Lutte de classe
A
propos du site Internet Le Militant
Sur le site Internet Le
militant (http://www.le-militant.org), une sorte de comité ou regroupement
informel de militants d'horizons divers, PS, PCF, LCR, etc., nous avons trouvé
un texte signé Raymond Debord du 4 juin 2006, intitulé Réflexion sur
l'actuelle situation à gauche. Nous en faisons la critique, ce qui aidera
peut-être les militants à se faire une idée plus précise sur ce site Internet,
libre évidemment à chacun d'en penser ce qu'il veut.
" (...)les couches les
plus larges du peuple, avant tout soucieuses de battre la droite, sur le
candidat le plus à même de rassembler largement pour assurer la victoire."
Ce serait un "souhait
légitime" du prolétariat ! C'est prendre ses désirs pour la réalité ou
faire dire au prolétariat autre chose que ce qu'il dit.
Quels seraient les enjeux des
élections de 2007 : "de stopper net l'offensive libérale", qui
peut croire de telles balivernes après ce qui s'est passé après le 10 mai 81 ?
On croirait entendre le PT avant le 29 mai 2005 !
"Ségolène Royal (serait) à
contre courant (...)", c'est tout ? Pourquoi ne pas dire les choses
clairement : elle incarne les intérêts de la bourgeoisie en développant des
positions ultra réactionnaires cléricales, militaristes, corporatistes...
"En tout état de cause
l'analyse du phénomène Royal est quelque chose qui nous préoccupe, d'autant
qu'elle rencontre aujourd'hui un certain succès, y compris dans la périphérie
sympathisante de Militant (...) qui aspirent à l'ordre et à la sécurité.",
si c'est vous qui le dites, là on est porté à vous croire sur parole ! Inutile
d'épiloguer sur les aspirations à l'"ordre" et à la "sécurité"
de vos amis politiques, on croirait entendre Sarkozy !
De quoi se compose "la
périphérie sympathisante de Militant" ? Ils le disent eux-mêmes :
"les rédacteurs et amis de Militant, dont certains sont membres du PCF
voire de la LCR, une grande part membres du PS et une part plus importante
encore des syndicalistes CGT et FSU ou des militants associatifs sans
engagement partidaire."
On comprend mieux pourquoi il s'en
remet à F. Hollande : "Olivier
Besancenot, José Bové et Marie-George Buffet" et "les
candidats à la candidature socialiste" se livrent à une "guerre
médiatique" "sans tenir aucun compte des injonctions de
Hollande" qui appelle "à plus de modération". Ah, ce
"cher" Hollande ! Nous vous le laissons !
Hollande et le PS défendrait les
intérêts des travailleurs, étrange, les faits on semble-t-il toujours prouvé le
contraire et la majorité des travailleurs le savent pertinemment.
"Notre point de départ,
quelque soit l'endroit où nous agissons et l'organisation à laquelle nous
appartenons, est la défense de ce que nous comprenons comme l'intérêt de la
grande masse des salariés et des jeunes de notre pays. C'est à partir de ce
critère que nous pouvons porter des appréciations sur telle ou telle initiative
conjoncturelle. Disons que l'approche globale qui nous est commune consiste à
favoriser tout pas en avant dans le rassemblement contre la droite et pour une
réelle alternative en terme de contenu.".
"On peut déplorer la
division de la gauche et la division de la gauche anticapitaliste (à laquelle
nous essayons de répondre). On peut déplorer encore davantage le fossé qui
s'est creusé entre le monde du travail et les organisations qui donnaient une
expression – même déformée – à son combat contre le capital. C'est une donnée
objective. Les réponses politiques peuvent donc être distinctes selon l'endroit
où se trouvent les uns ou les autres. L'essentiel est que tout le monde "
tire " dans le même sens, même si ce n'est ni au même rythme ni selon les
mêmes modalités."
Il y aurait donc "la
gauche" qui ne serait pas anticapitaliste et "la gauche"
qui le serait. Mais qu'est-ce donc que "la gauche" qui ne
serait pas anticapitaliste, si ce n'est en réalité autre chose que la "gauche",
un ensemble de partis totalement subordonnés au maintien du système
capitaliste. La "gauche", n'est-ce pas justement "les
organisations qui donnaient une expression – même déformée – à son
combat contre le capital.", il s'agit là plus que d'un euphémisme, une
véritable supercherie, car on ne voit pas à quel moment ces organisations de
"gauche" se sont opposées réellement au capital. Si c'était le
cas, nous ne serions pas dans la situation sociale dramatique que nous
connaissons aujourd'hui. C'est nous prendre pour des demeurés.
