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Forum social : la "Constitution" européenne, pour ou contre? Devinez...

Le Forum social européen vient de s'achever. Qu'en retenir? D'abord qu'être altermondialiste, en Europe, c'est être " altereuropéen ". Qu'est-ce que cela veut dire? Par exemple, c'est être pour ou contre le projet de " Constitution " européenne? Réponse : c'est être les deux à la fois. Et ce n'est pas une boutade... Tentons d'y voir clair.
L'une des conférences plénières du Forum social européen était consacrée, le 14 novembre, au " bilan critique de la convention ". (La " convention " est une assemblée autoproclamée qui a rédigé pendant dix-huit mois le projet de " Constitution européenne ", sous la direction de Giscard.)
L'un des fondateurs de SUD-PTT et dirigeant d'ATTAC, Pierre Khalfa, a déclaré à cette conférence, à propos de ce projet de " Constitution " : " C'est un mauvais texte qui doit être rejeté. Il faut ouvrir une crise dans l'Union européenne. Le rejet du texte peut être l'occasion d'une remise à plat. " Bon. Mais, quelques jours plus tard, commentant la décision de " l'assemblée des mouvements sociaux " réunie en conclusion du Forum social d'appeler à une " journée européenne de mobilisation " pour le 9 mai, le même Khalfa a ajouté : " On va essayer de construire une action commune avec la Confédération européenne des syndicats (CES) " (Le Figaro, 17 novembre). Or la CES, cette annexe de la Commission européenne, venait juste de réaffirmer, dans un " Forum syndical " en ouverture du Forum social européen, que le projet de " Constitution " est " le meilleur traité européen que nous ayons connu " (lire ci-dessous) ! Comment comprendre? On ne peut pas appeler au " rejet " du projet de " Constitution " européenne et, dans le même mouvement, préparer une manifestation avec ceux qui en sont les défenseurs acharnés
ON N'A PAS LE DROIT DE DIRE UNE CHOSE ET SON CONTRAIRE
" Le travail de base de la convention ne doit pas être compromis ", avait déjà déclaré la CES dans un texte adopté à son comité exécutif les 16 et 17 octobre derniers, à Bruxelles. " Toutefois, poursuivait-elle, les débats relatifs à la partie III (du projet de " Constitution "), dans laquelle figurent les politiques de l'Union européenne, ont été limités en raison du mandat et du temps disponible (...) C'est pourquoi la CES demande à la conférence intergouvernementale (qui finalise actuellement le projet) d'assurer la cohérence entre la partie I et la partie III et de faire en sorte que le texte reflète mieux le rôle des partenaires sociaux reconnus à l'article I-47. " Et la CES d'inviter ses affiliés " à exercer des pressions sur leurs gouvernements " en ce sens. Serait-ce cela la " remise à plat " dont parle le dirigeant d'ATTAC, Pierre Khalfa ? On n'a pas le droit de dire une chose et son contraire.
La situation est trop grave, les enjeux trop importants. La politique de l'Union européenne, concrètement, ce sont, par exemple, les 7 000 ouvriers d'Alstom sous la menace imminente de perdre leur travail, parce que la Commission de Bruxelles exige le démantèlement de leur entreprise, ou encore des dizaines de milliers de mères de famille contraintes de travailler la nuit parce qu'une directive européenne a levé l'interdiction centenaire du travail de nuit des femmes dans l'industrie. Autant de menaces et de reculs que le projet de " Constitution " européenne déchaînerait comme jamais. Les travailleurs de tous les pays d'Europe veulent défendre les droits et garanties qu'eux-mêmes ou leurs aînés avaient inscrits, par leur lutte de classe, dans la législation de leur pays. Ils ne veulent pas que les directives de Bruxelles aient la " primauté " sur ces droits chèrement conquis, comme le proclame pourtant le projet de " Constitution " européenne.
YVAN LEGOFF
(semaine du 19 au 25 novembre 2003 - n°616)

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Bové : " Le bilan de la construction européenne n'est pas négatif "

José Bové, selon l'AFP, a été " omniprésent " lors de ce Forum social. " Si nous voulons construire une Europe sociale à 25, il faut que les citoyens puissent participer à l'élaboration de cette Constitution européenne ", a-t-il déclaré, le 11 novembre, sur France Info. " Le bilan de la construction européenne n'est pas négatif (...). Il y a des projets qui vont dans le bon sens, mais il y a aussi des grands vides, sur les aspects sociaux et économiques, dont le projet de constitution ", dit-il à L'Humanité (13 novembre).
On serait curieux de savoir ce qu'il peut bien y avoir de positif et de " social " dans l'Union européenne, et ce qui va " dans le bon sens " dans son projet de " Constitution " : la ruine de la paysannerie ? la perte de la souveraineté nationale (article I-10) ? la transformation des syndicats en relais subsidiaires de la Commission de Bruxelles (article III-104) ?
(semaine du 19 au 25 novembre 2003- n°616)

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"Forum syndical européen" : tout à la gloire de l'Union européenne

