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Cet article écrit en août 1940 n'est pas
achevé. Il était en cours de relecture quand l'assassin envoyé par Staline
frappa à mort Léon Trotsky. Néanmoins il n'en reste pas moins de
valeur. |
Les titres
L’intégration des organisations syndicales au pouvoir de l’Etat
L’intégration des organisations syndicales au pouvoir de
l’Etat Il y a un aspect commun dans le développement ou, plus exactement,
dans la dégénérescence des organisations syndicales modernes dans le monde
entier : c'est leur rapprochement et leur intégration au pouvoir
d'Etat. Ce processus est également caractéristique pour les syndicats neutres,
sociaux-démocrates, communistes et anarchistes. Ce fait seul indique que la
tendance à s’intégrer à l’Etat n’est pas inhérente à telle ou telle doctrine,
mais résulte des conditions sociales communes pour tous les syndicats. Le capitalisme monopolisateur n'est pas basé sur la concurrence et sur
l'initiative privée, mais sur un commandement central. Les cliques capitalistes,
à la tête de trusts puissants, des syndicats, des consortiums bancaires, etc.,
contrôlent la vie économique au même niveau que le pouvoir d'Etat et, à chaque
instant, elles ont recours à la collaboration de ce dernier. A leur tour les
syndicats, dans les branches les plus importantes de l'industrie, se trouvent
privés de la possibilité de profiter de la concurrence entre les diverses
entreprises. Ils doivent affronter un adversaire capitaliste centralisé,
intimement lié au pouvoir de l'Etat. De là découle pour les syndicats, dans la
mesure où ils restent sur des positions réformistes — c’est à dire sur des
positions basées sur l'adaptation à la propriété privée — la nécessité de
s'adapter à l'Etat capitaliste et de tenter de coopérer avec lui. Aux yeux de la bureaucratie du mouvement syndical, la tâche essentielle
consiste à «libérer» l'Etat de l'emprise capitaliste en affaiblissant sa
dépendance envers les trusts et en l'attirant à lui. Cette attitude est en
complète harmonie avec la position sociale de l'aristocratie et de la
bureaucratie ouvrière qui combattent pour obtenir quelques miettes dans le
partage des sur-profits du capitalisme impérialiste. Dans leurs discours, les bureaucrates travaillistes font tout leur possible
pour essayer de prouver à l'Etat — démocratique — combien ils sont dignes de
confiance et indispensables en temps de paix, et plus spécialement en temps de
guerre. Par la transformation des syndicats en organismes d'Etat, le fascisme
n'invente rien de nouveau, il ne fait que pousser à leurs ultimes conséquences
toutes les tendances inhérentes au capitalisme. Les pays coloniaux et semi-coloniaux ne sont pas sous la domination d'un
capitalisme indigène, mais sous celle de l'impérialisme étranger. Cependant,
ceci n'écarte pas, mais renforce au contraire, le besoin des liens directs,
journaliers et pratiques, entre les magnats du capitalisme et les gouvernements
coloniaux et semi-coloniaux qui, en fait, dépendent d'eux. Dans la mesure où le capitalisme impérialiste crée dans les pays coloniaux et
semi-coloniaux une couche d'aristocratie et de bureaucratie ouvrière, celle-ci
sollicite le soutien de ces gouvernements comme protecteurs et tuteurs et
parfois comme arbitres. Cela constitue la base sociale la plus importante du
caractère bonapartiste et semi-bonapartiste des gouvernements dans les colonies,
et en général dans les pays " arriérés ". Cela constitue également la
base de la dépendance des syndicats réformistes vis-à-vis de l'Etat. Au Mexique, les syndicats ont été transformés par la loi en institutions
semi-étatiques et ont, par conséquent, acquis un caractère semi-totalitaire.
