Parti des travailleurs, membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples

Lisez, abonnez-vous à Informations ouvrières, le seul hebdomadaire en France qui rend compte de la lutte des classes en toute indépendance politique et financière . Le journal ne vit que par ses lecteurs et ses abonnés. Soutenez-le, faites-le connaître, participez à sa diffusion autour de vous. Nos adversaires sont très bien organisés, parce qu'ils ont conscience de leurs intérêts distincts de classe. Alors, défendez vos propres intérêts de classe. Vous prétendez refuser la fatalité, vous voulez résister, alors organisez-vous, rejoignez le Parti des travailleurs. L'union fait la force.

Le Forum social et les retraites

L'association ATTAC a consacré un séminaire du Forum social européen à "la lutte pour les services publics, partie intégrante de la lutte contre la mondialisation libérale".

Dans un document sur le "processus de privatisation", un dénommé Michel Husson évoque, à juste titre, la question des retraites. Définissant les retraites par répartition, il écrit : "Dans les retraites par répartition, il y a un pot commun où les gens contribuent, en fait ce sont les entrepreneurs qui contribuent, et cette fraction de la masse salariale est ensuite répartie proportionnellement au nombre de retraités."
"Ce sont les entrepreneurs qui contribuent" ? Les cotisations qui financent les systèmes de retraite sont-elles payées par les employeurs? Non. La cotisation dite patronale et la cotisation dite ouvrière forment toutes les deux le salaire différé, appartenant au salarié, qui, au lieu de lui être versé directement, est versé aux caisses de solidarité ouvrière que sont les régimes de retraite. D'ailleurs, Michel Husson parle, lui-même, de "fraction de la masse salariale". Alors, pourquoi dire que "ce sont les entrepreneurs qui contribuent" ?
"Fraction de la masse salariale", les cotisations sont répercutées dans le prix de revient des marchandises, que les salariés, la majorité de la population, payent comme consommateurs.
Donc, les patrons mentent quand ils parlent des "charges des entreprises". Et ce mensonge a un seul but : remettre en cause les régimes de retraite pour faire main basse sur ce salaire différé et l'injecter dans les fonds de pension et la spéculation. Pourquoi ne pas le dire?
Michel Husson nous explique que les contributions sont ensuite "réparties proportionnellement au nombre de retraités". Qu'est-ce que cette histoire?
"CE SONT LES ENTREPRENEURS QUI CONTRIBUENT"?
Tout salarié sait bien que le montant de sa retraite n'est pas calculé au prorata du nombre de retraités, mais en fonction de la durée de cotisation et du salaire de référence. C'est le lien entre le contrat de travail et la retraite qui est à la base des retraites par répartition.
Détail technique? Non, car si le montant des retraites dépendait du nombre de retraités, alors le "papy boom" de 2005 se traduirait inéluctablement par une baisse de la retraite pour chacun, comme on l'entend dire mensongèrement!
L'exigence du retour aux 37,5 annuités pour le privé deviendrait-elle alors déplacée ? Ces questions sont concrètes!
Alors, pourquoi dire des choses fausses?
A juste titre, Michel Husson dénonce les exonérations dont les patrons ont bénéficié depuis des années. On peut s'étonner, toutefois, de le voir ajouter : "Sans se poser la question de savoir si ces baisses de charges seraient compensées dans le budget de la Sécurité sociale".
Certes, il est scandaleux que le gouvernement Jospin n'ait pas remboursé à la Sécurité sociale la totalité des exonérations votées avec la loi Aubry dite "des 35 heures". Mais une question reste entièrement posée : la compensation des exonérations, c'est le budget de l'État, c'est l'impôt. Faut-il que les employeurs continuent d'être exonérés et que la Sécurité sociale soit financée par l'impôt ? C'est ce qu'a commencé à instaurer Michel Rocard avec la CSG. Quel en est le résultat ?
Le gouvernement Raffarin nous explique aujourd'hui qu'il faut "séparer ce qui relève de la solidarité nationale (donc une assurance a minima financée par l'impôt – NDLR) et ce qui relève des assurances complémentaires" (donc du privé) (voir article dans ce journal)
Il veut tourner la page de la Sécurité sociale de 1945 garantissant à tous l'égal accès aux soins et des retraites calculées à partir des salaires d'activité. C'est par là que passe l'offensive brutale des fonds de pension.
NICOLE VILLA    (semaine du 13 au 19 novembre 2002 - n°564)

