Parti des travailleurs, membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples

Lisez, abonnez-vous à Informations ouvrières, le seul hebdomadaire en France qui rend compte de la lutte des classes en toute indépendance politique et financière . Le journal ne vit que par ses lecteurs et ses abonnés. Soutenez-le, faites-le connaître, participez à sa diffusion autour de vous. Nos adversaires sont très bien organisés, parce qu'ils ont conscience de leurs intérêts distincts de classe. Alors, défendez vos propres intérêts de classe. Vous prétendez refuser la fatalité, vous voulez résister, alors organisez-vous, rejoignez le Parti des travailleurs. L'union fait la force.

La "démocratie participative" à l'œuvre

L'Humanité (23 janvier 2003) publie une interviewe du maire de Caixas do Sul, une ville industrielle, de l'État brésilien de Rio Grande do Sul (dont Porto Alegre est la capitale), qui a institué, dès son arrivée au pouvoir, le "budget participatif" :
"Pour les habitants d'un quartier qui dispose d'une meilleure infrastructure; il est naturel de renoncer à leur demande, au bénéfice des habitants d'un autre quartier moins bien pourvu."
Pendant ce temps-là, le Brésil a payé sa dette au FMI... Appliquez cette logique aux retraites : les fonctionnaires cotisent durant 37,5 années, et les travailleurs du privé 40 années. Dans quelle sens, à votre avis, s'appliquerait cette "démocratie participative" ?
Il y en a au moins un qui est content : Olivier Besancenot, tout fier, rappelle que la LCR a "largement contribué à faire connaître l'expérience du budget participatif de nos camarades de Porto Alegre" (AFP, 20 janvier).
(semaine du 29 janvier au 4 février 2003 - n°574)


J. Chirac a indiqué le 30 avril 2003, lors d'une réunion préparatoire au sommet du G 8 avec des ONG, : « À chacun son rôle. Il appartient aux États de prendre les décisions nécessaires. Il appartient aux associations de faire valoir leurs vues. Le dialogue entre les États et les associations est un exercice qui s'impose de plus en plus dans le cadre de la démocratie participative. »
Rappelons que la « démocratie participative », vantée ici par Chirac lui–même, est le drapeau de tous les « altermondialistes ». La municipalité de Porto Alegre, au Brésil, l'a mise en pratique. Elle consiste, une fois la charge écrasante de la dette de la ville payée rubis sur l'ongle, à faire « arbitrer » par la population entre des priorités choisies par la municipalité : ou bien la construction d'un dispensaire dans un quartier, ou bien le tout–à–l'égout ailleurs.

Relire

DÉBUTARTICLE SUIVANTÉCRIRE

La LCR est est l'initiatrice de "Tous ensemble à gauche", "association régionale à caractère politique", comme ils se définissent eux-mêmes. Ce regroupement prend clairement, et sans restriction aucune, position pour la régionalisation, dans un document intitulé « Un projet de transformation politique, économique, culturel… pour les régions ». Qu'on en juge :
« Il ne s'agit pas seulement de moderniser les institutions du pays. La question n'est peut–être pas de savoir s'il faut plus de décentralisation, mais plus de démocratie (…). Le véritable enjeu, c'est d'avancer vers une démocratie participative, vers un contrôle citoyen sur les décisions politiques, à l'instar de ce qui se fait au Brésil, à Porto Alegre. » Ce qui passe par « l'instauration, à côté des assemblées élues, d'instances d'expression collective des citoyens et de leurs organisations ».
À Porto Alegre, en fait de « contrôle citoyen », il a été « donné » aux « citoyens » la possibilité de choisir ici entre une route et une école, là entre une crèche collective et l'accès à l'eau potable! Ceci, dans le cadre d'un budget limité, décidé par la municipalité, et qui comprend en premier lieu le paiement rubis sur l'ongle de la dette au Fonds monétaire international.