L'étatisation des syndicats, suivant la conception des législateurs, fut
introduite dans l'intérêt des travailleurs, dans le but de leur assurer une
influence dans la vie gouvernementale ou économique. Mais dans la mesure où le
capitalisme impérialiste étranger domine l'Etat national et où il lui est
possible de renverser la démocratie instable et de la remplacer immédiatement
par une dictature fasciste ouverte, dans cette mesure, la législation se
rapportant aux syndicats peut facilement devenir une arme dans les mains de la
dictature impérialiste. Mots d’ordre pour l’indépendance des syndicats De ce qui précède, il semblerait facile à première vue de conclure que les
syndicats renoncent à être eux-mêmes à l'époque impérialiste, qu'ils ne laissent
presque plus de place à la démocratie ouvrière qui, dans les bons vieux temps,
quand le libre échange dominait sur l'arène économique, constituait le contenu
même de la vie intérieure des organisations ouvrières. On pourrait également
estimer qu'en l'absence de démocratie ouvrière, il ne peut y avoir de lutte
ouverte pour exercer une influence sur les membres des syndicats et que, de ce
fait, l'arène principale du travail révolutionnaire au sein des syndicats
disparaît. Une telle position serait fondamentalement fausse. Nous ne pouvons
pas choisir le champ et les conditions de notre activité selon nos seuls désirs
ou aversions. Il est infiniment plus difficile de lutter pour influencer la
masse ouvrière dans un Etat totalitaire et semi-totalitaire que dans une
démocratie. Cette remarque s'applique également aux syndicats dont la destinée
reflète l'évolution des Etats capitalistes. Mais nous ne pouvons pas renoncer à
travailler avec les ouvriers en Allemagne simplement parce que le régime
totalitaire y rend un tel travail extrêmement difficile. Pour la même raison,
nous ne pouvons renoncer à la lutte dans les organisations du travail
obligatoire créées par le fascisme. A plus forte raison, nous ne pouvons pas
renoncer à un travail systématique au sein des syndicats d'un régime totalitaire
ou semi-totalitaire simplement parce qu'ils dépendent directement ou
indirectement de l'Etat ouvrier ou parce que la bureaucratie prive les
révolutionnaires de la possibilité de travailler librement dans ces syndicats.
Il est nécessaire de conduire la lutte sous toutes ces conditions concrètes qui
ont été créées par le développement précédent, y compris les fautes de la classe
ouvrière et les crimes de ses chefs. Dans les pays fascistes et semi-fascistes, tout travail révolutionnaire ne
peut être qu'illégal et clandestin. Il est nécessaire de nous adapter nous-mêmes
aux conditions concrètes existant dans les syndicats de chaque pays afin de
mobiliser les masses, non seulement contre la bourgeoisie, mais aussi contre le
régime totalitaire régnant dans les syndicats eux-mêmes et contre les leaders
qui renforcent ce régime. Le mot d'ordre essentiel dans cette lutte est : indépendance
complète et inconditionnelle des syndicats vis-à-vis de l'Etat capitaliste.
Cela signifie : lutte pour transformer les syndicats en organes des masses
exploitées et non en organes d'une aristocratie ouvrière. Le second mot d'ordre est : démocratie dans les syndicats. Ce second mot d'ordre découle directement du premier et présuppose pour sa
réalisation la complète liberté des syndicats vis-à-vis de l'Etat impérialiste
ou colonial. En d'autres termes, à l'époque actuelle, les syndicats ne peuvent pas être de
simples organes de la démocratie comme à l'époque du capitalisme
libre-échangiste, et ils ne peuvent pas rester plus longtemps politiquement
neutres, c'est-à-dire se limiter à la défense des intérêts quotidiens de la
classe ouvrière. Ils ne peuvent pas être plus longtemps anarchistes,
c'est-à-dire ignorer l'influence décisive de l'Etat sur la vie des peuples et
des classes. Ils ne peuvent pas être plus longtemps réformistes, parce que les conditions
objectives ne permettent plus de réformes sérieuses et durables. Les syndicats
de notre époque peuvent ou bien servir comme instruments secondaires du
capitalisme impérialiste pour subordonner et discipliner les travailleurs et
empêcher la révolution, ou bien au contraire devenir les instruments du
mouvement révolutionnaire du prolétariat. La neutralité des syndicats est complètement et irrémédiablement chose passée
et morte avec la libre démocratie bourgeoise. Nécessité du travail dans les syndicats De ce qui précède, il découle clairement qu'en dépit de la dégénérescence
continuelle des syndicats et de leur intégration progressive à l'Etat
impérialiste, le travail au sein des syndicats non seulement n'a rien perdu de
son importance, mais reste comme auparavant, et devient dans un certain sens
même, révolutionnaire. L'enjeu de ce travail reste essentiellement la lutte pour