REMARQUE
Parlant des fonds de pension, Michel Husson nous dit qu'avec la retraite par capitalisation, "Votre retraite ne sera payée qu'en fonction de ce que vous aurez versé, vous individuellement, et sans aucune péréquation entre les différents individus". Certes, mais, en réalité, que toucherions-nous de notre retraite ? Michel Husson parle ailleurs de l'effondrement d'Enron, dont "les salariés ont perdu non seulement leur emploi, mais aussi leurs retraites".
Y aurait-il, d'un côté, une "affaire Enron", frauduleuse, et de l'autre côté, un système par capitalisation où l'on toucherait ce que l'on aurait versé ? Le sort des salariés d'Enron, c'est notre avenir si la mobilisation unie des salariés et de leurs organisations ne stoppe pas les plans meurtriers contre les retraites.

Relire

DÉBUTARTICLE SUIVANTÉCRIRE

LE PRÉSIDENT D'ATTAC, LES LICENCIEMENTS ET LES RETRAITES

"Organiser le statut de l'actif de 16 à 70 ans"

DOCUMENT
Le nouveau président d'ATTAC, Jacques Nikonoff, a qualifié "le chômage, la précarité et la pauvreté" comme "une violation des droits humains", contre laquelle "Ia contrainte du droit doit s'exercer". Il a, par ailleurs, fustigé le plan du gouvernement sur les retraites. Mais quelles sont, sur ces points, les propositions de Jacques Nikonoff ? Toujours membre du bureau de la commission "statut de l'actif" du conseil national du PCF, il a participé à un séminaire organisé par cette commission au siège du PCF, le 24 novembre de l'an passé. Voici quelques morceaux choisis des "blocs de problèmes" retenus par ce séminaire dans ses conclusions.

« Comment un statut de l'actif peut-il renouveler totalement la question des licenciements ? Quel que soit le système économique, les lieux de production (publics ou privés) doivent ajuster leur main-d'œuvre à leurs besoins, qui dépendent eux-mêmes de la demande des citoyens. Des licenciements sont dus à des disparitions d'entreprises : certaines sont justifiées, la production évolue.
La proposition d'interdiction des licenciements a donc été rejetée. La question n'est pas d'interdire les licenciements, mais d'interdire leurs conséquences humaines et sociales, ainsi que celles, plus généralement, du chômage."
"La vie active s'étale sur 54 ans"
« Un statut de l'actif devrait permettre l'application du principe "pas de licenciements sans reclassement". Les modalités d'application concrètes de ce principe doivent être débattues entre nous (...).
13. Un statut de l'actif peut-il respecter la personne individuelle? Le devoir de travailler est général, mais il n'est pas nécessairement permanent, d'autant plus si la vie active s'étale sur 54 ans (...).
16. Comment un statut de l'actif peut-il modifier les âges de l'activité?
Des propositions ont déjà été faites pour organiser le statut de l'actif de 16 ans (fin de la scolarité obligatoire) à 70 ans, ce qui implique une définition souple de l'activité et un droit à des retraits temporaires de l'activité. Les modalités concrètes doivent maintenant être envisagées (...). »

COMMENTAIRE
Marx voulait la disparition du salariat et du mode d'exploitation capitaliste, et donc de la propriété privée des moyens de production. Manifestement, ce n'est pas le point de vue de Nikonoff qui veut le remplacement du salaire, du contrat de travail et des garanties collectives arrachées par le mouvement ouvrier par un revenu universel d'existence tout au long de la vie active, qui irait de 16 à 70 ans.
Les salariés et les organisations syndicales revendiquent 37,5 années de cotisation pour tous public et privé, Nikonoff envisage de repousser l'âge de la retraite à 70 ans.
C'est son droit de penser tout cela et de le dire dans un séminaire du PCF. Mais pourquoi laisser entendre le contraire devant les médias ?
DAVID LANZAC      (semaine du 4 au 10 décembre 2002 - n°567)

Relire

DÉBUTACCUEILÉCRIRE