Le Militant l'avoue
lui-même, les masses se sont détournés des partis se réclamant du mouvement
ouvrier qui n'ont cessé de les trahir depuis plus de 70 ans, et il se lamente
hypocritement d'une telle situation "objective." Après tout,
on s'en fout, peut importe en définitif "où se trouvent les uns ou les
autres", puisque l'essentiel, c'est que toutes ces organisations
"tirent" dans le même sens, on leur fait confiance pour cela.
En réalité, ce qui les distingueraient, se bornerait à une question de "rythme"
et de "modalité" d'application de la même politique, une
politique de soumission totale au capitalisme, quel aveu, on n'en demandait pas
tant ! N'ont-elles pas toutes ces organisations une "approche
globale" qui (leur) est commune" ? Ce n'est pas nous qui
le disons encore une fois, mais Le Militant. Cela a au moins le mérite
d'être parfaitement clair.
Quant à la fameuse "gauche"
du PS qui a toujours servi de prétexte à tous les reniements, à tous les
ralliements aux réformismes, qu'en pense Le Militant ?
Elle se serait "plié à une
synthèse sans principe" en ralliant la direction du PS. Tiens donc,
j'avais cru comprendre que loin d'être "sans principe", la
synthèse du dernier congrès du PS avait
démontrée au contraire que ce parti était incapable de développer autre
chose qu'un programme et une politique conforme au capital, un programme de
front populaire, non ?
Mais rien n'y fait, nos
manipulateurs professionnels en rajoutent : "tous les espoirs demeurent
permis dans la mesure où les masses vont maintenir la pression sur le PS, ce
qui fera éclater à nouveau les contradictions à une étape ultérieure.",
sans doute comme au lendemain d'un certain mai 81 ! Ces gens-là voudraient
nous refaire le coup de l'arnaque du 10 mai 81, c'est vraiment nous prendre
avec les travailleurs pour des abrutis.
Les travailleurs semblent être les
seuls à avoir réellement avancé sur le terrain politique depuis mai 81.
Mais ce n'est pas tout, Le
Militant se veut l'aiguillon qui va changer le cours de la politique du PS
: Raymond Debord nous dit qu'il a "fait partie des 6 % de militants
socialistes qui ont voté " contre " ce document, à l'appel du club
Forces Militantes. Ceci peut paraître faible mais d'un autre côté c'est assez
considérable si on le rapporte au nombre d'adhérents de Forces Militantes."
Un peu de sérieux.
Après nous avoir expliqué un peu
plus haut, que la tendance de "gauche" du PS avait été
soutenue par 47% des militants du PS, avant que ses responsables rejoignent
finalement les positions de la direction du PS, il voudrait maintenant nous
faire croire que 6% pourraient faire mieux que 47% ! Ces gens-là ne doutent
décidément de rien ! Attendez, il y a mieux encore, à condition d'avoir un peu
d'humour pour continuer à lire cette littérature politique de bas étage.
Pour infléchir les positions très
nettement réactionnaires du projet du PS, Debord a trouvé encore mieux : "Il
y a de très importantes marges de manœuvres, y compris vis-à-vis des dizaines
de milliers de nouveaux adhérents qui sont principalement issus des classes
moyennes mais dont une frange significative peut être gagnée à une vraie
perspective socialiste, pour peu qu'on ne l'encombre pas trop de références
anticléricales et républicaines désuètes.", ben voyons ! Passons sur
"les très importantes marges de manœuvres" qui ne doivent
exister que dans sa tête, et encore, si telle était la réalité, il en serait le
premier effrayé.
Maintenant que le PS ne recrute
que dans "la classe moyenne", cela ne fait que confirmer ce
que nous avons déjà dit à plusieurs reprises sur la nature de ce parti, à
savoir que la PS est un parti bourgeois qui n’a plus aucune base ouvrière
depuis belle lurette.
Que le PS se place dans une "perspective
socialiste", voilà une affirmation qui discrédite définitivement Le
Militant, et qui nous montre sans l'ombre d'un doute ce qu'il est vraiment.
Le Militant est bien un courant opportuniste, il en apporte lui-même la
preuve. Bien entendu, il ne faudrait pas "s'encombrer" de
principes "de références anticléricales et républicaines désuètes",
à quoi bon, d'une certaine manière, puisque vous les renieriez le lendemain.