influencer la classe ouvrière. Chaque organisation, chaque parti, chaque
fraction qui prend une position ultimatiste à l'égard des syndicats,
c'est-à-dire qui en fait, tourne le dos à la classe ouvrière, simplement parce
que ses organisations ne lui plaisent pas, est condamnée à périr. Et il faut
dire qu'elle mérite son sort. Dans les pays arriérés Du fait que dans les pays arriérés le rôle principal n'est pas joué par le
capitalisme national mais par le capitalisme étranger, la bourgeoisie nationale
occupe une situation sociale inférieure à ce qu'elle devrait être par rapport au
développement de l'industrie. Dans la mesure où le capital étranger n'importe pas de travailleurs mais
prolétarise la population indigène, le prolétariat national joue rapidement le
rôle le plus important dans la vie du pays. Dans ces conditions, le gouvernement
national, dans la mesure où il essaie de résister au capital étranger, est
contraint de s'appuyer plus ou moins sur le prolétariat. D'autre part, les gouvernements de ces pays qui considèrent comme inévitable
et comme plus profitable pour eux-mêmes de marcher la main dans la main avec le
capital étranger, détruisent les organisations ouvrières et instaurent un régime
plus ou moins totalitaire. Ainsi, la faiblesse de la bourgeoisie nationale, le manque de traditions du
gouvernement démocratique, la pression del'impérialisme étranger et le
développement relativement rapide du prolétariat ôtent toute base à un régime
démocratique stable. Les gouvernements des pays arriérés, c'est-à-dire coloniaux
et semi-coloniaux, prennent dans l'ensemble un caractère bonapartiste au
semi-bonapartiste. Ils diffèrent les uns des autres en ce sens que les uns
tentent de s'orienter dans une direction démocratique en cherchant un appui chez
les ouvriers et les paysans, pendant que d'autres installent une forme de
dictature militaire et policière. Cela détermine également le sort des
syndicats : ou bien ils sont placés sous la tutelle de l'Etat, ou bien ils
sont soumis à une cruelle persécution. Cette tutelle correspond aux deux tâches
antagoniques auxquelles l’Etat doit faire face : soit se rapprocher de la
classe ouvrière tout entière et gagner ainsi un appui pour résister aux
prétentions excessives de l'impérialisme, soit discipliner les travailleurs en
les plaçant sous le contrôle d'une bureaucratie. Le capitalisme monopolisateur et les syndicats Le capitalisme monopolisateur est de moins en moins prêt à admettre à nouveau
l'indépendance des syndicats. Il exige de la bureaucratie réformiste et de
l'aristocratie ouvrière, qui ramassent les miettes de sa table, qu'elles soient
toutes les deux transformées en sa police politique aux yeux de la classe
ouvrière. Si cela ne se réalise pas, la bureaucratie ouvrière est supprimée et
remplacée par les fascistes. Alors tous les efforts de l'aristocratie ouvrière,
au service de l'impérialisme, ne peuvent la sauver plus longtemps de la
destruction. A un certain degré de l'intensification des contradictions de classe dans
chaque pays et des antagonismes entre les nations, le capitalisme impérialiste
ne peut plus tolérer une bureaucratie réformiste (au moins jusqu'à un certain
point) que si cette dernière agit directement comme actionnaire, petite mais
active, dans les entreprises impérialistes, dans leurs plans et dans leurs
programmes, au sein même du pays aussi bien que sur l'arène mondiale. Le social
réformisme doit être transformé en social impérialisme dans le but de prolonger
son existence et rien de plus car, dans cette voie, il n'y a en général aucune
issue. Cela signifie-t-il qu'à l'époque impérialiste, il ne peut exister, en
général, de syndicats indépendants ? Poser la question de cette façon serait
fondamentalement erroné. Impossible est en effet l'existence de syndicats
réformistes indépendants ou semi-indépendants. Tout à fait possible est
l'existence de syndicats révolutionnaires qui non seulement ne sont plus des
soutiens de la police impérialiste, mais qui se fixent comme tâche de renverser
directement le système capitaliste. A l'époque de l'impérialisme décadent, les
syndicats ne peuvent être réellement indépendants que dans la mesure où ils sont
consciemment dans l'action des organes de la révolution prolétarienne. Dans ce
sens, le programme transitoire adopté par le dernier Congrès de la
IVe internationale est non seulement le programme d'activité du parti
mais, dans ses lignes essentielles, également le programme de l'activité
syndicale. Dans les pays coloniaux et semi-coloniaux Le développement des pays arriérés présente un caractère combiné. En d'autres
termes, le dernier cri de la technologie, de l'économie, et de la politique
impérialiste se combine dans ces pays à l'état arriéré et primitif traditionnel.
