Notre ami et camarade Marc Mennecier n’est plus.
Il est décédé à Millau, début mai, des suites d’un cancer qui le rongeait depuis quatre ans.
Marc Mennecier est né en juin 1940, à Cheylade, dans le Cantal. Docteur en médecine, il excellera dans sa spécialité, la dermatologie.
Dans les années 70, il nous rejoint dans les rangs du Parti Communiste Internationaliste où il sera, entre autres, responsable de l’Aveyron et correspondant de l’hebdomadaire Informations ouvrières. Militant infatigable, il sera élu en 1983 conseiller municipal de sa commune, Creissels et n’aura de cesse de défendre pied à pied les revendications de la population, en particulier celles des paysans pauvres du Larzac. Dès cette époque, il se dresse contre la politique des gouvernements de gauche comme de droite qui organisent la désertification, la mort des communes et des services publics. Il conduit la liste du MPPT aux élections législatives de 1986. Profondément apprécié dans toute la région, respecté pour la passion de ses convictions et sa droiture, il sera un pilier essentiel dans la bataille pour obtenir des signatures de parrainage d’élus en faveur de Pierre Boussel-Lambert aux élections présidentielles de 1988.
En février - mai 1992, il se solidarisera immédiatement avec les quatre membres du Comité Central du PCI, Jean-Paul Cros, Pedro Carrasquedo, Antonio Guzman et Alexis Corbières, exclus sous le fallacieux et ridicule prétexte de “ rupture du centralisme démocratique ”, en réalité pour délit d’opinion et étouffement de la démocratie ouvrière interne. Avec 120 militants, comme lui solidaires et refusant le diktat d’une direction bureaucratique, il participera à la création de l’organisation La Commune proclamée résolument trotskyste et internationaliste. Il sera dès le départ membre de son comité central et le restera jusqu’à ce que la maladie l’empêche de poursuivre une activité régulière.
De 1997 à 2002, il est, sous le pseudonyme de Marc Ermler, rédacteur en chef du mensuel La Commune, nous apportant son immense culture, son regard minutieux et sa soif de perfection sur les articles, tout autant sur le fond que sur la forme. La Commune était “ son journal ”. A juste titre car il y investissait toute son énergie et son souffle.
Profondément internationaliste, méprisant au plus haut point le chauvinisme et toute forme de xénophobie, il considérait tout autant que nous le marxisme comme un outil de pensée et un guide pour l’action et s’amusait des intellectuels de salon et de tous ceux que le poison du stalinisme avait pervertis.
Sur mandat de son organisation La Commune tout autant que par élan personnel, il se lance, le 10 janvier 1993, après une tournée à Damas en Syrie et Beyrouth au Liban dans la constitution du Comité international en défense de tous les prisonniers palestiniens qui rencontrera un écho considérable parmi les personnalités, les élus, syndicalistes et salariés Français. Ce Comité, avec l’accord de toutes les organisations palestiniennes sans exception, organisera sous l’impulsion de Marc Mennecier le parrainage de prisonniers palestiniens. Les multiples initiatives permettront ainsi de recueillir des fonds qui aideront concrètement l’organisation de prisonniers Addameer de Gaza et Cisjordanie. Marc écrira la brochure “La question palestinienne” à partir de sa conférence publique à la faculté de Montpellier en mars 1993. Cette même veine internationaliste l’amènera, alors qu’il était pourtant déjà malade, à faire partie de la délégation de La Commune qui se rendra, en février 2002 à Buenos Aires soutenir la révolution argentine “el Argentinazo” et notre section sœur, le Mouvement socialiste des travailleurs.
Nous perdons un ami, un camarade et un frère de combat. Le vide désormais est immense. Il nous reste à poursuivre l’action engagée avec lui et ne pas faiblir. C’était son souhait, formulé comme tel dans les derniers instants de sa vie.
Que ses enfants, Sarah et Pierre, que toute sa famille sachent à quel point nous sommes solidaires. Nul d’entre nous ne pourra effacer de sa mémoire Marc Mennecier, militant ouvrier, trotskyste, internationaliste. Salut à toi, camarade.
Le comité central et le comité de rédaction de La Commune