L. Trotsky - Oeuvres 1929) La question syndicale est une des plus importantes pour le mouvement ouvrier, et donc pour l'Opposition aussi. Sans position claire sur cette question, l'Opposition sera incapable de gagner une influence véritable dans la classe ouvrière. C'est pourquoi je crois nécessaire de soumettre ici à la discussion quelques considérations sur la question syndicale. 1- Le Parti communiste est l'arme fondamentale de l'action révolutionnaire du prolétariat, l'organisation de combat de son avant-garde qui doit s’élever au rôle de guide de la classe ouvrière dans toutes les sphères de sa lutte, sans exception, par conséquent mouvement syndical inclus. 2- Ceux qui, par principe, opposent l’autonomie syndicale au leadership du parti communiste, opposent ainsi — qu’ils le veuillent ou non — la partie la plus rétrograde du prolétariat à l'avant-garde de la classe ouvrière, la lutte pour des revendications immédiates à la lutte pour la libération totale des travailleurs, le réformisme au communisme, l’opportunisme au marxisme révolutionnaire. 3- Le syndicalisme français d'avant-guerre, à ses débuts et pendant sa croissance, en combattant pour l'autonomie syndicale, combattit réellement pour son indépendance vis-à-vis du gouvernement bourgeois et de ses partis, parmi lesquels celui du socialisme réformiste et parlementaire. C'était une lutte contre l'opportunisme, par une voie révolutionnaire.
4- La théorie de la minorité active était essentiellement une théorie inachevée du parti prolétarien. Dans sa pratique, le syndicalisme révolutionnaire était l’embryon d'un parti révolutionnaire contre l'opportunisme, c'était une remarquable esquisse du communisme révolutionnaire. 5- La faiblesse de l'anarcho-syndicalisme, même dans sa période classique, était l'absence d'une base théorique correcte, et donc une mauvaise compréhension de la nature de l'Etat et de son rôle dans la lutte de classe ; une conception inachevée, incomplète et par conséquent erronée du rôle de la minorité révolutionnaire, c’est-à-dire du parti. De là les erreurs de tactique, comme le fétichisme de la grève générale, ignorant le lien entre le soulèvement et la prise du pouvoir, etc. 6- Après la guerre, le syndicalisme français a trouvé à la fois sa réfutation, son développement et son achèvement dans le communisme. Les tentatives pour rétablir le syndicalisme révolutionnaire tournent maintenant le dos à l'histoire. Pour le mouvement ouvrier, de telles tentatives ne peuvent avoir qu’une signification réactionnaire. 7- Les épigones du syndicalisme transforment (en paroles) l'indépendance de l'organisation syndicale vis-à-vis de la bourgeoisie et des socialistes réformistes en indépendance en général, en indépendance absolue vis-à-vis de tous les partis, parti communiste inclus.
8- L'indépendance face à l’influence de la bourgeoisie ne peut pas être un état passif. Elle ne peut que s'exprimer par des actes politiques, c’est-à-dire par la lutte contre la bourgeoisie. Cette lutte doit être inspirée par un programme spécifique qui exige organisation et tactique pour son application. C'est l'union du programme, de l'organisation et de la tactique qui constitue le parti. C’est pourquoi la véritable indépendance du prolétariat vis-à-vis du gouvernement bourgeois ne peut être réalisée sans que le prolétariat mène sa lutte sous la conduite d'un parti révolutionnaire et non d’un parti opportuniste. 9- Les épigones du syndicalisme voudraient nous faire croire que les syndicats se suffisent à eux-mêmes. Théoriquement, ça ne veut rien dire, mais en pratique ça signifie la dissolution de l’avant-garde révolutionnaire dans les masses, dans les syndicats.
11-Dans les syndicats, les communistes sont naturellement soumis à la discipline du parti, quelques soient les postes qu’ils occupent. Ceci n'exclut pas mais présuppose leur soumission à la discipline du syndicat. En d'autres termes, le parti ne leur impose aucune ligne de conduite qui contredirait l'état d'esprit ou les avis de la majorité des membres des syndicats. Dans des cas tout à fait exceptionnels, quand le parti considère impossible la soumission de ses membres à une décision réactionnaire du syndicat, il montre ouvertement à ses membres les conséquences qui en découlent, comme des retraits de responsabilités syndicales, des expulsions, et ainsi de suite.