Quel spectacle lamentable !
Revenant sur le projet du PS et la
différence qui existerait entre les différentes tendances de ce parti, il
affirme qu'"il y a d'un côté ceux qui ont cherché à répondre aux
aspirations populaires au moment du débat sur le traité constitutionnel
européen et de l'autre ceux qui s'enferrent dans une posture d'accompagnement
mollement social du libéralisme." Passons sur la tendance qui a voté
non le 29 mai 2005 tout en maintenant le cadre de l'Union européenne, quant à
la tendance majoritaire du PS, la voilà qui se draperait dans "une
posture d'accompagnement mollement social du libéralisme.", ce qui ne
serait déjà pas si mal, selon Debord et contrairement à ce qu’il tente de nous
faire croire, d'ailleurs il en a besoin pour justifier sa capitulation devant
la direction de ce parti pourri : "Je soutiens donc la candidature de
Laurent Fabius, sans illusions mais sans ambiguïté.", nous y voilà,
comme si tous les candidats à la candidature du PS n'appartenaient pas au même
panier de crabes, à moins que vous ne préfériez l'esturgeon, le caviar me donne
la nausée !
Abordant ensuite le PCF, il dit
"il y a une révolution
incontestablement positive depuis l'arrivée de Marie Georges Buffet à la tête
du parti dans le sens où il n'y a plus d'incertitudes sur son avenir.".
Voilà qui est catégorique et en impose, car qui dit "révolution",
dit bouleversement complet, ce qui n'est évidemment pas le cas du PCF qui
demeure un parti stalinien. Quant à l'avenir du PCF, on souhaiterait qu'il n'en
est pas, ce qui n'est évidemment pas la position de Raymond Debord pour qui le
PCF doit retrouver une seconde jeunesse, voyons de quelle manière il s'y prend.
"De plus, le PCF fait
preuve d'une plus grande ouverture, ce qui doit être salué. Actuellement, il se
positionne sur une ligne de rassemblement anti-libéral qui correspond aux
aspirations de nombreux militants et électeurs de gauche.". Une "ouverture"
qui se traduit par une subordination totale aux besoins du gouvernement, du
Medef et de l'Union européenne qui s'inscrit parfaitement dans le cadre du
"rassemblement anti-libéral" des altermondialistes, dont la
priorité n'est pas d'en finir avec le régime capitaliste, mais de le "démocratiser"
de "l'humaniser", sous couvert de la "démocratie
participative". Au PCF, "l'ouverture" rime avec
corporatisme, ce qu'il ne dira pas, il ne faut pas trop lui en demander non
plus.
Et s'il lui reproche de copier en
partie le programme de la LCR, etc., c'est uniquement parce qu'il fait de
l'ombre au candidat du PS.
Le Militant est plus
occupé par des questions purement électoralistes, que par les intérêts des
travailleurs et le combat pour en finir avec ce régime. Si vous n'en êtes pas
encore certain, en voici la preuve :
"Les gesticulations de la
LCR et ses ultimatums anti-socialistes sont tout à fait ridicules et dangereux.
De ce point de vue on ne peut qu'avoir de la sympathie pour la minorité qui
préconise à la fois l'unité anti-libérale et le maintien du principe trotskyste
du désistement pour le candidat de gauche le mieux placé au second tour.
"
Sans rien lui demander, il en rajoute
cette fois à propos de LO : "Mais j'ai une divergence tactique (qui
devient stratégique tant elle est récurrente) avec le principe qu'a LO de se
présenter à toutes les élections sans tenir compte de la conjoncture politique.",
voilà un crime de lèse-majesté impardonnable, il est vrai.
Décidément, ce philistin ne
manque pas de toupet, le voilà qui
prétend donner des leçons aux révolutionnaires, certes, en se trompant
d'adresse.
"Ce choix serait
acceptable de la part d'un véritable parti révolutionnaire, c'est-à-dire d'un
parti rassemblant en son sein la majorité des cadres organisateurs du mouvement
syndical et populaire. Il est d'autant plus douteux que si LO se présente en
concurrence avec tout le monde c'est la plupart du temps sur un programme tout
compte fait assez minimaliste. Mais le problème essentiel est l'attitude quant
au second tour. Prendre aujourd'hui la responsabilité de ne pas voter au second
tour pour le candidat de gauche le mieux placé, quel qu'il soit, c'est isoler
la minorité révolutionnaire de la grande masse des électeurs qui ne suivront en
aucun cas ce genre de consignes."
