Lutte de classe
A bas l’OIT et le réformisme !
Le Parti des travailleurs, page
15 d'Informations ouvrières du 22
juin 2006 se fait une nouvelle fois le défenseur acharné d'une institution créée
par le capitalisme mondial et dépendant de l'ONU, l'Organisation
internationale du travail.
Le PT chante les louanges de
l'OIT, c'est son droit, à les entendre ce serait même un organisme au service
des travailleurs, mieux encore, ce serait une conquête révolutionnaire !
Etrange, vous ne trouvez pas ?
Comme à son habitude le PT pèche
par omission et falsifie la réalité des faits.
Outre le fait qu'ils ne disent
pas un mot sur la composition de cette institution dont la majorité est
constituée de représentants des gouvernements et des patrons, ils oublient
également de dire que l'application de ses décisions est laissée à la
discrétion des Etats, comme ils oublient de parler de son financement... par
l'ONU en majeure partie. La preuve ?
Vous trouverez ci-dessous les
articles de la Constitution de l'OIT adoptée à Philadelphie le 10 mai 1944, sur
sa composition. Pour consulter les autres articles, nous mettons la totalité de
la Constitution sur le site au
format pdf.
Si l'OIT n'a pas réellement de
pouvoir, alors pourquoi existe-t-elle ?
Que ce soit en 1919 ou en 1944,
donc au lendemain de la première et de la deuxième guerre mondiale, les
initiateurs de cette institution capitaliste ont dû au départ tenir compte du
rapport de force entre les classes à ces différentes époques, favorable au
prolétariat mondial qui menaçait les fondements du capitalisme. Bien entendu,
cette institution dominée par les représentants du capital n'avait pas d'autre
fonction que d'associer les représentants du prolétariat à ses décisions, on
devrait même dire que ce sont ces derniers qui le réclamaient en bons
réformistes qu'ils étaient.
De ce point de vue là, rien n'a
changé, sauf que le rapport de force en faveur du capitalisme mondial rend
aujourd'hui de plus en plus insupportable l'existence d'un certain nombre
d'articles de référence qui s'appuyaient sur un rapport de force et une
situation économique et politique qui a radicalement changé en 60 ans.
Bien que les décisions de l'OIT
ne puissent en aucun cas s'imposer aux Etats, l'existence même d'articles au
contenu progressiste est devenu insupportable au capitalisme, parce que la
décomposition du système économique basé sur la propriété privée des moyens de
production s'est considérablement accentuée et nécessite partout la remise en
cause des conquêtes sociales et démocratiques arrachées par la lutte des
classes au cours du XXe siècle.
Pour notre part, une fois
considéré l'ensemble des articles de la Constitution de l'OIT, nous disons que
l'OIT est et demeure une institution capitaliste internationale, il n'est donc
pas question d'y collaborer encore moins d'en faire la promotion.
Notre position est en tout point
conforme à notre engagement contre la collaboration de classe sous quelque
forme que ce soit.
Le Parti des travailleurs
prétend défendre l'indépendance des syndicats en les enfermant dans le carcan
de l'OIT et de la CES, les syndicalistes, les militants et les travailleurs apprécieront.
Quelques articles de la Constitution de l’OIT
Retenez bien ceci : La
composition du Conseil d’administration de l’OIT, l’élection de son président
et de ses deux vice-présidents, de son Directeur général, le personnel du
Bureau international du travail, l’ordre du jour des conférences, l’élection du
président et des trois vice-présidents, le tout est placé sous la domination et
la discrétion des représentants du capital, en voici la preuve, le PT ne peut
pas l’ignorer évidemment :
chapitreI, Article 7-1 relatif à la
composition du Conseil d'administration de l'OIT.
Le Conseil d'administration sera
composé de cinquante-six personnes :
Vingt-huit représentant les
gouvernements,
Quatorze représentant les
employeurs, et
Quatorze représentant les
travailleurs.
Article 7-7 relatif au fonctionnement du
Conseil d'administration de l'OIT.
Le Conseil d'administration
élira dans son sein un président et deux vice-présidents. Parmi ces trois
personnes, l'une sera une personne représentant un gouvernement et les deux
autres seront respectivement des personnes représentant les employeurs et les
travailleurs.
Article 8-1 relatif à l'élection du
Directeur général de l'OIT.
Un Directeur général sera placé
à la tête du Bureau international du Travail; il sera désigné‚ par
Conseil d'administration, de qui
il recevra ses instructions et vis-à-vis de qui il sera responsable de
bonne marche du Bureau ainsi que
de l'exécution de toutes autres tâches qui auront pu lui être confiées.
Article 9-1 relatif au personnel du Bureau
international.
Le personnel du Bureau
international du Travail sera choisi par le Directeur général conformément aux
règles approuvées par le Conseil d'administration.
Chapitre II : Article 14-1 relatif au
fonctionnement.
Le Conseil d'administration
établira l'ordre du jour des sessions de la Conférence après avoir examiné
toutes propositions faites par le gouvernement d'un des Membres, par toute
organisation représentative visée à l'article 3, ou par toute organisation de
droit international public, au sujet des matières à inscrire à cet ordre du
jour.
Article 17-1 relatif au déroulement de la
Conférence de l'OIT.
La Conférence élira un président
et trois vice-présidents. Les trois vice-présidents seront respectivement un
délégué gouvernemental, un délégué des employeurs et un délégué des
travailleurs. La Conférence formulera les règles de son fonctionnement; elle
pourra nommer des commissions chargées de présenter des rapports sur toutes
questions qu'elle estimera devoir mettre à l'étude.
Le texte complet : http://www.meltl.com/oitconst.pdf