12- Les caractéristiques du leadership du parti, ses formes et ses méthodes, peuvent différer profondément selon les conditions générales d'un pays donné ou selon sa période de développement.
13- Il est clair que l'influence du Parti communiste de manière générale, y compris dans les syndicats, se développera au fur et à mesure que la situation deviendra plus révolutionnaire. Ces conditions permettent une appréciation du degré et de la forme de la véritable autonomie des syndicats, l’autonomie réelle et non métaphysique. En période de “paix”, quand les formes les plus militantes d'action syndicale sont des grèves économiques isolées, le rôle direct du parti dans les syndicats reste au second plan. En règle générale, le parti n’intervient pas dans chaque grève isolée. Il aide le syndicat à décider si la grève est opportune, par son information politique et économique et par son conseil. Il sert la grève par son agitation, etc. Le premier rôle dans la grève revient naturellement au syndicat.
14- Les faits démontrent que des syndicats politiquement “indépendants” n’existent nulle part. Il n'y en a jamais eu. L'expérience et la théorie indiquent qu'il n'y en aura jamais. Aux Etats-Unis, les syndicats sont directement liés par leur appareil au patronat industriel et aux partis bourgeois. En Angleterre, les syndicats, qui dans le passé ont principalement soutenu les libéraux, constituent maintenant la base du parti travailliste. En Allemagne, les syndicats marchent sous la bannière de la social-démocratie. En république soviétique, leur conduite appartient aux bolcheviques. En France, une des organisations syndicales suit les socialistes, l’autre les communistes. En Finlande, les syndicats ont été divisés il y a un peu de temps, l’un allant vers la social-démocratie, l'autre vers le communisme. C'est comme ça partout.
15- L'expression courante du syndicalisme d’autrefois est la prétendue Ligue syndicaliste. Par tous ses traits, elle apparaît comme une organisation politique qui cherche à subordonner le mouvement syndical à son influence. En fait la Ligue recrute ses membres non pas selon les principes syndicaux, mais selon ceux des groupements politiques ; elle a sa plateforme, faute de programme, et la défend dans ses publications ; elle a sa propre discipline interne dans le mouvement syndical. Dans les congrès des confédérations, ses partisans agissent en tant que fraction politique tout comme la fraction communiste. Pour faire court, la tendance de la Ligue syndicaliste se ramène à une lutte pour libérer les deux confédérations du leadership des socialistes et des communistes et pour les unir sous la direction du groupe de Monatte.
16- Le droit d'un parti politique d’agir pour gagner les syndicats à son influence ne doit pas être nié, mais cette question doit être posée : Au nom de quel programme et de quelle tactique cette organisation agit-elle ? De ce point de vue, la Ligue syndicaliste ne donne pas les garanties nécessaires. Son programme est extrêmement amorphe, de même que sa tactique. Dans ses positions politiques elle agit seulement au fil des événements. Reconnaissant la révolution prolétarienne et même la dictature du prolétariat elle ignore le parti et ses droits, est contre le leadership communiste, sans lequel la révolution prolétarienne risquerait de rester à jamais une expression vide. 17- L'idéologie de l'indépendance syndicale n'a rien de commun avec les idées et les sentiments du prolétariat en tant que classe. Si le parti, par sa direction, est capable d'assurer une politique correcte et clairvoyante dans les syndicats, pas un seul ouvrier n’aura l'idée de se rebeller contre le leadership du parti. L'expérience historique des bolcheviques l’a prouvé.
18- Après le fétichisme de l’“indépendance”, la Ligue syndicaliste transforme également la question de l'unité syndicale en fétiche.
19- Huit ans se sont écoulés depuis la scission syndicale en France. Pendant ce temps, les deux organisations se sont certainement liées avec les deux partis politiques mortellement ennemis. Dans ces conditions, penser pouvoir unifier le mouvement syndical par la simple bonne parole de l'unité serait se bercer d’illusions. Déclarer que sans unification préalable des deux centrales syndicales non seulement la révolution prolétarienne mais même une lutte de classe sérieuse seraient impossible, revient à faire dépendre l’avenir de la révolution de la clique corrompue des réformistes syndicaux.
20- Le véritable chemin de l'unité révolutionnaire du prolétariat se situe dans le redressement, l’expansion et la consolidation de la C.G.T.U. révolutionnaire et dans l'affaiblissement de la C.G.T. réformiste.