Le Parti des travailleurs vient de publier une lettre aux lecteurs d'Informations ouvrières, intitulée « Réponses à quelques questions à propos du Forum social européen de Paris-Saint-Denis ».
Il ne s'agit pas pour nous de clore un débat, mais, au contraire, de l'ouvrir, « avec la seule méthode qui convienne pour qui défend les intérêts des travailleurs et de la jeunesse : partir des faits ». Dans le programme annoncé du Forum social européen (FSE). il y a la question des « services d'intérêt général » (SIG), mêlant opérateurs publics et privés, se substituant aux services publics. Nous le disons : le « service d'intérêt général » est la forme parfaite pour camoufler la politique de privatisation et de destruction des services publics.
Cette politique de destruction prend diverses formes, comme on peut le voir dans les correspondances des sections du Parti des travailleurs citées dans cette page, ou par exemple lorsque la section de Saint-Denis (citée plus longuement dans notre courrier des lecteurs, page 14) constate la raison pour laquelle cette ville vient de recevoir de la Fondation de France et du Conseil national des villes le « trophée de la démocratie participative », parce que cette municipalité n'hésite pas à reprocher à ses habitants de « se plaindre » et « d'en appeler constamment aux services publics »...
Cela ne tombe-t-il pas fort à propos quand la privatisation de ces mêmes services publics est à l'ordre du jour pour l'Union européenne et le gouvernement?

Relire

DÉBUTARTICLE SUIVANTÉCRIRE

Giscard d'Estaing, qui préside la "Convention européenne" en charge de rédiger le projet de "traité constitutionnel européen", en a présenté un premier avant–projet, le 28 octobre.
Le texte devrait être finalisé d'ici à juin prochain et adopté dans chaque pays en 2004. Giscard, à propos de ses nouvelles tâches européennes, parlait, le 23 juillet dernier, de "la dernière chance de l'Europe unie", "tiraillée entre les désirs contraires de faire fonctionner un grand marché et de conserver des régimes de protection sociale et de prélèvement fiscal très différents".
Comme on ne peut douter de l'engagement de Giscard pour le "grand marché", on doit en conclure que l'un des objectifs de la "Constitution européenne" qu'il doit préparer est donc de permettre d'en finir avec les "régimes de protection sociale" nationaux : Et son projet de "traité constitutionnel européen" serait même "la dernière chance" d'y arriver.
Un nouveau principe fait son apparition dans l'avant–projet de "Constitution européenne" : c'est celui de la "démocratie participative", qui a droit à un article entier.
La "démocratie participative" et le "budget participatif" ont été inventés par les amis brésiliens de la LCR (qui forment un courant du Parti des travailleurs du Brésil) à la tête de la ville de Porto Alegre. Ils organisent chaque année un Forum social mondial, dont une édition européenne se tient cette semaine à Florence, en Italie.
Pourquoi Giscard reprend–t–il cette idée? Parce qu'elle a permis, à Porto Alegre, de faire payer mieux qu'ailleurs la dette qui saigne le pays. Comment? En conduisant les organisations ouvrières à prendre la responsabilité, face à la population et aux travailleurs, des "priorités" pour l'utilisation de l'argent qui restait… une fois cette dette payée!
Difficile d'appeler à résister contre une "décision" à laquelle on a soi–même pris part. Tel est le concentré de la "démocratie participative".
À Porto Alegre, tout comme dans l'État de Rio Grande do Sul, dont elle est la capitale, les tenants du "budget participatif" perdent des voix (ils ont même perdu la direction de l'État), alors que partout ailleurs dans le pays, le Parti des travailleurs progresse.