Le Forum social européen a été précédé, les 11 et 12 novembre, par un " Forum syndical européen " organisé, à la mairie de Paris, par les confédérations syndicales françaises (CGT, CFDT, CFTC, FO et UNSA) sous l'égide de la " Confédération européenne des syndicats " (CES). La CES est le partenaire institutionnel de la Commission de Bruxelles. Elle l'a une nouvelle fois démontré.
Il est revenu à François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ce " syndicaliste " qui a accolé son nom à la contre-réforme des retraites, d'ouvrir ce " Forum syndical européen " : " Il faut éviter la frilosité et le repli sur soi (...) et aller de l'avant en soutenant le projet de traité constitutionnel (...). L'Europe représente l'intégration régionale la plus poussée. Le syndicalisme doit et peut y conforter sa place. Cela appelle une stratégie syndicale commune. "
Le secrétaire de la CES, John Monks, a renchéri : " Les principes arrêtés par la convention (qui a rédigé le projet de " Constitution " européenne) s'orientent) pour l'essentiel) dans le sens indiqué par le mouvement social européen (...). Nous devons nous opposer à ceux qui) pour quelle que raison que ce soit) veulent l'échec de ce grand projet (...). Dans le contexte d'une économie mondialisée) les réglementations nationales ne sont plus adaptées (...). Malgré ses failles et les irritations qu'elle suscite) l'Union européenne est un véhicule de solidarité) de contrôle sur les forts et d'aide aux faibles. "
"Le meilleur traité européen que nous ayons connu"
Pour la CES (qui fait ici une nouvelle fois la preuve qu'elle n'a rien à voir avec un syndicat), les " réglementations nationales " (dont les statuts, les conventions collectives, les Codes du travail) devraient donc être jetées aux oubliettes! Au nom de cela, elle annonce qu'elle s'opposera à ceux qui " veulent l'échec " de la " Constitution " européenne. L'adjoint de Monks, Reiner Hoffmann, a même ajouté ensuite que c'était " le meilleur traité européen que nous ayons connu ".
Alain Olive, de l'UNSA, a conclu ce triste forum dans le même registre : " Il n'y a pas d'antagonisme entre le Forum syndical et le Forum social européen (...). Le projet de Constitution est un projet équilibré et il serait irresponsable de tout faire échouer. Nous, à l'UNSA nous sommes pour qu'il soit adopté. "
Entre-temps, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'était exclamé, ravi : "Vous vous inscrivez dans l'espace européen. "
Les représentants des confédérations CGT et FO n'ont pas exprimé d'opinion sur le projet de Constitution, l'un intervenant dans la table ronde sur " l'espace euro-Méditerranée ", l'autre lors de celle sur " Europe-Amérique latine : opportunité pour une autre mondialisation ".
" La première des deux journées du Forum syndical européen a permis aux confédérations françaises de parler à l'unisson. Invitées à débattre de l'Europe sociale et de son élargissement, elles ont relativisé leurs différences ", s'est félicité Le Monde.
De quoi inquiéter, en revanche, tous les partisans de l'indépendance syndicale. Y.L.
(semaine du 19 au 25 novembre 2003 - n°616)

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"La Banque mondiale partage les mêmes objectifs que le Forum"

C'est le titre du quotidien patronal La Tribune (13 novembre) : "Sur le fond, la Banque mondiale partage le même objectif que le Forum social européen, explique le chef économiste de la Banque mondiale, François Bourguignon. (...) François Bourguignon décèle de "véritables convergences" avec les altermondialistes (...). La création de taxes internationales - taxe Tobin sur les flux financiers, taxes sur les billets d'avion, les émissions de CO2 ou les exportations d'armes - exigée par les altermondialistes va dans le bon sens. "
(semaine du 19 au 25 novembre 2003 - n°616)

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Contre "la boulimie médicamenteuse des pays développés"

Un séminaire du Forum social a préconisé, le 13 novembre, de faire du médicament un " bien public mondial " pour remédier à la " boulimie médicamenteuse des pays développés " et aux difficultés d'accès aux soins dans les pays du Sud, selon l'AFP.
On se soigne trop en France, et c'est pour cela qu'il n'y a plus de médicaments pour le Sud" ! " Le gouvernement observe avec beaucoup d'intérêt tout ce qui se dit et se pense sur la mondialisation ", a déclaré le ministre des Affaires sociales, François Fillon, le 12 novembre. On comprend cet intérêt de la part d'un gouvernement engagé dans la destruction de la Sécurité sociale.
Rappelons que le gouvernement a financé à hauteur de 500 000 euros le Forum social européen.
(semaine du 19 au 25 novembre 2003 - n°616)

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Un séminaire du Forum social européen vu de l'intérieur

J'ai assisté, comme correspondante d'Informations ouvrières, au séminaire " contre la marchandisation de l'éducation ", vendredi 14 novembre (l'entrée est de 10 euros quand on n'est pas délégué…).
Qui est responsable de la marchandisation, ou, pour faire clair, de la privatisation pure et simple de l'école ? Nous ne saurons pas à l'issue de ce forum, qui a pourtant duré trois heures, avec d'éminents spécialistes… L'Union européenne et ses plans destructeurs, ainsi que les critères de Maastricht ne sont jamais pointés du doigt, pas un intervenant ne parle de la Constitution européenne et de l'aggravation sans précédent qu'elle représente. Pas un ne cite une seule directive, comme celle qui rétablit le travail des enfants par exemple !
De même, la responsabilité des gouvernements qui mettent en place ces politiques dans le cadre de la " réduction des déficits " n'est quasiment pas évoquée… il n'y a aucun nom !
Dés lors, proposer d'agir " tous ensemble " pour " alerter " les gouvernements sans demander l'abrogation de Maastricht et de la Constitution européenne, sans demander le retrait de tous les plans européens, et donc gouvernementaux, qui détruisent l'enseignement, c'est emmener ceux qui veulent se battre… dans le mur, ou c'est leur dire, finalement, c'est aussi un peu de leur faute.
Muriel (semaine du 19 au 25 novembre 2003 - n°616)

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