21- La nouvelle opposition syndicale ne veut évidemment pas aller sur le chemin du syndicalisme. En même temps, elle se sépare du parti — non avec l’idée d’un certain leadership , mais avec le parti en général. Ce qui signifie tout simplement se désarmer idéologiquement et retomber dans le corporatisme. 22- L'opposition syndicale dans l'ensemble est très variée. Mais elle est caractérisée par quelques traits communs qui ne la rapprochent pas de l'opposition communiste de gauche mais, au contraire, s'opposent à elle.
23- Il est complètement faux d’affirmer que ces dernières années — contrairement à ce qui s'est produit en Allemagne, en Tchécoslovaquie et dans d'autres pays — on n'a pas constitué en France une aile droite au sein du camp révolutionnaire. Le point principal est que, abandonnant la politique révolutionnaire du communisme, l’opposition de droite en France, conformément aux traditions du mouvement ouvrier français a pris un caractère syndical, cachant de cette façon sa physionomie politique. Au fond, la majorité de l'opposition syndicale représente l'aile droite, comme le groupe de Brandler en Allemagne, les syndicalistes tchèques qui après la scission ont pris une position clairement réformiste, etc. 24- On peut chercher à objecter que toutes les considérations précédentes ne seraient valables qu’à la condition que le parti communiste ait une politique correcte. Mais cette objection n’est pas fondée. La question des rapports entre le parti, qui représente le prolétariat comme il devrait être, et les syndicats, qui représentent le prolétariat tel qu’il est, est la question la plus fondamentale du marxisme révolutionnaire. Ce serait une erreur de rejeter la seule réponse possible à cette question seulement parce que le parti communiste, sous l'influence de raisons objectives et subjectives à propos desquelles nous avons parlé plus d’une fois, conduit maintenant une politique erronée envers les syndicats, comme dans d'autres domaines. Une politique correcte doit être opposée à une politique erronée. C’est dans ce but que l'opposition de gauche s’est constituée en fraction. Si l’on considère que le Parti communiste français dans sa totalité est dans un état complètement irrécupérable — ce que nous ne pensons pas — un autre parti doit lui être opposé. Mais la question de la relation du parti à la classe ne change pas d’un iota par ce fait.
25- La tâche bien comprise du Parti communiste ne consiste pas seulement à gagner en influence sur les syndicats, tels qu'ils sont, mais à gagner, par le biais des syndicats, une influence sur la majorité de la classe ouvrière. Ce n'est possible que si les méthodes utilisées par le parti dans les syndicats correspondent à la nature et aux tâches de ces derniers. La lutte d’influence du parti dans les syndicats se vérifie objectivement dans le fait qu'ils prospèrent ou pas, qu’ils augmentent le nombre de leurs syndiqués et au-delà leurs relations avec les masses les plus larges. Si le parti paie le prix de son influence dans les syndicats par leur amoindrissement et par le dernier des fractionnismes — convertissant les syndicats en auxiliaires du parti pour des objectifs ponctuels et les empêchant de devenir des organisations de masse — les relations entre le parti et la classe sont erronées. Il n'est pas nécessaire d’épiloguer sur les causes d’une telle situation. Nous l'avons fait plus d'une fois et nous le faisons chaque jour. La nature changeante de la politique communiste officielle reflète sa tendance aventuriste à se vouloir maître de la classe ouvrière dans les plus brefs délais, par tous les moyens (mises en scène, inventions, agitation superficielle, etc).