Cette loi peut être observée dans les sphères les plus diverses du développement
des pays coloniaux ou semi-coloniaux, y compris celle du mouvement syndical. Le
capitalisme opère ici dans sa forme la plus cynique et la plus ouverte. Il
transporte sur un terrain vierge les méthodes les plus perfectionnées de sa
domination tyrannique. En Angleterre Dans tout le mouvement syndical mondial on a pu observer, durant la dernière
période, un glissement à droite et la suppression de la démocratie intérieure.
En Angleterre, le mouvement minoritaire dans les syndicats a été écrasé (non
sans l'intervention de Moscou) ; les leaders syndicaux sont aujourd'hui,
spécialement sur le terrain de la politique étrangère, des agents fidèles du
parti conservateur. En France En France, il n'y avait pas de place pour une existence indépendante des
syndicats staliniens. Ils s'unirent aux soi-disant anarcho-syndicalistes sous la
direction de Jouhaux et, comme résultat de cette unification, il y eut un
déplacement général du mouvement syndical, non vers la gauche, mais vers la
droite. La direction de la CGT est l'agence la plus directe et la plus ouverte du
capitalisme impérialiste français. Aux Etats-Unis Aux Etats-Unis, le mouvement syndical est passé au cours de ces dernières
années par une période très mouvementée. La montée du CIO met en évidence les
tendances révolutionnaires qui se manifestent dans les masses travailleuses.
Cependant, remarquable et significatif au plus haut degré est le fait que
la nouvelle organisation syndicale de gauche, à peine fondée, tombait sous la
coupe de l'Etat impérialiste. La lutte entre les dirigeants de l'ancienne
fédération et ceux de la nouvelle se réduit dans une large mesure à une lutte
pour parvenir à la collaboration avec Roosevelt et son cabinet pour obtenir leur
appui. En Espagne Non moins significatif, bien que dans un sens différent, est le développement
ou la dégénérescence des syndicats espagnols. Dans les syndicats socialistes,
tous les éléments dirigeants qui dans une certaine mesure représentaient
l'indépendance du mouvement syndical, furent mis à l'écart. Quant aux syndicats
anarcho-syndicalistes, ils furent transformés en instruments de la bourgeoisie
républicaine. Leurs leaders devinrent des ministres conservateurs bourgeois. Le fait que
cette transformation eut lieu pendant la guerre civile n'amoindrit pas sa
signification. La guerre est une continuation de la politique. Elle en favorise
les développements, met à nu leurs caractères fondamentaux, détruit tout ce qui
est pourri, faux, équivoque, et maintient seulement ce qui est essentiel. Le
glissement des syndicats vers la droite est dû à l'exacerbation des
contradictions sociales et internationales. Les leaders du mouvement syndical
sentaient, comprenaient, ou on leur avait fait comprendre, que ce n'était plus
le moment de jouer à l'opposition. Chaque mouvement d'opposition au sein du
mouvement syndical, et spécialement au sommet, menace de provoquer un formidable
mouvement de masses et de créer ainsi des difficultés à l'impérialisme national.