Relire

DÉBUTARTICLE SUIVANTÉCRIRE

La " démocratie participative " en Poitou-Charentes... au Brésil

Elue au second tour de l'élection régionale en Poitou-Charentes, Mme Ségolène Royal, candidate du PS, a déclaré vouloir s'inspirer pour gouverner la région de la " démocratie participative ". On voudrait aussi "introduire une sorte de participation de nos concitoyens à la réforme".
Qu'est-ce que la " démocratie participative " ? Peut-on en attendre la réponse adéquate aux revendications urgentes de la population laborieuse, qui vient de rejeter, une nouvelle fois, la politique mise en œuvre depuis des années par les gouvernements agissant sous la dictée de Bruxelles ? Voyons ce qui se passe au Brésil, qui est le berceau de la " démocratie participative ".
Au Brésil
L'un de ceux qui ont inventé, à Porto Alegre, la " démocratie participative ", ce " nouveau mode de gouvernement ", selon la Banque mondiale, est aujourd'hui ministre du Développement agraire du gouvernement Lula. Il s'appelle Miguel Rossetto. Il est membre d'un gouvernement pour lequel 53 millions de travailleurs brésiliens, de jeunes, de sansterre... ont voté afin que des solutions concrètes commencent à être apportées aux douloureux problèmes qui les assaillent. Miguel Rossetto est chargé de la réforme agraire, l'une des questions les plus vitales et les plus pressantes au Brésil, où des millions d'hectares sont aux mains d'une poignée de banques et de grands propriétaires fonciers, tandis que plus de quatre millions de famille réclament en vain depuis des années un bout de terre pour vivre.
Comment et pour quels résultats, Miguel Rossetto applique-t-il la " démocratie participative " à la tête de son ministère ?
La presse rapporte ces jours-ci que, faute d'obtenir du ministre une réponse positive à ses demandes répétées d'un véritable programme de distribution des terres, le Mouvement des travailleurs sans terre (MST) se voit contraint d'entamer une nouvelle vague d'occupations.
Au même moment, la Confédération nationale des syndicats des agents de l'Incra qui représente environ 5 300 fonctionnaires, vient de publier une sévère mise en cause du ministre Rossetto et de la politique de réforme Lula. La confédération affirme que l'actuel modèle de réforme agraire " a pour fonction tactique de ne pas affecter le soutien à la politique du gouvernement qui inclut des forces conservatrices et favorables au maintien du régime actuel de propriété foncière ".
Il faut même ajouter que le nombre de paysans sans terre assassinés par des tueurs à la solde des grands propriétaires fonciers a doublé au cours de cette première année du ministère Rossetto.
L'organisation syndicale voit l'année 2003 comme une année " tragique " pour la réforme agraire. Une année où à peine 36 000 familles auront reçu une terre (moins que sous le gouvernement précédent, de centre droit, qui était hostile à la réforme agraire), sur les 120 000 réclamées comme minimum par le MST et les 60 000 promises par Lula.
Est-ce cela la solution ?
J-P. R.    (semaine du 30 mars au 6 avril 2004 - n°634)

Relire

DÉBUTARTICLE SUIVANTÉCRIRE

La question sociale

Laissons s'exprimer les régionalistes et la région, qui, pour eux, deviendrait le champ d'expérience de la " démocratie participative ", vieille resucée de l'association capital-travail, repeinte en rouge pour les besoins de la cause, comme le fut dans les années 1970 " l'autogestion " de la CFDT et du PSU de Rocard.
En jonction avec ce postulat, on nous présente ce plat réchauffé, avec celui de la " société civile ", parée de toutes les vertus. La " démocratie participative ", chère à la gauche moderne, s'inspire de l'altermondialisme de Porto Alegre, au Brésil, et de son grand prêtre Lula, puis de son servant, José Bové. Cette théorie n'a pas résisté au terrain de l'expérience gouvernementale, qui se heurte tout naturellement, au Brésil comme ailleurs, aux dures réalités de la lutte des classes.
Comme le disait Cassen, fondateur du mouvement ATTAC : " I.'échec de la démocratie participative (au Brésil) signifierait qu'on ne peut rien faire". On nous présente la société civile comme un bloc homogène, unie par le " bien commun", issu de l'Eglise catholique.
Par ailleurs, Karl Marx, dans sa critique de Hegel, met en évidence le caractère totalitaire d'une société civile prise comme un ensemble. Loin de ces théories, les inégalités qui croissent, la misère qui s'étend, le chômage qui progresse exigent, plus que jamais, la prise en charge par les organisations ouvrières des intérêts particuliers des salariés en agissant sur le seul terrain de classe.
L'indépendance de classe, la mise en place d'un rapport de force conséquent, dans le cadre d'une démocratie politique où les partis puissent librement s'exprimer, sans vouloir chercher à transcender la naturelle division de société en classes sociales aux intérêts contradictoires, doit demeurer la ligne constante des républicains conscients et authentiques.
Le problème n'est pas uniquement français. Tout en tenant compte des spécificités nationales, il concerne l'ensemble des travailleurs d'Europe et du monde entier.
Angelo Geddo    (semaine du 7 au 13 avril 2004 - n°635)

Relire

DÉBUTACCUEILÉCRIRE