26- L'Opposition de gauche doit indissolublement lier les questions du mouvement syndical aux questions de la lutte politique du prolétariat. Elle doit donner une analyse concrète du stade actuel de développement du mouvement ouvrier français. Elle doit donner une évaluation, tant quantitative que qualitative, du mouvement actuel des grèves et de ses perspectives par rapport aux perspectives du développement économique de la France. Il est inutile de dire qu'elle rejette complètement la perspective de la stabilisation du capitalisme et de la paix pour les prochaines décennies. Elle procède à partir d'une évaluation de notre époque en tant que révolutionnaire. Elle émerge de la nécessité d'une préparation adéquate de l’avant-garde prolétarienne devant des retournements non seulement probables mais inévitables. Son action la plus ferme et la plus implacable est dirigée contre les rodomontades soi-disant révolutionnaires de la bureaucratie centriste, contre l'hystérie politique qui ne tient pas compte des conditions et qui confond aujourd'hui avec hier ou avec demain ; plus fermement et résolument encore doit-elle se positionner contre les éléments de la droite qui reprennent sa critique et s’y dissimulent afin d’introduire leurs tendances dans le marxisme révolutionnaire. 27- Une nouvelle délimitation ? De nouvelles polémiques ? De nouvelles scissions ? Ce seront les lamentations des âmes pures mais fatiguées, qui voudraient transformer l'Opposition en une retraite calme où l’on pourrait tranquillement prendre congé des grandes tâches, tout en préservant intact le nom de révolutionnaire « de gauche ». Non ! Nous leur disons, à ces âmes fatiguées : nous ne voyageons certainement pas sur la même route. La vérité n'a pourtant jamais été la somme de petites erreurs. Une organisation révolutionnaire n'a pourtant jamais été composée de petits groupes conservateurs, cherchant avant tout à se démarquer les uns des autres. Il y a des époques où la tendance révolutionnaire est réduite à une petite minorité dans le mouvement ouvrier. Mais ces époques n’exigent pas des arrangements entre les petits groupes pour se cacher mutuellement leurs péchés mais exigent au contraire une lutte doublement implacable pour une perspective correcte et une formation des cadres dans l'esprit du marxisme authentique. Ce n’est qu’ainsi que la victoire est possible. 28- Pour autant l’auteur de ces lignes est personnellement concerné et doit admettre que la notion qu'il a eue du groupe de Monatte quand il a été expulsé d’Union Soviétique s’est avérée être trop optimiste, donc fausse. Pendant plusieurs années, l'auteur n'a pas eu la possibilité de suivre l'activité de ce groupe. Il l'a jugée de par ses souvenirs. Les divergences se sont avérées plus profondes et plus aiguës qu’on pouvait le supposer. Les derniers événements ont montré au-delà du doute que sans démarcation idéologique claire et précise de la ligne du syndicalisme, l'Opposition communiste en France n'ira pas de l’avant. Les thèses ici proposées ne sont qu’une première étape dans l’élaboration de cette démarcation, prélude à la lutte réussie contre le baragouin révolutionnaire et la nature opportuniste de Cachin, Monmousseau et compagnie. |
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Pourquoi le socialisme ? par Albert Einstein (1949) Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui. Considérons d’abord la question au point de vue de la connaissance scientifique. Il pourrait paraître qu’il n’y ait pas de différences méthodologiques essentielles entre l’astronomie, par exemple, et l’économie : les savants dans les deux domaines essaient de découvrir les lois généralement acceptables d’un groupe déterminé de phénomènes, afin de rendre intelligibles, d’une manière aussi claire que possible, les relations réciproques existant entre eux. Mais en réalité de telles différences existent. La découverte de lois générales en économie est rendue difficile par la circonstance que les phénomènes économiques observés sont souvent influencés par beaucoup de facteurs qu’il est très difficile d’évaluer séparément. En outre, l’expérience accumulée depuis le commencement de la période de l’histoire humaine soi-disant civilisée a été — comme on le sait bien — largement influencée et délimitée par des causes qui n’ont nullement un caractère exclusivement économique. Par exemple, la plupart des grands États dans l’histoire doivent leur existence aux conquêtes. Les peuples conquérants se sont établis, légalement et économiquement, comme classe privilégiée du pays conquis. Ils se sont attribués le monopole de la terre et ont créé un corps de prêtres choisis dans leur propre rang. Les prêtres, qui contrôlèrent l’éducation, érigèrent la division de la société en classes en une institution permanente et créèrent un système de valeurs par lequel le peuple fut dès lors, en grande partie inconsciemment, guidé dans son comportement social. Mais la tradition historique date pour ainsi dire d’hier ; nulle part nous n’avons dépassé ce que Thorstein Veblen appelait « la phase de rapine » du développement humain. Les faits économiques qu’on peut observer appartiennent à cette phase et les lois que nous pouvons en déduire ne sont pas applicables à d’autres phases. Puisque le but réel du socialisme est de dépasser la phase de