Cela motive le glissement des syndicats vers la droite et la suppression de la
démocratie ouvrière dans les syndicats, l'évolution vers le régime totalitaire,
caractéristique fondamentale de la période. En Hollande Nous devons également évoquer le cas de la Hollande où non seulement le
mouvement syndical réformiste fut un appui pour l'impérialisme, mais où la
soi-disant organisation anarcho-syndicaliste passa également sous le contrôle du
gouvernement impérialiste. En dépit de ses sympathies platoniques pour la
IVe Internationale, Sneevliet, le secrétaire de l'organisation,
avait, comme député au parlement hollandais, pour premier objectif d'éviter que
les foudres du gouvernement ne s'abattent sur son organisation syndicale. Au Mexique La nationalisation des chemins de fer et des champs de pétrole au Mexique n’a
évidemment rien de commun avec le socialisme. C'est une mesure de capitalisme
d'Etat dans un pays arriéré qui cherche à se défendre de cette façon d'une part
contre l'impérialisme étranger, et d'autre part contre son propre prolétariat.
La gestion des chemins de fer et des champs de pétrole sous le contrôle des
organisations ouvrières n'a rien de commun avec le contrôle ouvrier sur
l'industrie, car, en fin de compte, la gestion est entre les mains de la
bureaucratie ouvrière, qui est indépendante des travailleurs, mais en retour
complètement sous la dépendance de l'Etat bourgeois. Cette mesure de la part de
la classe dirigeante vise à discipliner la classe ouvrière, et à la faire
travailler davantage au service des «intérêts communs» de l'Etat qui semblent se
confondre avec les intérêts de la classe ouvrière elle-même. En réalité, toute
la tâche de la bourgeoisie consiste à liquider les syndicats en tant qu'organes
de la lutte des classes et à les remplacer par la bureaucratie syndicale comme
organe de direction de l'Etat bourgeois sur les ouvriers. Dans ces conditions,
la tâche de l'avant-garde révolutionnaire consiste à conduire la lutte pour la
complète indépendance des syndicats et pour l'introduction du contrôle ouvrier
véritable sur la bureaucratie syndicale qui a été transformée en administration
des chemins de fer, des entreprises de pétrole, etc. L'anarchisme Les évènements de la dernière période qui a précédé la guerre ont révélé avec
une clarté particulière que l'anarchisme qui, du point de vue théorique, n'est
jamais qu'un libéralisme poussé à l'extrême, ne fut dans la pratique qu'un
mouvement de propagande s'exerçant paisiblement dans le cadre de la république
démocratique dont il cherchait la protection. Si nous faisons abstraction des actes terroristes individuels, etc.,
l'anarchisme, comme mouvement de masse et d'action politique, n'a exercé qu'une
activité propagandiste sous la protection pacifique de la légalité. Dans les moments de crise, les anarchistes ont toujours fait le contraire de
ce qu'ils avaient préconisé dans les périodes calmes. Ce fait fut signalé par
Marx en relation avec les événements de la Commune de Paris, et il se
reproduisit à une beaucoup plus grande échelle dans l'expérience de la
révolution espagnole. Des syndicats démocratiques dans le vieux sens du terme, c'est-à-dire des
organismes dans le cadre desquels différentes tendances s'affrontent plus ou
moins librement au sein d'une même organisation de masse, ne peuvent plus
exister longtemps. Tout comme il est impossible de revenir à l'Etat démocratique
bourgeois, il est impossible de revenir à la vieille démocratie ouvrière. Le
sort de l'un reflète le sort de l'autre. Il est un fait certain que
l'indépendance des syndicats, dans un sens de classe, dans leur rapport avec
l'Etat bourgeois, ne peut être assurée, dans les conditions actuelles, que par
une direction complètement révolutionnaire qui est la direction de la
IVe Internationale. Cette direction, naturellement, peut et doit être
rationnelle et assurer aux syndicats le maximum de démocratie concevable dans
les conditions concrètes actuelles. Mais sans la direction politique de la
IVe Internationale, l'indépendance des syndicats est impossible. Août 1940
Mots d’ordre pour l’indépendance des syndicats
Le second mot d'ordre est : démocratie dans les syndicats.
Nécessité du travail dans les syndicats
Dans les pays arriérés
Le capitalisme monopolisateur et les syndicats
Dans les pays coloniaux et semi-coloniaux
En Angleterre
En France
Aux Etats-Unis
En Espagne
En Hollande
Au Mexique
L'anarchisme
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