Parti des travailleurs, membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples

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La coordination « Pour un autre cinéma », le 27 juin 2002, dans un communiqué, se dit : « consternée d'apprendre que le secrétariat d'organisation du Forum social européen et les représentants des collectivités locales ont passé un accord avec les multiplex Pathé et Gaumont». C'est–à–dire avec Vivendi Universal.
Le communiqué poursuit :
« Par ailleurs, comment comprendre le fait que toutes les initiatives culturelles vont devoir fonctionner sur le principe du bénévolat, alors que le multiplex Gaumont de Saint–Denis va bénéficier d'une partie du financement de la manifestation ? Nous sommes choqués de constater que la signature d'un accord entre le Forum social européen et des multinationales n'a apparemment soulevé aucune question éthique et politique au sein du secrétariat d'organisation. »


Jacques Nikonoff, président d'ATTAC–France a participé à la séance d'ouverture et à un petit–déjeuner de travail dans le cadre du sommet de Crans–Montana. Cette participation a déclenché, le 30 juin, un communiqué de protestation d'ATTAC–Suisse :
« C'est pourquoi ATTAC–Suisse se dit surpris d'apprendre par la presse que le président d'ATTAC–France, Jacques Nikonoff a participé au Forum de Crans–Montana, et nous tenions à clarifier que nous n'avons pas été intégrés dans cette démarche et que nous nous en distancions. Ce n'est pas parce que des dirigeants de pays du Sud participent à ce forum qu'ils représentent forcément les intérêts et espoirs de leur population. Contrairement à l'appréciation de M. Nikonoff, nous ne pensons pas que le Forum de Crans–Montana ait rien de comparable avec un G 8 ou un forum de Davos. Bien au contraire, nous y voyons une certaine continuité dans la volonté d'étendre les mécanismes de marché, de garantir les conditions de libre exploitation et de libre profit. »

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Si c'est bon pour la multinationale, c'est bon pour ATTAC ?

Jacques Nikonoff, président d'ATTAC, s'est félicité, le 13 décembre 2002, de la décision annoncée aux États-Unis par la multinationale Coca-Cola de ne publier désormais aucune prévision de bénéfice par action trimestriel ou annuel. "Tout ce qui permet de réduire le court-termisme, des investisseurs est, bon pour l'entreprise", a-t-il déclaré (AFP).
Si c'est "bon" pour la multinationale, c'est bon pour ATTAC ? Décidément, la lutte que cette association revendique contre "la mondialisation libérale" emprunte de drôles de chemins.
(semaine du 18 au 29 décembre 2002 - n°569)

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Quand une multinationale américaine finance le Forum social mondial

La fondation Ford, à la tête d'un empire financier se comptant en milliards de dollars et dirigée par de grandes multinationales américaines, est probablement l'un des tout premiers financeurs du Forum social mondial de Porto Alegre, qui proclame pourtant son opposition "au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital".