rapine du développement humain et d’aller en avant, la science économique dans son état actuel peut projeter peu de lumière sur la société socialiste de l’avenir. En second lieu, le socialisme est orienté vers un but éthico-social. Mais la science ne peut pas créer des buts, encore moins peut-elle les faire pénétrer dans les êtres humains ; la science peut tout au plus fournir les moyens par lesquels certains buts peuvent être atteints. Mais les buts mêmes sont conçus par des personnalités animées d’un idéal moral élevé et — si ces buts ne sont pas mort-nés, mais vivants et vigoureux — sont adoptés et portés en avant par ces innombrables êtres humains qui, à demi inconscients, déterminent la lente évolution de la société. Pour ces raisons nous devrions prendre garde de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains ; et nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société. D’innombrables voix ont affirmé, il n’y a pas longtemps, que la société humaine traverse une crise, que sa stabilité a été gravement troublée. Il est caractéristique d’une telle situation que des individus manifestent de l’indifférence ou, même, prennent une attitude hostile à l’égard du groupe, petit ou grand, auquel ils appartiennent. Pour illustrer mon opinion je veux évoquer ici une expérience personnelle. J’ai récemment discuté avec un homme intelligent et d’un bon naturel sur la menace d’une autre guerre, qui, à mon avis, mettrait sérieusement en danger l’existence de l’humanité, et je faisais remarquer que seule une organisation supranationale offrirait une protection contre ce danger. Là-dessus mon visiteur me dit tranquillement et froidement : « Pourquoi êtes-vous si sérieusement opposé à la disparition de la race humaine ? » Je suis sûr que, il y a un siècle, personne n’aurait si légèrement fait une affirmation de ce genre. C’est l’affirmation d’un homme qui a vainement fait des efforts pour établir un équilibre dans son intérieur et qui a plus ou moins perdu l’espoir de réussir. C’est l’expression d’une solitude et d’un isolement pénibles dont tant de gens souffrent de nos jours. Quelle en est la cause ? Y a-t-il un moyen d’en sortir ? Il est facile de soulever des questions pareilles, mais il est difficile d’y répondre avec tant soit peu de certitude. Je vais néanmoins essayer de le faire dans la mesure de mes forces, bien que je me rende parfaitement compte que nos sentiments et nos tendances sont souvent contradictoires et obscurs et qu’ils ne peuvent pas être exprimés dans des formules aisées et simples. L’homme est en même temps un être solitaire et un être social. Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leurs tristesses et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. Il est fort possible que la force relative de ces deux tendances soit, dans son fond, fixée par l’hérédité. Mais la personnalité qui finalement apparaît est largement formée par le milieu où elle se trouve par hasard pendant son développement, par la structure de la société dans laquelle elle grandit, par la tradition de cette société et son appréciation de certains genres de comportement. Le concept abstrait de « société » signifie pour l’individu humain la somme totale de ses relations, directes et indirectes, avec ses contemporains et les générations passées. Il est capable de penser, de sentir, de lutter et de travailler par lui-même, mais il dépend tellement de la société — dans son existence physique, intellectuelle et émotionnelle — qu’il est impossible de penser à lui ou de le comprendre en dehors du cadre de la société. C’est la « société » qui fournit à l’homme la nourriture, les vêtements, l’habitation, les instruments de travail, le langage, les formes de la pensée et la plus grande partie du contenu de la pensée ; sa vie est rendue possible par le labeur et les talents de millions d’individus du passé et du présent, qui se cachent sous ce petit mot de « société ». Il est, par conséquent, évident que la dépendance de l’individu à la société est un fait naturel qui ne peut pas être supprimé — exactement comme dans le cas des fourmis et des abeilles. Cependant, tandis que tout le processus de la vie des fourmis et des abeilles est fixé, jusque dans ses infimes détails, par des instincts héréditaires rigides, le modèle social et les relations réciproques entre les êtres humains sont très variables et susceptibles de changement. La mémoire, la capacité de faire de nouvelles combinaisons, le don de communication orale ont rendu possibles des développements parmi les êtres humains qui ne sont pas dictés par des nécessités biologiques. De tels développements se manifestent dans les traditions, dans les institutions, dans les organisations, dans la littérature, dans la science, dans les réalisations de l’ingénieur et dans les œuvres d’art. Ceci explique comment il arrive que l’homme peut, dans un certain sens, influencer sa vie par sa propre conduite et comment, dans ce processus, la pensée et le désir conscients peuvent jouer un rôle. L’homme possède à sa naissance, par hérédité, une constitution biologique que nous devons considérer comme fixe et immuable, y compris les impulsions naturelles qui caractérisent l’espèce humaine. De plus, pendant sa vie il acquiert une constitution culturelle qu’il reçoit de la société par la communication et par