Franchement, en tant que militant
du PS, il est bien mal placé pour savoir ce qu'est réellement un parti
révolutionnaire, à croire que la confusion est érigée en mode de penser chez
lui, surtout qu'un parti qui rassemblerait "la majorité des cadres
organisateurs du mouvement syndical et populaire" serait tout ce qu'on
veut dans l'état actuel des choses, mais certainement pas un parti
révolutionnaire, la majorité des cadres des syndicats étant comme chacun sait
qu'un ramassis de vulgaires bureaucrates réformistes et staliniens.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas
entendre ! Pour Raymond Debord, l'essentiel, ce n'est pas le programme, ce
n'est pas la perspective politique sur laquelle combat un parti ou un candidat,
c'est de remporter les élections à n'importe quel prix, je ne pense pas que les
travailleurs voteraient pour un candidat qui leur dirait les choses aussi
clairement et simplement, et ils auraient raison. Quant à l'affirmation selon
laquelle les électeurs ne suivront pas une consigne de vote les appelant à
s'abstenir au second tour : pas besoin d'une consigne de vote, ils
s'abstiennent déjà dés le premier tour !
La suite de son article est
consacrée "au rassemblement de la gauche", tout un programme.
Il serait possible de contrer les "socio-libéraux" parce qu'ils sont
minoritaires au sein de la "gauche". Nous avons déjà vu ce
qu'il en était. Abordant le niveau de conscience des travailleurs, il affirme
que " la conscience moyenne des salariés n'est pas (encore) socialiste
au sens révolutionnaire du terme, on
doit considérer que l'anti-libéralisme est un pas en avant.".
Il prend son cas pour une généralité ! Mais de plus, il existerait un
socialisme "au sens révolutionnaire" et un socialisme qui
aurait un autre sens, une autre portée, pirouette de renégat du socialisme qui
suffit à prouver que le contenu politique de "l'anti-libéralisme"
est en réalité franchement réactionnaire, puisqu'il n'est en réalité ni socialiste
ni révolutionnaire. Ainsi, il serait possible
"de sortir " par en haut " de la
contradiction entre ceux qui ont voté " non " et ceux qui ont voté
" oui " au référendum.", voilà résumé le contenu réel de
l'anti-libéralisme de ces philistins : s'adapter au capitalisme. Notez au
passage, que le plus important pour Debord c'est d'arriver à s'entendre "en
haut", sur le dos de ceux qui sont "en bas",
c'est-à-dire, le prolétariat qui a voté massivement non le 29 mai 2005. Quel
suffisance et quel mépris !
Il prend ensuite partie pour
l'organisation de primaire "à gauche", comme en Italie, elle
permettrait de créer "une arène extraordinaire pour la diffusion
d'idées favorables à la rupture !", on se demande bien de quelle
rupture il peut s'agir. Il le précise dans le paragraphe suivant.
"En tout état de cause, il
est nécessaire et urgent de prendre position clairement pour battre la droite
et en finir avec les Chirac, Villepin, Sarkozy et autres agents de la classe
dominante. C'est le préalable à tout, y compris à la possibilité de faire
avancer dans la population l'idée d'un changement radical et du nécessaire
dépassement du capitalisme."
Battre la "droite"
à n'importe quel prix. Est-ce vraiment raisonnable ?
Personnellement j'appelle à
boycotter ces élections, et je me dis que Sarkozy président, ce serait sans
doute le meilleur moyen pour qu'un soulèvement général de la population se
produise dans les semaines ou les mois qui suivront son élection, j'en ai
l'intime conviction, à moins de me tromper ou d'avoir été trompé sur le niveau
de conscience des masses. Un candidat du PS à l'Elysée pour que la bourse de
Paris batte de nouveaux records : non merci ! Quand il dit "c'est le
préalable à tout" de battre la "droite" à l'élection
présidentielle, qu'est-ce que cela veut dire ? D'une part, que tout combat ne
peut se situer que dans le cadre de la préservation des institutions de la Ve
République, et d'autre part, qu'en dehors du cadre électoral, point de salut,
le combat pour en finir avec le capitalisme serait rendu impossible, inutile.
On appelle cela une capitulation en règle.