Le forum social mondial (FSM), qui se décline désormais dans de multiples réunions continentales, réunira une troisième édition mondiale à Porto Alegre (Brésil), du 23 au 27 janvier 2003.
Des dizaines de milliers de personnes, représentants d'ONG et de partis, et même de gouvernements, sont attendues.
Le Forum social mondial se définit comme "un espace de rencontre ouvert destiné à approfondir la réflexion, le débat démocratique d'idées, la formulation de propositions, d'échange d'expériences et l'articulation d'actions efficaces entre les associations et mouvements de la société civile qui s'opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et par toute forme d'impérialisme".
Quelle est cette "société civile" dont se réclament les organisateurs du forum de Porto Alegre?
En consultant la liste des "partenaires" du Forum social mondial, au nombre de 13 en 2001 et de 9 en 2002, on y retrouve, pour ces deux années, la fondation Ford.
Fondée en 1936 par le géant américain de l'industrie automobile, la puissance financière de cette fondation, agissant sur tous les continents, donne le vertige. Elle possèdait, en 2000, 14,4 milliards d'actifs financiers (actions boursières et obligations d'État), générant un revenu de 2,4 milliards de dollars.
La fondation Ford affiche ouvertement des objectifs clairement politiques, tels que celui "d'encourager la collaboration entre les secteurs à but non lucratif, les gouvernements et les entreprises, dans le but de "renforcer les valeurs démocratiques ".
La démocratie, pour cette fondation, passe donc par la collaboration entre les classes.
Mais alors, pourquoi cette fondation américaine financerait–elle le forum de Porto Alegre, qui déclare, on l'a vu, vouloir "s'opposer à la domination du monde par le capital" ?
On est en droit de s'interroger. Car c'est par centaines de milliers de dollars, et sans doute bien plus encore, que la fondation Ford arrose néanmoins le Forum social mondial.
Nous n'avons pu, pour la rédaction de cet article, passer au crible qu'une petite fraction des milliers de subventions versées ces trois dernières années par cette fondation dans le monde.
Une étude partielle révèle ceci ; concernant le financement du Forum social mondial :
– 100 000 dollars versés à l'Association brésilienne des ONG (ABONG) pour "soutenir l'organisation du premier Forum social mondial à Porto Alegre, en janvier 2001" ;
– 40 000 dollars versés à l'ABONG "pour tenir un séminaire sur les mécanismes internationaux de protection des droits de l'homme à l'occasion du deuxième FSM" ;
– 65 600 dollars versés au Centre d'études féministes et d'assistance "pour coordonner une campagne contre les dogmes fondamentalistes pendant le deuxième FSM" ;
– 100 000 dollars versés à l'ABONG "pour un séminaire et une rencontre internationale visant à améliorer la qualité de l'information disponible sur le secteur des ONG dans le Sud" ;
– 20 000 dollars versés à l'ABONG "pour améliorer le dialogue entre les ONG brésiliennes et celles du monde" ;
– 123 000 dollars versés à l'ABONG "pour renforcer le conseil international du FSM en tant qu'organisme décisionnel et opérationnel du FSM".
Précisons que l'ABONG, tout comme ATTAC, font partie des huit organisations membres du secrétariat du Forum social mondial qui chapeaute son conseil international.
On y retrouve également l'Association brésilienne des entrepreneurs pour la citoyenneté (CIVES), la commission Justice et Paix de la Conférence nationale des évêques brésiliens, ainsi que la centrale syndicale CUT, dont l'indépendance vis–à–vis du gouvernement et des patrons est l'un des principaux enjeux de la situation ouverte aujourd'hui au Brésil.
Des patrons, des évêques trouveraient donc leur intérêt à s'allier à des syndicalistes, avec le financement de multinationales américaines, pour s'opposer à la "domination du monde par le capital" et "à toute forme d'impérialisme"? C'est décidément de plus en plus bizarre. Cela nous a incités, à Informations ouvrières, à poursuivre cette enquête dans notre prochain numéro.
Y.L.    (semaine du 15 au 21 janvier 2003- n°572)

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Coca–Cola, "partenaire stratégique" de Davos… et de Porto Alegre

Coca–Cola, qui siège au conseil d'administration de la fondation Ford, qui finance par centaines de millions de dollars le Forum social mondial de Porto Alegre, fait partie des 34 "partenaires stratégiques" du Forum économique mondial de Davos.

De même, Afsaneh Beschloss, présidente et P–DG de la banque d'affaires américaine Carlyle, ancienne haut fonctionnaire de la Banque mondiale, est membre du conseil d'administration de la fondation Ford, partenaire du Forum de Porto Alegre. Mais elle participe également au forum de Davos.
Lors de l'édition 2001, elle a pris part à un débat intitulé "La réforme des systèmes de retraite… une course contre le temps", y déclarant notamment : "Dans de nombreux pays émergents, les systèmes publics de retraite ont produit des résultats inférieurs à ceux gérés par le secteur privé. Les fonds de pension ont diversifié leurs actifs financiers."
Depuis cette date, les fonds de pension font faillite les uns après les autres du fait de l'effondrement des Bourses mondiales…
Le forum de Davos lui–même copie celui de Porto Alegre. Les organisateurs du premier font en effet savoir que cette année, à Davos, « les organisations de la société civile – incluant des Églises, des ONG et des organisations à but non lucratif – tiendront des débats ouverts au public. Ces événements se tiendront en conjonction avec le forum sous le titre "Forum ouvert de Davos 2003". » Et de préciser : "Les plus de 2 000 participants de la réunion annuelle du Forum économique mondial comprennent des dirigeants dans plusieurs domaines : 50 dirigeants religieux, 100 représentants d'ONG, 200 experts, 230 personnalités, 400 représentants des médias et 1 000 représentants d'entreprises."
Nous y reviendrons la semaine prochaine.
Y.L.    (semaine du 15 au 21 janvier 2003 - n°572)

Tous les faits relevés dans ce dossiers peuvent être retrouvés sur les sites Internet suivants :
www.fordfund.org ; www.attac.org ; www.weforum.org

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