beaucoup d’autres moyens d’influence. C’est cette constitution culturelle qui, dans le cours du temps, est sujette au changement et qui détermine, à un très haut degré, les rapports entre l’individu et la société. L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation des soi-disant cultures primitives, que le comportement social des êtres humains peut présenter de grandes différences, étant donné qu’il dépend des modèles de culture dominants et des types d’organisation qui prédominent dans la société. C’est là-dessus que doivent fonder leurs espérances tous ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme : les êtres humains ne sont pas, par suite de leur constitution biologique, condamnés à se détruire mutuellement ou à être à la merci d’un sort cruel qu’ils s’infligent eux-mêmes. Si nous nous demandons comment la structure de la société et l’attitude culturelle de l’homme devraient être changées pour rendre la vie humaine aussi satisfaisante que possible, nous devons constamment tenir compte du fait qu’il y a certaines conditions que nous ne sommes pas capables de modifier. Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, la nature biologique de l’homme n’est point, pour tous les buts pratiques, sujette au changement. De plus, les développements technologiques et démographiques de ces derniers siècles ont créé des conditions qui doivent continuer. Chez des populations relativement denses, qui possèdent les biens indispensables à leur existence, une extrême division du travail et une organisation de production très centralisée sont absolument nécessaires. Le temps, qui, vu de loin, paraît si idyllique, a pour toujours disparu où des individus ou des groupes relativement petits pouvaient se suffire complètement à eux-mêmes. On n’exagère pas beaucoup en disant que l’humanité constitue à présent une communauté planétaire de production et de consommation. Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société. L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Nous voyons devant nous une immense société de producteurs dont les membres cherchent sans cesse à se priver mutuellement du fruit de leur travail collectif — non pas par la force, mais, en somme, conformément aux règles légalement établies. Sous ce rapport, il est important de se rendre compte que les moyens de la production — c’est-à-dire toute la capacité productive nécessaire pour produire les biens de consommation ainsi que, par surcroît, les biens en capital — pourraient légalement être, et sont même pour la plus grande part, la propriété privée de certains individus. Pour des raisons de simplicité je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler « ouvriers » tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. Le possesseur des moyens de production est en état d’acheter la capacité de travail de l’ouvrier. En se servant des moyens de production, l’ouvrier produit de nouveaux biens qui deviennent la propriété du capitaliste. Le point essentiel dans ce processus est le rapport entre ce que l’ouvrier produit et ce qu’il reçoit comme salaire, les deux choses étant évaluées en termes de valeur réelle. Dans la mesure où le contrat de travail est « libre », ce que l’ouvrier reçoit est déterminé, non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par le minimum de ses besoins et par le rapport entre le nombre d’ouvriers dont le capitaliste a besoin et le nombre d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi. Il faut comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit. Le capital privé tend à se concentrer en peu de mains, en partie à cause de la compétition entre les capitalistes, en partie parce que le développement technologique et la division croissante du travail encouragent la formation de plus grandes unités de production aux dépens des plus petites. Le résultat de ces développements est une oligarchie de capitalistes dont la formidable puissance ne peut effectivement être refrénée, pas même par une société qui a une organisation politique démocratique. Ceci est vrai, puisque les membres du corps législatif sont choisis par des partis politiques largement financés ou autrement influencés par les capitalistes privés qui, pour tous les buts pratiques, séparent le corps électoral de la législature. La conséquence en est que, dans le fait, les représentants du peuple ne protègent pas suffisamment les intérêts des moins privilégiés. De plus, dans les conditions actuelles, les capitalistes contrôlent inévitablement, d’une manière directe ou indirecte, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est ainsi extrêmement difficile pour le citoyen, et dans la plupart des cas tout à fait impossible, d’arriver à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques. La situation dominante dans une économie basée sur la propriété privée du capital est ainsi caractérisée par deux principes importants : premièrement, les moyens de production (le capital) sont en possession privée et les possesseurs en disposent comme ils le jugent convenable ; secondement, le contrat de travail est libre. Bien entendu, une société capitaliste pure dans ce sens n’existe pas. Il convient de noter en particulier que les ouvriers, après de longues et âpres luttes politiques, ont réussi à obtenir pour certaines catégories d’entre eux une