Vous aurez remarquez au passage
qu'il prétend que ce serait "la population" qui ne serait pas
encore prête à un "changement radicale" de politique, par
conséquent, il faut en déduire que les travailleurs sont responsables de la
situation sociale actuelle et non les appareils traites des partis du mouvement
ouvrier. Inutile de commenter.
Abordant la période qui suivrait
l'éventuelle victoire de la "gauche", il précise qu'il n'hésitera
pas à voter pour Jospin ou Marie-Ségolène Royal au second tour, avant
d'affirmer qu'il ne soutiendra pas un gouvernement qui ne s'engagerait pas sur
une "rupture", cependant, "sa mise en place serait un
passage obligé pour marginaliser les forces de droite et pour faire grandir la
conscience de classe du prolétariat.", sans doute comme au lendemain
du 10 mai 81, il nous prend vraiment pour des cons, c'est insupportable ! Une
partie de la bourgeoise, devant le spectacle lamentable qu'offre publiquement ses
représentants au pouvoir (Clearstream, EADS, etc.) et pour défendre au mieux
ses intérêts, table dors et déjà sur la victoire du candidat du PS, Debord et
ses camarades de Militant ne le sauraient-il pas ?
Pour terminer, il s'en prend à
"l'extrême gauche" dont l'ensemble des partis, organisations
ou groupes seraient en fait des "sectes" animées par "une
vérité révélée", "une fausse conscience", "on
ne sait quelle illumination". Qui visent-ils exactement à travers cet
amalgame ? Ceux qui refusent les compromis pourris qu'ils leur proposent ? Ceux
qui restent attachés au programme de la révolution prolétarienne et à son
drapeau ? Que cache ce verbiage de bigot
réactionnaire ?
La reconnaissance de classes aux
intérêts fondamentalement antagonismes serait ravalée au rang de "vérité
révélée", la seule "vérité" valable serait de voter
pour le candidat du PS sans se poser de questions ; il nie notre capacité à
acquérir la connaissance des lois fondamentales des mécanismes économiques sur
lesquels reposent le capitalisme ; il faut rappeler que Marx n'a rien
inventé, il a simplement découvert ou mis à jour ces lois, c'est donc le
marxisme qui est visé à travers cette attaque.
Il y aurait donc une "vraie"
et une "fausse" conscience. En fait, il nous dénie le droit
d'avoir notre propre conscience du déroulement de la lutte des classes. Il va
jusqu'à remettre en cause notre capacité à en prendre conscience, donc au-delà,
à nous organiser et à mettre en oeuvre les moyens les plus appropriés pour en
finir avec le capitalisme, logique puisque ce n'est pas son objectif. La "vraie"
conscience serait donc synonyme de mensonge, de trahison, d'hypocrisie et de falsification, on vous la laisse
monsieur Debord, elle pue votre conscience !
Et quand ce monsieur se penche sur
les travailleurs, il ne peut feindre le mépris qu'il leur témoigne, voici ce
qu'il en dit :
"Je crois que les gens
pensent.", mais en est-il vraiment sûr ? Quel mépris ! Lui en tout
cas, il ne pense , il croit ! De quelle manière pensent-elles ces bêtes là ?
"Je crois aussi qu'ils pensent de manière rationnelle, même si des
déterminants culturels et des traditions pèsent lourd.", ouf, nous
sommes sauvés, mais à quel prix, au prix d'un fardeau qui est proche d'en faire
d'incurables débiles, merci pour eux, on n'en attendait pas davantage de votre
part.
Ce n'est pas tout, le voilà qui se
transforme en donneur de leçons, en se contredisant sans le vouloir : "Ce n'est donc que par une série
d'expériences sur une longue durée qu'ils peuvent évoluer à une échelle de
masse.", vous êtes trop bon mon seigneur !
C'est effectivement par
l'expérience de la lutte des classes que la conscience des travailleurs et des
jeunes progresse, et c'est la raison pour laquelle ils se sont abstenus en
masse le 21 avril 2002, qu'ils ont infligé une défaite à l'UMP-UDF à trois
reprises en 2004 sans accorder la moindre confiance au PS-PCF, qu'ils ont
infligé une défaite cuisante le 29 mai 2005 aux partisans du traité
constitutionnel européen, qu'ils ont refusé d'entendre Hollande au printemps
2006 qui leur disait "de toute manière le texte va passer" en
parlant du CPE.