meilleure forme de « contrat de travail libre ». Mais, prise dans son ensemble, l’économie d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup du capitalisme « pur ». La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité. Il n’y a pas moyen de prévoir que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler pourront toujours trouver un emploi ; une « armée » de chômeurs existe déjà. L’ouvrier est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Et puisque les chômeurs et les ouvriers mal payés sont de faibles consommateurs, la production des biens de consommation est restreinte et a pour conséquence de grands inconvénients. Le progrès technologique a souvent pour résultat un accroissement du nombre des chômeurs plutôt qu’un allégement du travail pénible pour tous. L’aiguillon du profit en conjonction avec la compétition entre les capitalistes est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital, qui amène des dépressions économiques de plus en plus graves. La compétition illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et à la mutilation de la conscience sociale des individus dont j’ai fait mention plus haut. Je considère cette mutilation des individus comme le pire mal du capitalisme. Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude de compétition exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est dressé à idolâtrer le succès de l’acquisition comme une préparation à sa carrière future. Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’une façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès, comme cela se fait dans la société actuelle. Il est cependant nécessaire de rappeler qu’une économie planifiée n’est pas encore le socialisme. Une telle économie pourrait être accompagnée d’un complet asservissement de l’individu. La réalisation du socialisme exige la solution de quelques problèmes socio-politiques extrêmement difficiles : comment serait-il possible, en face d’une centralisation extrême du pouvoir politique et économique, d’empêcher la bureaucratie de devenir toute-puissante et présomptueuse ? Comment pourrait-on protéger les droits de l’individu et assurer un contrepoids démocratique au pouvoir de la bureaucratie ? La clarté au sujet des buts et des problèmes du socialisme est de la plus grande importance à notre époque de transition. Puisque, dans les circonstances actuelles, la discussion libre et sans entrave de ces problèmes a été soumise à un puissant tabou, je considère que la fondation de cette revue est un important service rendu au public. (http://www.monthlyreview.org/2009/05/01/why-socialism - LVOG) Réflexion. Quand on lit ce document exceptionnel, on est agréablement surpris de constater que son auteur ait recouru à un type de discours, des mots, des figures de style ou des tournures d'esprit d'une telle simplicité, au point de le rendre accessible à la totalité de la population, sans pour autant atténuer sa pensée ou dénaturer, nuire à son objet. A sa manière il a démontré qu'il était parfaitement possible de s'exprimer ou de défendre le socialisme, de s'adresser aux travailleurs autrement qu'en recourant à cette épouvantable terminologie politique dont font usage nos dirigeants. On doit préciser qu'en recourant exclusivement à la propagande - qui par ailleurs est indispensable, nos dirigeants et les militants passent pour des doctrinaires, des fanatiques auprès des travailleurs, ce qui a le don de les faire douter de leurs réelles intentions autant que leurs capacités à les réaliser. Les militants ne comprennent pas pourquoi très souvent les travailleurs manifestent leur accord avec eux, mais ne souhaitent pas s'engager à leur côté, un peu comme s'ils ne voulaient pas leur ressembler, sans d'ailleurs savoir précisément pourquoi, disons que leur inconscience leur dicte cette attitude de méfiance face à une menace qu'ils ne parviennent pas à discerner. On est en droit d'en conclure qu'ils recourent à la propagande parce qu'ils ne maîtrisent pas le matérialisme dialectique qui est finalement quelque chose de très simple, qui comme toutes les choses simples devrait s'énoncer simplement. La réalite ou la logique est bien cruelle, n'est-ce pas ? Et je n'y suis pour rien. Einstein était tout simplement parti de constats ou de faits, en faisant ressortir la logique dont ils étaient le produit ou dans laquelle ils s'inscrivaient, pour en faire ressortir les contradictions et la manière dont elles pourraient être résolues, en somme une formidable démonstration du matérialisme dialectique. Chacun aura apprécié l'idéal humaniste qui guida sa pensée ou sa vie. Enfin, ce n'est pas un hasard si Einstein a conclu ce texte en posant la question des problèmes que le socialisme aurait à résoudre, effleurant la dérive stalinienne qui allait s'avérer être pire qu'un "puissant tabou", la négation du socialisme. On retiendra qu'un intellectuel, un scientifique était parvenu au milieu du XXe siècle à la compréhension du processus matérialiste dialectique, qui est à l'origine de l'évolution ou de la transformation de la matière, de la nature, des hommes, de la société que les marxistes avaient découvert et théorisé, et qu'il partagea leurs conclusions en prenant la défense du socialisme, à l'heure où ses pires fossoyeurs étaient tout puissants au sein du mouvement ouvrier international. |