Gageons qu'ils vous infligeront un
démenti et une nouvelle défaite en 2007, à moins que cela n'arrive avant dans
la rue, car de toute évidence, nous ne nous battons pas dans le même camp ni
pour les mêmes intérêts, libre à vous de le contester, libre à nous de le
penser, car voyez-vous cela nous arrive aussi de penser ! Plus de deux siècles
de régime bourgeois, disons autant sous
domination capitaliste, et ce philistin petit-bourgeois ose
sous-entendre que ce ne serait pas assez ?
Le réformisme à ceci de commun
avec le stalinisme, il ne peut s'empêcher d’exprimer sa haine du prolétariat.
Pour conclure, il explique que les
militants "anticapitalistes" qui ne partagent pas son
engouement électoral pour le candidat du PS et son programme de front
populaire, porteront aux yeux des masses la responsabilité de l'échec du
candidat prétendant défendre les intérêts des travailleurs. Parce que pour lui,
le candidat du PS serait celui des masses. Mais où a-t-il vu jouer cela ? Mais
cet échec, nous le souhaitons, nous le revendiquons par avance ! Nous nous
plaçons résolument dans le camps de ceux qui refuseront de soutenir le
programme de front populaire concocté par le PS, le PCF et leurs alliés.
Attendez, il termine en apportant
ouvertement son soutien aux institutions de la Ve république.
"Alors je crois qu'il
faudra reprendre dans le programme de la gauche les éléments les plus
favorables aux salariés et se battre pour qu'ils soient appliqués coûte que
coûte.", comme au lendemain du 10 mai 1981, où le soi-disant programme
anticapitaliste a été enterré du jour au lendemain, en réalité, il n'avait
jamais existé. " D'autre part, il faudra contreposer à chaque mesure
insatisfaisante (voire négative) que prendrait un gouvernement de gauche les
mesures que devrait prendre selon nous un pouvoir au service de ceux qui
souffrent.", parce qu’un « gouvernement de gauche »
pourrait prendre des mesures contre les travailleurs, non, vous vous moquez de
nous monsieur Debord, personne n’osera penser une chose pareille, voyons ! " Certains rédacteurs de Militant
observent que la constitution de la Ve République, rend quasi impossible pour
un partir de " tenir " un candidat. C'est effectivement une
difficulté. Mais, qu'on prenne comme point de départ le programme du parti ou
celui du candidat, la démarche d'interpellation pour le respect des engagements
dans ce qu'ils ont de favorables aux salariés est la seule démarche possible.
C'est seulement ainsi que nous pourrons progresser, pas à pas, pour que
l'alternance, même anti-libérale, cède la place à l'alternative.".
Autrement dit, on s'accommodera de la constitution de la Ve République, c'est
vrai que d'autres l'ont fait avant vous, on vous fait au moins confiance sur ce
point là ! Le PS et le PCF n'ont cessé de bafouer les intérêts des
travailleurs, de renier leurs promesses, de trahir leurs engagements, de
manipuler la conscience des masses, et il faudrait encore voter pour eux : pas
une voix pour leurs candidats !
Vous aurez remarqué que lorsqu'il
précise qu'"il faudra reprendre dans le programme de la gauche les éléments les plus favorables aux salariés",
cela laisse clairement entendre que ce programme comporte des éléments qui ne
sont pas du tout "favorables" aux travailleurs, il en a
parfaitement conscience, mais il s'en moque éperdument, puisque qu'il ne
partage pas les intérêts des travailleurs.
Nous vous remercions monsieur
Debord de nous avoir fait comprendre aussi nettement dans quel camp vous vous
situez, au moins nous savons à quoi nous en tenir à propos de votre site
Internet intitulé Le Militant : entièrement au service du réformisme,
donc du capitalisme.
Il existe aujourd'hui un nombre important de comités, forums, clubs, lettres, sites Internet animés par des cadres du PS ou du PCF. Toutes ces structures plus ou moins informelles ont pour raison d'être de regrouper ou d'établir des liens politiques avec des travailleurs et des jeunes qui souhaitent mener le combat politique contre le capitalisme, d'une part, pour tenter de donner une base sociale ouvrière au PS -qu'il n'a plus depuis des décennies, et d'autre part, pour dévoyer leur combat, pour les détourner du marxisme au profit du réformisme et pour les empêcher de rejoindre les rangs des partis, organisations ou groupes qui se réclament du trotskysme.
Tardieu Jean-Claude
Le 11 juillet 2006